ITOKAWA Niichirō

Fils aîné d’un fermier propriétaire, ITOKAWA Niichirō naquit à Ōaza-yaguchi dans la ville d’Ajiki, district d’Inba, département de Chiba. Il fut exploitant agricole après ses études primaires et se maria en 1910. Il se rendit ensuite à Tōkyō et s’embaucha comme manœuvre dans la compagnie du gaz de Tōkyō où il prit part, en été 1914, à la grève pour une augmentation des salaires.
En mai 1919, ITOKAWA Niichirō s’installa à Yokohama. Tout en travaillant comme docker, il fit partie de la Société des banderoles rouges (Sekiryū kai) qui avait pout dirigeant YOSHIDA Keiji, et aussi de la Fédération pour l’organisation du syndicat des ouvriers de Yokohama (Yokohama rōdō kumiai kisei dōmeikai). Militant anarcho-syndicaliste, ITOKAWA Niichirō participa à la manifestation contre MASUMOTO, représentant syndical nommé par le gouvernement, qui eut lieu le 10 octobre 1919 sous forme de cortège funèbre. Puis, peu après avoir participé à la grève des dockers de Yokohama en avril 1920, il assista, porteur d’un drapeau noir, à la première fête du Travail du Japon qui célébrait par la même occasion la fondation de la Fédération des dockers de Yokohama (Yokohama okinakashi dōmeikai).
Lors du Grand tremblement de terre du Kantō en septembre 1923, il organisa le Groupe pour la justice et le secours aux sinistrés (Kyūsai gi dan) et s’efforça de fournir des vivres aux victimes et de protéger les Coréens qui étaient en butte à la répression de l’armée. C’est au cours de cette action de secours qu’il fut arrêté prétendument pour cambriolage et incarcéré.
Les études théoriques qu’il entreprit en prison l’éloignèrent de l’anarcho­syndicalisme. Après sa libération, ITOKAWA Niichirō prit, le 17 août 1924, l’initiative de créer le Syndicat ouvrier unifié de Yokohama (Yokohama gōdō rōdō kumiai) dont il assuma la présidence. Puis, il adhéra à la Fédération générale japonaise du travail (Sōdōmei ou Nihon rōdō sōdōmei) et déploya son activité à l’aile gauche de cette organisation. Après avoir participé à la Fédération des progressistes (Kakushin dōmei), il se consacra à la formation du Conseil des syndicats ouvriers du Japon (Hyōgikai ou Nihon rōdō kumiai hyōgikai). Lorsque Ivan I. Lepse, délégué syndical d’U.R.S.S., vint au Japon en septembre 1925, ITOKAWA Niichirō organisa, notamment, une réunion de bienvenue à la gare de Yokohama. Membre de la section de Yokohama de la Fédération socialiste du Japon (Nihon shakaishugi dōmei), puis responsable du bureau local de Yokohama du journal Susume (Avance !), puis membre de la section de Yokohama du groupe d’études sur la politique (Seiji kenkyūkai), ITOKAWA Niichirō milita pour la formation, en mars 1926, du Parti des ouvriers et des paysans (Rōdō nōmin tō) et devint membre de l’exécutif du Comité central. Il avait auparavant exercé les fonctions de président de l’Association départementale de Kanagawa de ce parti, formée en janvier de la même année.
Candidat du (Nouveau) Parti ouvriers-paysans (Shin rōnō tō ou Rōnōtō) lTOKAWA Niichirō fut élu conseiller municipal de Yokohama en janvier 1930. L’année suivante, il devint président du Conseil général de la région du Kantō (Kantō chihō sōhyōgikai). Il milita ainsi dans le mouvement de la gauche légale, mais il ne put déployer son activité pendant les quinze années de guerre qui suivirent l’Incident de Mandchourie.
Après la défaite, ITOKAWA Niichirō prit part à la reconstruction du Parti socialiste japonais (Nihon shakai tō) et organisa les « Luttes pour obtenir du riz » (Kome yokose undō) au printemps de 1946. Il adhéra au Parti des ouvriers et des paysans (Rōdōsha nōmin tō), puis, en février 1949, au Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō) où il occupa entre autres les postes de président du Comité de Yokohama et de membre de la fédération départementale de Kanagawa.
En février 1962, il devint un des représentants de la Société des anciens amis du mouvement de libération de Kanagawa (Kanagawa kaihō undō kyūyū kai). Tombé malade vers 1955, ITOKAWA Niichirō mourut en février 1963 d’une sténocardie et d’une hémorragie cérébrale.