Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason
Maitron patrimonial (2006-2024)
Née le 25 janvier 1905 à Paris (Xe arr.), morte le 31 août 1977 à Paris (VIIe arr.) ; employée ; résistante ; déportée à Ravensbrück (Allemagne).
Simone Lainé était la fille d’un employé et d’une modiste, elle naquit chez ses parents au 25 rue du Château-Landon. Elle épousa en décembre 1923 à Pantin François, Pierre Chambon, puis le 23 mars 1940 René, Adrien Mage à Sèvres (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine).
Elle fut l’agent de liaison de Lise Ricol-London sous le pseudonyme de Pierrette. Selon cette dernière, elle habitait Vaucresson et avait un pied à terre », 12 rue des Amandiers dans le XXe arr. Selon la police, elle habita successivement 8 rue Victor Boucher, puis 30 bis avenue Beau-Site à Sèvres puis entre le 12 juin et le 1er septembre 1942, 12 rue des Amandiers à Paris. Elle avait quitté cette adresse le 1er septembre 1942. Son dossier à Caen signale qu’elle habitait lors de son arrestation à Vitry-sur-Seine.
Lise London la décrivait ainsi « petite presque toujours de gris vêtue, elle passait inaperçue…taciturne et timide. » Une attestation dans son dossier à Caen signale qu’elle était responsable départementale des femmes patriotes de Seine-et-Oise et qu’elle fut arrêtée à son domicile clandestin.
Le 15 septembre 1942, un encaisseur de la Maison Capra, avenue Jean Jaurès à La Courneuve, était attaqué à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis). Un gardien de la paix fut blessé et deux jeunes résistants arrêtés. Ces arrestations permettaient de remonter jusqu’à certains des FTP qui avaient participé à l’action de la rue Daguerre et en particulier jusqu’à Simone Mage (voir Coutant Marcel).
Son neveu Marc Lainé révéla à la police qu’il avait été recruté pour les FTP par elle. Son nom avait également été trouvé dans des papiers saisis chez Eugène Kuntz. Le 27 septembre 1942, un inspecteur fut donc chargé de l’identifier.
À la suite d’un mandat d’arrêt délivré par le Tribunal d’État, elle fut arrêtée le 13 mai 1943 à l’Hôtel du 4 rue de Salonique à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Le 25 mai les policiers perquisitionnaient sans résultat une chambre qu’elle avait louée sous le nom de Page au 27 rue de Cléry à Paris (IIe arr.).
Le 16 juillet 1943 elle comparaissait devant le Tribunal d’État en compagnie des résistantes et résistants impliqués dans l’action de la rue Daguerre : Elisabeth, Jeanne Ricol ; Artur London, Odette Réglait, née Dugué ; Gabriel Nicot ; Marie Maurice née Declaron, fut acquittée.
Quant à Simone Mage, elle fut condamnée à quinze ans de travaux forcés et vingt ans d’interdiction de séjour. Son arrestation faisait suite à celle de son neveu Maurice Lainé qui révéla à la police qu’il avait été recruté pour les FTP par elle et qui fut fusillé. Le 27 septembre 1942, un inspecteur fut donc chargé de l’identifier. Son nom avait également été trouvé dans des papiers saisis chez Eugène Kuntz.
Elle séjourna dans les prisons de la Roquette, Fresnes, Rennes, Romainville avant d’être déportée au départ de la gare de l’Est le 30 mai 1944 vers le camp de Neue Bremm puis transférée à Ravensbrück. Dans ce convoi de 59 femmes étaient notamment : Juliette Dubois, Rachel Gluzmann, Marguerite Kroës, Eugénie Lalet, Adèle Mijoin, Odette Pourchasse et Elisabeth Ricol-London. Elle fut libérée en mai 1945.
De retour en France, elle vécut très difficilement et se vit refusée en 1954 le titre de déportée résistante qu’elle n’obtint que dans les années 1960, elle fut homologuée au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Déportée internée résistante (DIR). Elle divorça le 16 février 1954.
Dans les années 1970, elle vivait à Villemomble (Seine-Saint-Denis). Elle mourut le 31 août 1977 à Paris (VIIe arr.).
Maitron patrimonial (2006-2024)
Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. Activités communistes pendant l’Occupation, carton 15, BA 2056, GB 107, GB 183. – Bureau Résistance GR 16 P 331644. – Lise London, La mégère de la rue Daguerre, souvenirs de Résistance, Seuil, 1995. – État civil numérisé Paris Xe arr. 10N 351 acte n° 350.