PIZARD Jacques, Pierre, Alfred, André. Pseudonyme THIBAUT dans la Résistance

Par André Balent, Jacques Girault, Jean Masse

Maitron patrimonial (2006-2024)

Né le 18 novembre 1914 dans la principauté de Monaco, mort le 15 février 1997 à Toulon (Var) ; professeur ; résistant de l’Aude et des Pyrénées-Orientales ; membre du Comité départemental de Libération des Pyrénées-Orientales ; conseiller général communiste de Toulon (1964-1970), conseiller municipal de Perpignan, de Toulon.

Son père, d’origine franc-comtoise, fils d’un enseignant d’histoire devenu inspecteur d’Académie, auteur de nombreux ouvrages, enseignait les lettres classiques au lycée de Monaco où son frère était installé comme médecin. Sa mère était d’origine champenoise. Elle était d’opinions conservatrices tandis que son mari, soumis au devoir de réserve, se réclamait de la philosophie des Lumières. Jacques Pizard, leur fils unique, obtint le baccalauréat (1932) puis, à la faculté des lettres d’Aix-en-Provence, une licence d’histoire et géographie (1933-1935) et un diplôme d’études supérieures (1936).

Il y rencontra une étudiante en histoire, Paulette, Marie Bernard, née le 20 novembre 1912 à Toulon, fille d’une institutrice, sympathisante socialiste, et de François Bernard, ouvrier électricien de l’Arsenal maritime, conseiller municipal de 1919 à 1925, élu sur la liste « du Bloc des Gauches. Union des socialistes et des républicains avancés », décédé en 1929. Ils se marièrent uniquement civilement en janvier 1936 à Toulon. Leurs deux premiers enfants furent baptisés. Il était personnellement athée comme son épouse, qui de plus, affichait des opinions anticléricales.

Jacques Pizard participa aux manifestations antifascistes qui traversèrent le monde étudiant de la ville. Réformé, il obtint un poste de délégué rectoral en histoire et géographie au collège de L’Isle-sur-Sorgues (Vaucluse). Nommé professeur adjoint au lycée de garçons de Carcassonne (Aude) en 1937, il se lia d’amitié avec un professeur de philosophie, originaire de Toulon, Lucien Roubaud, futur responsable civil du Mouvement de libération nationale dans le Languedoc.

Un reportage du 22 juin 1941 du Petit Var sur l’École régionale des cadres du mont Coudon à La Valette (Var), créée par le Secrétariat de la Jeunesse, dans la colonie de vacances du domaine des Gueules cassées, citait parmi les enseignants, deux agrégés du lycée de Toulon, dont Jacques Pizard. S’agissait-il d’une erreur (il n’était pas agrégé) ? Pour une école régionale, les enseignants, souvent membres du bureau d’études qui fixaient les programmes des stages, étaient en poste dans la région ou étaient des proches du Secrétariat national à la Jeunesse.

Dirigeant départemental des Mouvements unis de Résistance de l’Aude (il était issu du mouvement Combat), recherché, il échappa à la Gestapo en juin 1943. Il quitta Carcassonne et fut, dans un premier temps, hébergé en Lozère par Gilbert de Chambrun, responsable militaire de l’organisation de résistance dans la R3. Mis à la disposition du ministère de la guerre pour enseigner l’histoire-géographie à l’école militaire d’Autun (octobre 1943-août 1944) déplacée au camp de Thol, près de Pont d’Ain, il y demeura, camouflé avec sa famille, jusqu’à la dissolution de l’établissement. En juin 1944, de retour à Carcassonne, il dut plonger dans la clandestinité la plus totale.

