OKABE Takashi

Maitron patrimonial (2006-2024)

Né le 4 juin 1911 dans le département de Hiroshima ; mort le 31 juillet 1942. Militant communiste ; membre de l’Institut d’enquêtes sur le travail industriel.

Né à Shimo-toyomatsu dans le village de Toyomatsu, district de Jinseki, département de Hiroshima, OKABE Takashi était le troisième fils d’un paysan. En 1925, à l’âge de quatorze ans, il fut embauché comme garçon de bureau à l’Institut d’enquêtes sur le travail industriel (Sangyō rōdō chōsa jo), fondé par NOSAKA Sanzō en mars de l’année précédente. Tout en suivant les cours du soir d’une école secondaire, OKABE Takashi s’occupa des services les plus divers dans cet Institut dont les principaux membres, comme par exemple NOSAKA Sanzō, NORO Eitarō et IWATA Yoshimichi furent successivement arrêtés dans le cadre de la politique de répression gouvernementale, et OKABE Takashi devint finalement la « bibliothèque vivante » de cette organisation. Il participa, vers 1929, à la rédaction de la revue Sangyō rōdō chōsa jihō (Chronique d’enquêtes sur le travail industriel), organe de l’Institut, et remplit des fonctions clandestines dans une section de liaisons internationales.
Ainsi devint-il, à peine âgé de dix-huit ans, un militant influent de l’Institut d’enquêtes sur le travail industriel. Ce fut OKABE Takashi qui se chargea, au nom du Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō), de prendre contact avec le Comintern, lorsque NOSAKA Sanzō qui était sorti de prison provisoirement pour raison de santé partit clandestinement en U.R.S.S.
Après la reconstitution du Parti communiste japonais en janvier 1931, il y milita en collaboration avec IWATA Yoshimichi, responsable de la section paysanne et de la section de propagande, et fut chargé de la rédaction du journal Daini musan sha shimbun (Deuxième journal du prolétaire; réédition de l’ancien organe légal du Parti communiste japonais : Musansha shimbun).
Arrêté en novembre de la même année, il fut incarcéré à la prison de Hiroshima jusqu’en mai 1934. En mai 1933, l’Institut d’enquêtes sur le travail industriel avait été dissous après dix ans d’activités, sur l’ordre des autorités qui confisquèrent, lors d’une perquisition, les documents de l’Institut : il fallut six camions pour les transporter. Après sa libération, OKABE Takashi se rendit à Tōkyō dans le courant de l’été 1935, et prit un emploi dans l’Agence de presse commerciale du bois de construction (Mokuzai tsūshin sha) à Kayaba-chō dans le quartier de Nihonbashi. En juillet 1936, il entra eu contact avec KOBAYASHI Yōnosuke, délégué au VIIe congrès du Comintern, qui venait de rentrer au Japon, et il milita pour transmettre « de bouche à oreille » la ligne politique du Comintern qui consistait à former un front uni des groupes de résistants. Au cours de ces activités, OKABE Takashi fut arrêté devant la gare de Kawagoe de la Société de chemin de fer Tōjō le 2 juillet 1940, et il mourut dans la prison de Sugamo, le 31 juillet 1942.
OKABE Takashi s’était marié, le 22 février 1938, avec ŌYAMA Tsunee, qui travaillait dans la fabrique de confiserie Meiji après sa sortie de l’école professionnelle de jeunes filles Teikoku. Au cours de l’été de 1933, alors qu’elle était encore étudiante dans cette école, Tsunee avait été détenue au commissariat d’Ueno pendant une cinquantaine de jours. Mais le détail de sa carrière de militante n’est pas connu. Elle était enceinte et gravement atteinte de tuberculose pulmonaire lorsque son mari fut arrêté en 1940. Le 12 mars 1942, elle mourut à l’âge de vingt-neuf ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/okabe-takashi/, notice OKABE Takashi par , version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 19 juin 2024.

Maitron patrimonial (2006-2024)

SOURCES : YAMAGUCHI Isshō, Fukutsu no seishun (Jeunesse inébranlable), 1969.