Par Jean Sagnes
Maitron patrimonial (2006-2024)
Né le 21 janvier 1864 à Faugères (Hérault), professeur dans divers collèges du département avant et après 1914 (Luvel, Clermont-l’Hérault, Cette, Bédarieux, Pézenas de 1909 à 1912, Béziers à partir de 1912), Émile Ricaud, militant du Parti socialiste SFIO, était membre du comité de rédaction du journal Le Devoir socialiste.
En 1910, il fut candidat aux élections pour le siège de conseiller général du canton de Pézenas. Au second tour, il laissa la place à son camarade de parti, le député Édouard Barthe, qui fut élu. Émile Ricaud fut secrétaire de la Fédération socialiste SFIO de l’Hérault de la fin de 1910 au 24 novembre 1912 et délégué au congrès national de Saint-Quentin (16-19 avril 1911).
Le 26 avril 1914, il fut le candidat de principe du Parti socialiste dans la circonscription de Lodève, où la Fédération socialiste ne tenait pas à s’opposer sérieusement à la candidature du radical indépendant P. Masse, qui fut élu. Émile Ricaud obtint, sans avoir fait campagne, 294 voix sur 12 480 votants. Aux élections législatives de novembre 1919, Émile Ricaud était l’un des sept candidats de la liste d’union socialiste dirigée par Édouard Barthe, député SFIO sortant. Il arriva en dernière position avec 26 638 voix (Barthe en obtenant 32 679) sur 87 258 suffrages exprimés. Seuls de cette liste, É Barthe et Jean Félix, arrivés en tête, furent élus.
Le 15 février 1920, il redevint secrétaire de la Fédération socialiste de l’Hérault. Délégué au congrès de Strasbourg en février 1920 avec Raoul Barrière, Louis Castel et Jean Félix, Émile Ricaud était mandaté pour répartir les mandats de l’Hérault de la façon suivante : trois quarts pour la IIIe Internationale, un quart pour les Reconstructeurs. Il donna tous les mandats dont il était porteur, sous l’influence de Félix, à la motion de la Reconstruction avec amendement Blum. À son retour, un congrès fédéral extraordinaire fut convoqué à Béziers pour examiner cette affaire. Le congrès conclut à une faute d’Émile Ricaud mais, en raison de son passé de militant, ne prit aucune sanction à son égard. En signe de désapprobation devant cette attitude, tous les membres du bureau fédéral, à l’exception de Ricaud, démissionnèrent, ce qui facilita grandement le changement de majorité dans la Fédération de l’Hérault. En décembre 1920, Émile Ricaud fut, cette fois, parmi les majoritaires qui refusèrent, au congrès de Montpellier, l’adhésion à la IIIe Internationale. Il demeura secrétaire fédéral du Parti socialiste SFIO jusqu’au 16 octobre 1921.
Le 13 janvier 1924, il fut élu conseiller municipal de Béziers lors d’une élection complémentaire. Il était alors retraité.
Il mourut le 27 mars 1926 à Béziers.
Maitron patrimonial (2006-2024)
Par Jean Sagnes
SOURCES : Arch. Dép. Hérault, 15 M 66 et 68. — Le Populaire du Midi, 1912-1914. — Le Devoir socialiste, 1909-1920. — Le Languedoc socialiste, 1924-1926. — Le Travailleur du Languedoc, novembre-décembre 1960.