D’après son témoignage écrit, Jacques Pizard se rendit dans les Pyrénées-Orientales quelques jours avant la Libération pour occuper le poste vacant de responsable départemental du Mouvement de Libération nationale (tendance « Combat »), tandis que Camille Fourquet y représentait la tendance « Libération ». Selon lui, Lucien Roubaud (« Astier »), chef du MLN dans l’Aude, plus favorable aux communistes qu’aux socialistes, lors d’une entrevue à Montpellier, l’avait chargé de constituer le Comité départemental de Libération des Pyrénées-Orientales qui n’avait pu être formé, en raison de tensions très vives. D’après le témoignage de Fourquet, la rencontre avec Pizard se déroula, le 9 août 1944, chez Laurent, l’ancien directeur de l’usine à gaz de Perpignan, rue des Primevères, près de la Promenade des Platanes. L’instituteur socialiste Pierre Gineste, pilier de « Libération » puis des MUR, responsable adjoint du MLN pour les Pyrénées-Orientales, chargé du noyautage des administrations publiques, lui présenta Pizard. Fourquet écrivait dans son témoignage : « Nous sympathisâmes d’entrée et bientôt s’établit entre nous une sincère amitié qui ne cessa de croître et que les événements ultérieurs scellèrent indéfectiblement. » A la lumière des conflits dans le CDL, ce jugement très favorable de Fourquet prenait un relief tout particulier. Jacques Pizard participa, le 10 août 1944, à la réunion constitutive du CDL. Son témoignage de 1994 ne coïncidait pas avec ceux de Marcel Mayneris et de Fourquet. Il y expliquait notamment que la présence de Mayneris, en sa qualité de représentant de la SFIO, fut remise en cause, puisque ce parti n’avait, en tant que tel, joué aucun rôle dans la résistance ; sa candidature aurait été rejetée, provoquant son départ, affirmation formellement rejetée par d’autres témoignages. L’enjeu de pouvoir était alors crucial puisque, sur les huit membres présents à la réunion constitutive du CDL, quatre étaient communistes. La fermeté de Fourquet qui pouvait compter sur l’appui de Pizard, empêcha que le PCF ne prît le contrôle du CDL.

Fourquet, président du CDL, avait été contacté, le 16 août, par le major Parthey, commandant allemand de la place de Perpignan. Le lendemain, il consulta ses adjoints et invita Pizard à l’accompagner. La rencontre se déroula le 18, au domicile du Docteur Nicolau, rue de l’Hourtoulane. Fourquet et Pizard représentaient le CDL, le capitaine Dominique Cayrol et Joseph Balouet étaient les porte-parole des FFI. Pizard fit part de ses interrogations dans un rapport du 5 septembre 1944. Pourquoi négocier avec le commandant des forces allemandes alors que la situation militaire était confuse ? « Devant l’imprécision du commandant allemand venu à titre personnel et auquel on suggérait une reddition plus générale, nous avons dû reprendre rendez-vous ». Cinquante ans plus tard, il livrait une version à peu près identique de cette singulière entrevue avec quelques éléments complémentaires. Selon le témoignage de Fourquet, au cours d’une discussion, Pizard et lui s’étaient longuement interrogés sur les intentions du major allemand en se demandant s’ils n’étaient pas en train de tomber dans un guet-apens. Ils décidèrent de poursuivre dans la voie de la négociation, résolus, cependant, à ne faire aucune concession. Parthey, Bavarois catholique, désirait la fin rapide de la guerre, selon Fourquet. Il accepta de quitter la ville dès que ses supérieurs lui en auraient donné l’ordre, après avoir fait libérer les résistants emprisonnés à la Citadelle et évité autant que possible la destruction d’installations stratégiques (gare, poste centrale, ponts sur la Têt). Cet accord facilita le déploiement des FFI à Perpignan le 19 août. Le 20 août 1944, après minuit, Fourquet et Pizard le retrouvèrent au commissariat central de la rue Mailly. Prisonnier, il leur remit son pistolet. Dès le 21 août, Pizard, qui logeait désormais dans une chambre réquisitionnée du Grand Hôtel attenant à la Préfecture, en sa qualité de membre du CDL, participait à la réorganisation des pouvoirs publics, et notamment l’accueil du nouveau préfet du département, Jean Latscha désigné par le Comité français de Libération nationale, ancien secrétaire général de la préfecture des Pyrénées-Orientales, de novembre 1940 à août 1943. Il fut pris en charge par Fourquet dans les semaines qui précédèrent la Libération et le CDL l’installa dans ses fonctions le 20 août. Mais, le 21 août, Marcel Egretaud, professeur communiste désigné au poste de préfet par le Commissaire de la République de Montpellier, Jacques Bounin, se présenta devant le CDL. Les communistes présents dans cet organisme exigèrent son installation à la préfecture à la place de Latscha qui avait laissé le souvenir d’un fonctionnaire vichyste (exécution, pendant l’été et l’automne 1942, des ordres de René Bousquet de transporter à Drancy des Juifs, enfants compris, regroupés dans le camp de concentration de Rivesaltes, répression des communistes clandestins). Lors de la réunion du CDL, Fourquet maintint fermement sa position en faveur de Latscha et fit savoir à Bounin qu’il refusait Egretaud. Un premier vote donna 9 voix pour le maintien de Latscha contre 7 et une abstention. Le deuxième vote permit à Latscha de recueillir 10 voix. La crainte d’une hégémonie communiste sur les pouvoirs publics dans le département avait dicté la conduite de la majorité. Pizard se prononça en faveur de l’ancien secrétaire général de la préfecture. Fourquet, l’un des rares adhérents de « Libération » qui ne fût pas un militant socialiste SFIO. Il ne pouvait que se louer d’avoir à ses côtés, au titre de « Combat », un homme nouveau comme Pizard qui l’appuyait. Il se méfiait du précédent représentant de « Combat » aux MUR, Marceau Gitard à qui il reprochait d’avoir une « nature perfide » et qui, en août 1944, se trouvait à Montpellier, aux côtés de Bounin et d’Henri Noguères, fils du député des Pyrénées-Orientales, militant de « Franc-Tireur ». Fourquet en outre nourrissait une inimitié à l’égard de la plupart des socialistes de « Libération » des Pyrénées-Orientales qui avaient le tort, selon lui, d’être, comme Mayneris, des affidés du « clan » qu’il disait honnir par dessus tout, animé par Louis Noguères, l’ancien député-maire socialiste de Thuir. Cette tenace rancune l’amena au bout de quelques semaines à se ranger aux côtés des communistes contre les amis de Noguères qui reconstituaient le Parti socialiste SFIO. La plupart des considérants complexes qui sous-tendaient la position de Fourquet échappaient sans doute à Pizard qui, toutefois, n’ignorait pas les dissensions qui régnaient au sein des MUR des Pyrénées-Orientales. Ces clivages remontaient aux années 1930 et aux différends qui n’avaient pas tardé à se manifester localement au sein du mouvement « Libération ».

