PONCHUT Michel

Par Michel Patinaud

Maitron patrimonial (2006-2024)

Né le 23 mai 1949 à Masseaux commune de Sussac (Haute-Vienne) ; cheminot ; militant syndical et politique d’Eymoutiers, conseiller général (1998-2015).

Dans un secteur géographique marqué par des personnalités telles Jules et Jean Fraisseix, mais aussi Georges Guingouin, le profil d’un communiste indépendant comme Michel Ponchut pourrait difficilement paraître atypique. Et pourtant. Dans un canton très longtemps dominé par le PCF, mais depuis 30 ans acquis au PS aux élections nationales, Ponchut a réussi le tour de force de représenter le canton. En obtenant 43 % des suffrages (1er tour, seul au 2è) en 1998, 51 % en 2004, 71 % en 2011. Ce succès électoral ne tient pas tant à des spécificités locales qu’au parcours, à la personnalité et aux méthodes de ce communiste pas très orthodoxe.

Né en 1949 à Sussac, fils de Louis Ponchut et de Marie Madeleine Bazaud, cultivateurs, il arriva à Eymoutiers en 1960, le chef de famille devenu ouvrier. Un parcours paternel très conforme à beaucoup dans cette génération, élevant une famille de cinq enfants. Famille est un mot-clé pour comprendre Michel Ponchut : collectif, équipe, cellule, c’est-à-dire en fait la même chose. Pas la famille nucléaire, la famille élargie, dans de multiples cas de figures. Michel Ponchut devint cheminot à dix-sept ans, il se forma sur le tas. Et joua au football, s’engagea syndicalement (CGT) puis politiquement (PCF).

À la SNCF, il occupa des fonctions syndicales régionales, puis nationales. Il termina cadre, chargé de projets d’organisation des lignes. C’est aussi grâce à sa connaissance du milieu qu’il créa une association pour promouvoir le «train à vapeur» touristique. Une grande réussite qui contribua beaucoup à le faire connaître au-delà du canton. Sans être trop mêlé aux affaires internes agitées de la fédération du PCF vers 1984-1988, il «décrocha» et quitta le parti, déçu par la politique soviétique en Europe de l’Est, en Pologne en l’occurrence. Il soutint Pierre Juquin en 1988, puis entra au conseil municipal d’Eymoutiers, comme communiste indépendant, en 1989. Il était adjoint, mais l’équipe ne fonctionnait pas sur des bases politiques, ni relationnelles, qui lui convenaient. Bien que communiste non-encarté, il fut choisi en 1998 comme candidat à la succession du conseiller général André Leycure. C’était la 1ère fois qu’un candidat aux cantonales n’était pas membre du PCF. Le soutien qui lui fut accordé allait bien au-delà du PCF, de l’ADS qu’il rejoignit brièvement; on trouvait aussi les écologistes, et pas mal de socialistes «discrets». Le maire d’Eymoutiers dont il fut l’adjoint, mathématiquement favori, fut devancé au 1er tour. La suite, ce sont des triomphes en 2004, puis en 2011.

Ses adversaires lui reprochent une certaine démagogie, et lui déclarait qu’ils ne sortent jamais de leurs bureaux. Michel Ponchut lui était partout, une activité très appréciée dans le milieu associatif. Il mena et soutint de nombreux projets alternatifs ou novateurs, sur la forêt notamment. Il était connu pour son refus de voter systématiquement les textes de la majorité socialiste au conseil général, à l’inverse de bien de ses collègues de groupe. Il tint à maintenir un contact régulier avec «le terrain». Il publia une lettre mensuelle, s’appuya sur un réseau fourni de militants, anima de nombreuses réunions, où l’on ne « pratiquait pas la langue de bois ».

En 2015, il ne se représentera pas considérant qu’il avait «fait le boulot». Une des originalités de ce militant-élu est qu’il n’a jamais coupé ni les liens, avec son «ancienne» famille, ni renié ses idées, et qu’il a pu mettre en pratique une conception du rôle de l’élu. Il se veux le contraire d’un notable. Il y a en cela rupture avec ses prédécesseurs, les « notables rouges ».

Il s’était marié le 24 avril 1971 à Eymoutiers (Haute-Vienne) avec Marie-Thérèse Chatard, dont il divorça en 1997.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/ponchut-michel/, notice PONCHUT Michel par Michel Patinaud, version mise en ligne le 23 septembre 2014, dernière modification le 23 septembre 2014.

Maitron patrimonial (2006-2024)

Par Michel Patinaud

SOURCE : Notes de Michel Patinaud. — État civil.