Par Justinien Raymond
Maitron patrimonial (2006-2024)
Né à Limoges (Haute-Vienne) le 8 janvier 1836 ; député socialiste.
François Planteau était le fils de Jean Planteau proscrit du 2 décembre ; l’idée républicaine était donc dans la tradition familiale. Il fréquenta le lycée de Limoges, devint bachelier, mais, privé de fortune, gagna sa vie jusqu’à l’âge de vingt-quatre ans comme peintre sur porcelaine. Il se rendit à Paris en 1859 et y fut successivement répétiteur au collège Sainte-Barbe, secrétaire du ministre du Venezuela, étudiant en médecine, puis en langues étrangères, ce qui lui permit d’être traducteur assermenté auprès de la cour d’appel de Paris (1870). En septembre de cette même année, il était secrétaire, à Paris, du Comité des républicains de la Haute-Vienne habitant la capitale.
À l’âge de quarante-trois ans, il commença ses études de droit, conquit la licence en 1882, mais continua son métier de traducteur.
Planteau s’adonnait en même temps à l’action républicaine d’extrême-gauche. Il représenta « l’Avant-garde » de Limoges au congrès de la FTSF à Paris (1883). En 1885, il se présenta aux élections législatives en Haute-Vienne sur la liste radicale socialiste de Georges Périn et Ranson ; il fut élu le cinquième et dernier de la liste par 40 093 voix sur 92 299 inscrits. À la Chambre des députés, il adhéra au premier groupe parlementaire « ouvrier » constitué au-delà de l’extrême-gauche radicale. Il prit quelques positions significatives. Il interpella sur la grève de Decazeville (avril 1886). Il proposa l’abrogation du Concordat (juillet 1886) et la substitution de la « nation armée » aux armées permanentes (juin 1887).
Planteau épousa, en juillet 1889, la cause boulangiste (Voir sa lettre du 1er juillet publiée dans le Courrier du Centre). En septembre 1889, candidat révisionniste dans le XIIIe arr. de Paris, il échoua et disparut de la scène politique.
Maitron patrimonial (2006-2024)
Par Justinien Raymond
ŒUVRE : Planteau a collaboré à la France libre. Il a écrit une brochure : La Séparation des Églises et de l’État, 1882, et une Histoire constitutionnelle des Français, 1885.
SOURCES : Albert Orry, Les Socialistes indépendants, Paris, 1912, pp. 12 et 17. — Marcel Prélot, L’Évolution politique du socialisme français, Paris 1939. — Bourloton, Dictionnaire des Parlementaires français, t. V, p. 2.