Cinquante ans plus tard, Jacques Pizard tirait un bilan très positif des travaux du CDL. Cependant, il ne disait rien sur la grave crise qui devait discréditer cet organisme lors des élections municipales à Perpignan en avril 1945. Il avait quitté Perpignan pour Montpellier pour remplacer à la tête du MLN Roubaud, nommé à l’Assemblée consultative. Pendant ce séjour montpelliérain (janvier-mai 1945), il exerça également des activités journalistiques. Sur le plan professionnel, il obtint un détachement comme inspecteur à la Direction des services départementaux de la Jeunesse et de la Culture populaire (puis des Sports), d’août 1945 à décembre 1949. Il relança les colonies de vacances et les auberges de jeunesse. En janvier 1947, fut créé à Perpignan le Ciné Club Catalan sous sa direction. La séance inaugurale, le 11 janvier 1947, projeta un film soviétique, Le chemin de la vie. Il innova en introduisant après chaque projection mensuelle, un débat entre les spectateurs, pratique inconnue dans le précédent ciné-club créé en 1936, « Les amis du Film ». Le Ciné Club catalan, qui cessa au bout de deux ans, connut une descendance féconde.

Son épouse, licenciée en histoire-géographie (Aix-en Provence 1935-1937, puis Toulouse, 1939) qui avait exercé à Carcassonne (1939-1943), à Autun (1943-1945), enseignait au lycée de jeunes filles puis au collège moderne de garçons de Perpignan (1945-1949).

Jacques Pizard adhéra au Syndicat unique de l’enseignement des Pyrénées-Orientales (FEN, CGT) qui, de 1944 à 1948 fut une expérience originale regroupant des enseignants des divers degrés : les syndicats nationaux catégoriels n’existaient plus dans les Pyrénées-Orientales et ne furent reconstitués qu’après le passage de la FEN dans l’autonomie. Le 21 mars 1946, il siégea au conseil syndical départemental où il représentait les personnels détachés dans les mouvements parascolaires de la Jeunesse et des Sports. Il fut reconduit dans ces mêmes fonctions par l’assemblée générale du SU tenue à Perpignan le 26 juin 1947.

Jacques Pizard, candidat sur la liste d’ « Union Républicaine et résistante et de défense des intérêts de Perpignan » présentée par le Parti communiste français aux élections municipales du 19 octobre 1947, avec 8 822 voix, fut le onzième sur les douze conseillers élus de la liste. Il adhéra au PCF la même année.

Évincé des services départementaux pour ses engagements politiques, il demanda sa réintégration dans l’enseignement en février 1949 et fut nommé professeur au lycée de garçons de Toulon, devenu lycée mixte Dumont d’Urville, où il enseigna jusqu’à sa retraite en 1975. Il habitait le quartier de Saint-Jean-du-Var, boulevard commandant Morazzani, alors que son épouse était adjointe d’enseignement puis professeur certifiée d’histoire et géographie au collège moderne de jeunes filles de Toulon (1949-1960) où elle était responsable d’une classe nouvelle, au collège Curie à La Seyne (1960-1967), puis au lycée Bonaparte à Toulon qui avait fusionné avec le collège moderne en 1958 (1968-1973).

