Maitron patrimonial (2006-2024)
Né le l » février 1898 à Hiroshima ; mort le 11 juillet 1949 à Takamatsu. Dirigeant du mouvement paysan.
Fils aîné de MAEKAWA Denshichi, MAEKAWA Shōichi naquit dans le quartier de Tera à Hiroshima. Quand il était petit, sa famille retourna s’installer dans le département de Kagawa, sa province d’origine, où elle ouvrit un commerce de « mochi » (pâte de riz). Après avoir terminé ses études à l’école secondaire de Takamatsu, MAEKAWA Shōichi travailla comme professeur remplaçant et comme ouvrier indépendant. Plus tard, il fréquenta les Universités Waseda et Dōshisha. Mais, abandonnant ses études en 1921, il rentra au pays. Avec quelques amis, il forma un groupe de réflexion, le Cercle de l’éloquence de Takamatsu (Takamatsu yūbenkai) dont il devint secrétaire. Apportant son soutien à un conflit de petits fermiers du voisinage, il prononça un discours intitulé « Encouragement aux paysans » et commença de militer dans le mouvement paysan.
En 1922, il participa au Congrès constitutif du Syndicat des paysans japonais (Nichinō ou Nihon nōmin kumiai) qui eut lieu à Kōbe, comme le seul représentant du département de Kagawa, et, à cette occasion, il rendit visite à KAGAWA Toyohiko pour lui demander l’autorisation de fonder une section départementale du Syndicat des paysans japonais à Kagawa, ce qui lui fut accordé. Devenu membre du siège central, il élargit le cadre de son action au territoire de son département. En mars de l’année suivante, il fonda la première section locale dans le village de Sakamoto, district d’Ayauta. Entre-temps, le Cercle de l’éloquence (Yūbenkai) réduisait progressivement ses activités et MAEKAWA Shōichi canalisa ses forces vives subsistantes vers le Syndicat des paysans japonais (Nichinō). En juin 1923, lors de la constitution de l’Union départementale de Kagawa du Syndicat des paysans japonais, il fut élu président. En novembre de l’année suivante, il dirigea le mouvement des petits fermiers du village d’Ōta, dans la banlieue de Takamatsu. Il décida de faire procéder à la récolte du riz dans les rizières qui avaient fait l’objet d’une saisie sur pied par les propriétaires fonciers voulant recourir à l’adjudication, en soutenant que le syndicat avait un droit de contrôle administratif. Il affirma en outre qu’il y avait droit de détention du riz ainsi récolté jusqu’à ce que les propriétaires eussent remboursé les frais. MAEKAWA Shōichi fut de ce fait accusé de vol et d’incitation au vol en mai 1927 et condamné à une peine de dix mois de travaux forcés. Relaxé en février 1928, il se préparait à retourner à Kagawa pour y participer à la campagne électorale, mais il en fut empêché par la police. Par la suite, il fut interdit de séjour dans ce département pendant plusieurs années. MAEKAWA milita également sur le plan politique.
Au mois de juillet 1925, ayant été élu président du comité chargé de la préparation d’un parti politique au cours du IIIe congrès du Syndicat des paysans japonais (Nichinō), MAEKAWA Shōichi consacra toute son énergie à l’organisation d’un parti prolétarien. En décembre 1925, lors de la constitution du Parti des paysans et des ouvriers (Nōmin rōdō tō) il devint membre du comité exécutif de cette formation qui fut cependant interdite le jour même. Quatre mois plus tard, le Parti des ouvriers et des paysans (Rōdō nōmin tō) était fondé et MAEKAWA fut élu membre du comité exécutif. Lorsque l’Union départementale de Kagawa du Syndicat des paysans eut été anéantie à la suite de la vague de répression du 15 mars 1928, il organisa aussitôt le Mouvement pour la reprise de Kagawa (Kagawa dakkan undō) dont il prit la tête. Devenu, en mai de la même année, permanent auprès du siège central du Syndicat national des paysans (Zennō ou Zenkoku nōmin kumiai), né de la fusion du Syndicat des paysans japonais (Nichinō) et du Syndicat pan-japonais des paysans (Zennichinō), il fut nommé responsable de la section d’organisation et c’est à ce titre qu’il dirigea les luttes nationales jusqu’au mois d’août 1933 : les plus importantes ont été celles d’Obanden, de Kurokawa et Okanbara, dans le département de Niigata ; celles d’Okunoda, de Kanaya et Ochiai, dans le département de Yamanashi, celles d’Oigawa et de Rikugō, dans le département d’Akita, celles de Sekiya et Otagata, dans le département de Nara, celle de Hidaka, dans le département de Wakayama, celle de Toshi dans le département de Hyōgo, celle de Kawarabayashi, dans le département de Kyōto, celles de Kamigawaraya et de Sugimoto, dans le département d’Ōsaka, le conflit de l’exploitation agricole Hachisuka en Hokkaidō, celui d’Ōtera, dans le département de Yamagata, celui de Senri, dans le département de Toyama, celui d’Ubara, dans le département d’Ibaragi, etc. Il sut remarquablement mobiliser les paysans non syndiqués, les incitant à se grouper pour l’action ; au sein de la direction du Syndicat national des paysans (Zennō), il conserva une position neutre entre la droite et la gauche du courant politique, et, se retranchant derrière la « priorité absolue au Syndicat national », il manqua peut-être un peu d’impact politique. Lorsque au IVe congrès de 1931, le Syndicat national scissionna, MAEKAWA Shōichi, resté fidèle à la fraction centriste, fut élu membre titulaire du comité central mais, quelque temps après, prenant ses distances, il retourna dans son pays natal. En 1936, il échoua aux élections générales. Il réussit cependant l’année suivante ; il s’était cette fois présenté sur une liste du Parti socialiste populaire (Shakai taishū tô). Il fut élu une nouvelle fois en 1941, bien qu’il n’ait pas bénéficié de la recommandation de la Société pour le soutien au régime impérial (Yokusankai).
Après la guerre, en 1946, quand le Syndicat des paysans japonais (Nichinō) eut été reconstitué, il fut élu membre du Comité central, mais il mourut trois ans plus tard d’un cancer du foie dans sa maison de Takamatsu.
Maitron patrimonial (2006-2024)
ŒUVRE : Hyakushō hinbō monogatari (Histoires de pauvres paysans), vers 1930. — Sayoku nōmin undō sōshiki ron (Traité d’organisation du mouvement paysan de gauche), 1931.
SOURCES : Sanuki sōsho (Revue locale de la région de Sanuki correspondant au du département de Kagawa), 2e tome, n° 8, 1949, qui contient son journal intime.