Maitron patrimonial (2006-2024)
Né le 15 octobre 1922 à Paris, tué le 23 juin 1944 à Chailley (Yonne) ; étudiant ; maquisard du mouvement Libération-Nord.
Parisien, Pierre Jouhet fit ses études secondaires au lycée Rollin (aujourd’hui lycée Jacques Decour), puis il intégra l’école des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne (aujourd’hui Châlons-en-Champagne), promotion 1942.
Nous ignorons les conditions qui amenèrent Pierre Jouhet dans le département de l’Yonne. Peut-être connaissait-il Jean Chapelle qui, sous le pseudonyme de « Verneuil », devint le responsable militaire du mouvement Libération-Nord pour ce département. Arrivé dans l’Yonne durant l’été 1943, Jean Chapelle conçut ensuite le projet de créer un puissant maquis qui deviendrait une unité combattante, intégrée dans les plans stratégiques de la libération du territoire. Il fit accepter ce projet par le chef départemental FFI.
La région choisie fut la partie centrale de la forêt d’Othe, autour de Chailley, à la limite des départements de l’Yonne et de l’Aube. Le 12 juin 1944, cinq maquisards s’installèrent dans le bois des Fourneaux, près du hameau de Vaudevanne. Le nouveau maquis reçut le nom d’Horteur en hommage aux deux frères Horteur fusillés le 23 décembre 1943 après que leur maquis eut été démantelé. Le journal du maquis Horteur nous apprend que, sous le pseudonyme de « Zanymphe », Pierre Jouhet faisait partie du petit noyau fondateur du maquis ; il était donc déjà dans l’entourage de « Verneuil ». Le rédacteur du journal du maquis Horteur nous apprend que les premiers maquisards, dont Pierre Jouhet, étaient « essentiellement des réfractaires au STO, réfugiés dans les fermes des environs de Chailley et de Venizy ».
Le 23 juin 1944, d’importantes forces allemandes attaquèrent le maquis et investirent le village de Chailley. L’engagement fut violent et le maquis n’eut d’autre choix que de décrocher au plus vite. Pierre Jouhet fut tué d’une rafale de mitraillette dans la poitrine, après avoir été capturé. Deux autres maquisards, Lucien Cormeau et Albert Renaud furent tués au cours de cette attaque. « Verneuil », ses adjoints et ses hommes parvinrent à se replier.
Une stèle au nom de Pierre Jouhet (orthographié Jouet) a été implantée à Chailley, dans le bois des Fourneaux, sur le lieu exact de sa mort. Son nom (orthographié Jouet) figure sur une plaque commémorative des événements du 23 juin 1944 à Chailley, située rue du Faubourg. Son nom figure également sur une plaque commémorative au lycée Jacques Decour à Paris, sur une plaque commémorative des Arts et Métiers à Châlons-en-Champagne, sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre, sur le monument aux morts d’Aulnay-sous-Bois, sur le monument aux morts de la 3e Demi-Brigade et du 1er Régiment du Morvan de Quarré-les-Tombes. Une avenue porte son nom à Aulnay-sous-Bois.
Maitron patrimonial (2006-2024)
SOURCES : Jean Chapelle, Contribution à l’histoire de la Libération de l’Yonne : la Demi-Brigade Verneuil, document communiqué au Comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale, 1973. Lucien Giraud, Journal du maquis Horteur, manuscrit inédit. Robert Bailly, Si la Résistance m’était contée…, Éd. ANACR-Yonne, Clamecy, 1990. —Mémorial Genweb.