JANSELME Édouard [dit Mignon] [Dictionnaire des anarchistes]

Marchand ambulant de berlingots qu’il fabriquait avec sa femme Baptistine (née Mousson le 22 décembre 1849 à Marseille), dite La Grosse Mignon, Édouard Janselme dit Mignon parcourait dans les années 1880-1890 toutes les foires de la région (Montpellier, Arles, Marseille, etc.) et il en profitait pour distribuer de nombreux journaux et textes de propagande.

Avant cela, il avait été condamné les 8 septembre 1865 et 6 juin 1871 à Marseille pour outrage à agents. Il vivait dans un mas à Caveirac (Gard) où il donnait asile à de nombreux compagnons de passage et où résidaient également, semble-t-il, les compagnons Auguste Moustier et Gustave Campet.

Il fut responsable du groupe anarchiste de Nîmes (Gard) mais s’en écarta vers 1886. Pourtant, il figurait sur la liste des anarchistes militant à Nîmes en 1887, avec une quinzaine d’autres personnes dont les frères Geay, Soulier, Boisson. Il était aussi membre du syndicat des forains.

Il fut l’objet de nombreuses perquisitions. Le 12 mars 1894, alors qu’il habitait Boulevard de la République, il fut perquisitionné par la police avec six autres anarchistes de la ville dont André Pierre Dehors, Henri Metge, Jules Mialbe. Le 27 juillet 1894, lors d’une de ces perquisitions, la police saisit la brochure L’Esprit de révolte, un numéro du journal Le Chambard socialiste et une déclaration d’Emile Henry.

Edouard Janselme et Baptistine Mousson se sont probablement mariés en 1868 à Marseille ; ils ont eu six enfants nés de 1869 à 1882. (Parmi cette progéniture, il convient de signaler leur fils Antonius ’’Socrate’’, né en 1873 à Marseille et décédé en 1918 à Romans, marchand forain confiseur, non marié mais père de 6 enfants reconnus nés de sa compagne Reine Rose Michel. Ce Socrate Janselme était un fervent républicain dont six enfants et petit-enfants ont eu les prénoms Socrate (3 fois), Liberté Chérie, Marat (2 fois), etc.)

Le 15 janvier 1898, sa compagne Baptistine décédait à Cette où elle fut inhumée avec le drap de la Libre Pensée. Il semble alors avoir ralenti ses activités militantes. Le 30 septembre 1898 il participait comme assesseur à la conférence faite à Nîmes par Lucien Weill dit Dhorr. Le 29 décembre 1898, il écrivit une lettre aux autorités où il demandait à être rayé de la liste des anarchistes. En 1898, il avait quitté Nîmes pour Montpellier.