Par Alain Prigent
Maitron patrimonial (2006-2024)
Né le 29 mai 1914 et décédé le 7 août 1961 à Ploubazlanec (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), marin de commerce ; déporté ; militant du PC clandestin.
Jean Loguivy était le fils de Pierre Loguivy, capitaine au cabotage, et de Marie Louise Le Cor, ménagère. Il fit des études primaires obtenant son certificat. Il se maria avec Roberte Lasnon le 13 février 1939 à Deville-les-Rouen (Seine inférieure ; Seine maritime). Le couple eut 2 enfants nés en 1941 et 1942.
Marin de commerce, naviguant à la Compagnie du Nord, il eut, selon François Jégou* des responsabilités syndicales au sein du syndicat des marins devenant permanent syndical à la fin du Front Populaire. Il adhéra au PC en 1939 à Rouen. Mobilisé en novembre 1939 au dépôt de Brest, il fut fait prisonnier le 19 juin et dirigé dans un stalag dans les Ardennes. Pensionné à 100 % à son retour de captivité, il revint dans le Goëlo en avril 1942 s’installant avec sa famille dans sa commune natale. En contact avec Pierre Lhostis*, Armand Floury* et Marcel Arzul*, il fit partie du triangle de direction du PC clandestin à Paimpol.
Il fut en contact avec André, Léon Renard*, responsable de la direction régionale fin 1942. Après la fuite de Lhostis en avril 1942, il prit la direction du triangle. Après la traîtrise de Renard, il fut arrêté le 11 août 1943 dans sa commune par la SPAC (section de protection anticommuniste) dans le cadre d’une très vaste opération de démantèlement de l’organisation clandestine du PCF. Incarcéré à Saint-Brieuc jusqu’au 12 septembre 1943, il fut interné à la prison Jacques Cartier à Rennes du 12 septembre 1943 aux 31 mars 1944. Interné au camp de Royalieu à Compiègne du 1er avril 1944, il fit partie le 27 avril 1944 du convoi dit « des tatoués ». Arrivé à Auschwitz le 30 avril 1944, matricule 185 961, il fut ensuite avec ses camarades déporté à Buchenwald jusqu’à la libération du camp le 11 avril 1945, matricule 53-158. Il s’évada d’un convoi de la mort dans les faubourgs de Prague. À son retour de déportation, il témoigna à charge contre Léon Renard lors de son procès le 16 octobre 1945.
Gravement atteint aux poumons il fut hospitalisé en sanatorium.
Il resta fidèle au PCF et à la CGT.
Maitron patrimonial (2006-2024)
Par Alain Prigent
Sources : Arch. dép. Côtes d’Armor, 1043W32, activité du PCF (1940-1944). —Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de Justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. —Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’Etat, Rennes II, 1986. —Marie Pierre et Pierre Klein, Les déportés des Côtes-du-Nord, livre mémorial, 2007. —Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan Breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. —Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N°6/7, 1998.