Jacques Pizard, adhérent du Syndicat national de l’enseignement secondaire, membre du bureau du S1 du lycée, partisan du maintien dans la CGT en 1948, fut un des premiers membres de la FEN-CGT dans le Var. Élu à sa commission administrative départementale, il en devint un des trois secrétaires en 1952. Délégué au congrès national, il en rendit compte dans L’Éducateur varois (octobre 1952). Dans ce journal départemental de la FEN-CGT (1951-1954), membre de la rédaction, il signa plusieurs articles sur les relations entre cinéma et histoire et en février 1952, un appel à l’ « Unité parmi les fonctionnaires » « pour l’action revendicative ». Il annonça, dans le dernier numéro du journal (mars 1954), la décision prise par l’assemblée générale du 11 mars 1954 de dissoudre la FEN-CGT dans le département et « d’offrir L’Éducateur varois à la section départementale de la FEN autonome » car « nous avons pensé qu’il était préférable que L’Éducateur varois poursuive son action comme organe de la Fédération nationale autonome plutôt que de disparaître purement et simplement ». Par la suite, il siégea à la commission administrative départementale de la Fédération de l’Éducation nationale comme suppléant en 1954, puis comme titulaire à partir de 1956. Il signa notamment un article dans le Bulletin fédéral de 1959 pour la « Défense de l’école publique », critiquant la loi Debré. Il n’accepta pas d’autres responsabilités syndicales préférant se consacrer à l’action politique. Dans le même temps, il militait dans la Ligue de l’Enseignement.

Dans le PCF, Pizard milita essentiellement dans la cellule du lycée ou dans la cellule de son quartier dont il fut secrétaire pendant quelques années. Actif membre du Comité de défense de l’Humanité, membre du comité de la section communiste de Toulon, il refusa à plusieurs reprises de faire partie du comité fédéral. Il entendait ainsi conserver sa liberté afin de consacrer tout son temps à son action quotidienne. Il refusait aussi l’ouvriérisme dominant dans les milieux dirigeants communistes locaux. Il n’afficha jamais publiquement ses divergences tout en approuvant certaines critiques faites aux équipes dirigeantes fédérales ou nationales.

Candidat aux élections municipales sur la liste communiste en 1953, Jacques Pizard fut un des douze élus, le 26 avril, avec 15 722 voix sur 73 245 inscrits et 50 829 suffrages exprimés. Mais une crise ne tarda pas à rendre impossible la gestion du maire socialiste, allié avec la droite en juillet 1954. Un accord intervint alors entre communistes et socialistes pour la gestion de la ville. La dissolution fut prononcée. Le 22 mai 1955, lors des nouvelles élections générales, il fut un des douze élus communistes, avec 13 569 voix sur 68 767 inscrits et 44 310 suffrages exprimés. Un protocole de gestion entre socialistes et communistes fut conclu jusqu’à sa dénonciation en novembre 1956. Dès lors, il siégea dans la minorité municipale pendant les trois années du mandat. Lors du renouvellement du 8 mars 1959, il figurait toujours sur la liste communiste et fut un des onze élus, la liste ayant obtenu 15 374 voix sur 87 552 inscrits et 55 320 suffrages exprimés. Candidat au poste de cinquième adjoint, il fut battu par 15 voix contre 11. Après six ans passés sur les rangs de l’opposition, il fut candidat en quatrième position sur la liste « union républicaine et laïque de défense des intérêts toulonnais », qui, le 14 mars 1965, rassembla 13 644 voix sur 95 789 inscrits, 60 069 suffrages exprimés mais n’eut aucun élu à cause de la nouvelle loi électorale. Il figurait à nouveau sur la liste « d’union de la gauche pour une gestion sociale, moderne et démocratique » (PCF, PS, Radicaux, convention des institutions républicaines », qui obtint, le 14 mars 1971, 17 958 voix sur 98 878 inscrits et 50 876 suffrages exprimés. Elle fut battue le dimanche suivant avec 20 171 voix sur 52 185 suffrages exprimés.

