Par Jean-Louis Ponnavoy
Maitron patrimonial (2006-2024)
Né le 25 juillet 1914 à Pichanges (Côte-d’Or), mort au combat le 16 août 1944 à Turcey (Côte-d’Or) ; résistant FTP au maquis Morane.
Raymond Lelièvre était le fils de Auguste dit Émile, perruquier et de Marie Jeanne dite Charlotte Bague, sans profession. Il se maria le 29 juillet 1933 à Dijon avec Jeanne Guyot dont il divorça le 5 octobre 1943. Il demeurait à Verrey-sous-Salmaise (Côte-d’Or).
Il entra dans la Résistance au maquis des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.) Morane installé dans l’Auxois, au cœur du département de la Côte-d’Or sous le pseudonyme « Eugène ». Après le débarquement du 6 juin 1944, l’activité du maquis s’accéléra et Raymond Lelièvre participa aux sabotages dans les villages des Bordes, Thenissey, Boux-sous-Salmaise, Turcey et Fromenteau où la ligne téléphonique de la station d’écoute fut coupée.
Début août le maquis fut affilié aux Forces françaises de l’Intérieur (FFI). Les sabotages, les réceptions de parachutages d’armes et matériel se succédèrent. Le 16 août 1944, Morane reçut l’ordre de l’état-major FFI de détruire le pont métallique de Turcey. Dans l’après-midi, il envoya treize hommes répartis en deux voitures pour effectuer la mission. Raymond Lelièvre en faisait partie. Vers 18 heures les maquisards furent surpris en pleine action par un convoi allemand de 200 hommes qui ouvrirent le feu. Les résistants de Morane ripostèrent mais leur fusil-mitrailleur s’enraya. Le combat étant inégal, ils tentèrent de se replier. Quatre d’entre eux, Bernard Vivant, Guy Couturier, Raymond Lelièvre et Maurice Mansuy furent tués vers 19 heures pendant leur retraite, sur le chemin de Charencey à Turcey. Deux furent blessés, André Champy, adjoint de Morane et André Gietzen. Pierre Néant et Louis Gérard, restés pour couvrir la retraite furent capturés et emmenés par les allemands. Louis Gérard sera fusillé le 17 août au rendez-vous des Chasseurs, à Dijon. Quant à Pierre Néant, il ne fut pas retrouvé. Il est probable qu’il ait été déporté.
Raymond Lelièvre fut déclaré inconnu puis identifié en présence de son chef de maquis, le lieutenant Raymond Weité, le 21 septembre 1944.
Son nom figure sur les monuments aux morts, à Pichanges et Verrey-sous-Salmaise (Côte-d’Or).
Une stèle au groupe Morane, érigée en 1986, rappelle le combat de Turcey, ainsi que des plaques à Verrey-sous-Salmaise et Villotte-Saint-Seine (Côte-d’Or).
Maitron patrimonial (2006-2024)
Par Jean-Louis Ponnavoy
SOURCES : Gilles Hennequin Résistance en Côte-d’Or tome III, Dijon 1993 et tome IV, Dijon 1997.— Divers articles commémoratifs du Journal « Le Bien Public ».— Mémorial Genweb.— État civil (actes de naissance et décès).