Jacques Pizard fut désigné comme candidat aux élections cantonales dans le troisième canton de Toulon (est de la ville) en 1958. En effet, le conseiller général sortant Joseph Risterucci*, progressiste soutenu par les communistes, ne se représentait pas. Le 20 avril, il arrivait en tête avec 4 755 voix sur 30 410 inscrits et 14 098 suffrages exprimés. Au deuxième tour, avec 5 817 voix sur 14 495 suffrages exprimés, il ne réunissait pas toutes les voix de la gauche, parce que le candidat socialiste SFIO s’était seulement retiré, et son adversaire de droite, Maurice Arreckx l’emportait. A nouveau candidat dans le troisième canton, alors qu’Arreckx se présentait dans un autre canton, le 8 mars 1964, il obtenait 2 059 voix sur 18 510 inscrits et 7 125 suffrages exprimés. Le dimanche suivant, il l’emporta lors d’une élection triangulaire. Il occupa diverses responsabilités (secrétaire, membre de la Commission départementale, vice-président de 1967 à 1970) dans l’assemblée, à majorité socialiste, dont le président Edouard Soldani avait été son condisciple à la Faculté, siégeant notamment dans la troisième commission (agriculture, instruction publique, vœux). Il ne retrouva pas son siège, dans le troisième canton, lors du renouvellement en 1970, ayant obtenu successivement 2 722 voix (première position) et 3 671 voix le dimanche suivant. A nouveau candidat en 1976, dans le huitième canton, après avoir obtenu 2 188 voix au premier tour, il l’emportait au deuxième tour lors d’une triangulaire avec 4 376 voix. Il ne se représenta pas en 1982.

Jacques Pizard, annoncé comme le suppléant de Jean Bartolini dans la circonscription de Toulon pour les élections législatives de la fin 1958, avait vu sa candidature entérinée par la réunion du secrétariat du PCF du 24 octobre. Finalement cette proposition ne fut pas suivie d’effet et le suppléant fut Pierre Marinacce. Il faisait seulement partie du comité central de parrainage avec la qualité d’ « ancien responsable régional du MLN » (Le Petit Varois, 5 novembre 1958). A nouveau, il fut envisagé par la Fédération varoise du PCF comme candidat aux élections législatives de 1966 dans la troisième circonscription de Toulon. Son suppléant était l’instituteur Maurice Delplace. Le secrétariat du Parti remarqua « Ne serait-il pas possible de présenter un ouvrier ? (deux enseignants dans la même circonscription ne paraît pas être la meilleure solution possible) ». Aussi fut-il décidé que Delplace serait candidat titulaire et que son suppléant serait un salarié de l’Arsenal.

Professionnellement, il avait été le promoteur dans son établissement des classes nouvelles mises en place au début des années 1950. Il suivit plusieurs stages à Sèvres. Il dirigea aussi pendant plusieurs années la colonie de vacances du lycée à Salers (Cantal).

Jacques Pizard eut aussi une action dans la vie culturelle de Toulon, animant le ciné-club de la ville avec d’autres enseignants dont Marguerite Breton et l’épouse du proviseur du lycée Nougué. Joueur de dames et d’échecs, il fut le vice-président de l’association, le Damier toulonnais.

Veuf, il eut des obsèques civiles, comme son épouse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/pizard-jacques-pierre-alfred-andre-pseudonyme-thibaut-dans-la-resistance/, notice PIZARD Jacques, Pierre, Alfred, André. Pseudonyme THIBAUT dans la Résistance par André Balent, Jacques Girault, Jean Masse, version mise en ligne le 10 avril 2014, dernière modification le 18 juin 2024.

Maitron patrimonial (2006-2024)

Par André Balent, Jacques Girault, Jean Masse

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, 13 J 26, Fonds Fourquet ; 1 J 765, Fonds Pizard. — Arch. Dép. Var, 1477 W 210, 212. — Archives du comité national du PCF. — Arch. privées A. Balent, notes manuscrites rédigées (juillet 1984) à son intention d’après les archives de la FEN et du SNI par Michel Ribera, instituteur retraité. — Presse locale et syndicale. — Ramon Gual, Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, tome II b, De la Résistance à la Libération, Prades, « Terra Nostra », 1998, 687 p. — René Noell, « Histoire du spectacle cinématographique à Perpignan depuis la Libération », Bulletin de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales, LXXXIV, Perpignan, 1983, pp.103-136. — Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, tome I, Chronologie des années noires, Prades, 1994, 400 p. — Renseignements fournis par l’intéressé, par sa famille et par le Conseil général. — Note de Jean-Marie Guillon. — Sources orales.