Maitron patrimonial (2006-2024)
Né le 9 septembre 1860 dans le département de Saga ; mort le 9 décembre 1900 à Paris. Fondateur du Groupe d’études sur les problèmes sociaux.
SAKAI Yūzaburō était le quatrième fils de Chūroku, guerrier du clan de Nabeshima, vivant à Kojō, dans le département de Saga. Quand il eut terminé ses études secondaires à l’école départementale de Saga, il se rendit à Tōkyō où il fréquenta d’abord l’Institut Meihō de Kanda, puis le Cours d’études françaises de NAKAE Chōmin. Il continua de bénéficier de l’enseignement de ce dernier, même après avoir accompli le cursus complet, collabora à l’administration du Cours et en 1882 à la rédaction ainsi qu’à la publication de Seiri dansō (Libres pensées sur la politique). Lorsque, cinq années plus tard, la revue Kokumin no tomo (L’Ami du peuple) commença à paraître, SAKAI Yūzaburō participa aux activités annexes de l’association en tant que membre du cercle constitué autour de celle-ci. Recruté en 1890, à titre temporaire par le ministère de l’Agriculture et du Commerce, il fut envoyé en France afin de participer à l’Exposition universelle de Paris. Il fut amené à y connaître les problèmes sociaux et le mouvement socialiste et il assista à la première célébration de la fête du Travail. Il fit le récit de ces expériences dans un article qui parut dans Kokumin no tomo. S’étant rendu l’année suivante à Bruxelles pour y assister au congrès de la IIe Internationale, il fut le premier Japonais à participer dans une réunion de cette organisation, il rédigea d’ailleurs un rapport sur ce congrès pour une autre livraison de Kokumin no tomo (L’Ami du peuple). Son nom devint familier au sein du mouvement socialiste japonais comme celui d’un démocrate qui décrivait objectivement le mouvement socialiste. Après son retour au Japon, il fonda, en novembre 1892, avec KOJIMA Ryūtaro et d’autres, le Groupe d’études sur les problèmes sociaux (Shakai mondai kenkyūkai) dont il devint le secrétaire. Pour sa collaboration, deux ans plus tard, à Yūbin hōchi (Informations postales), il reçut des faveurs spéciales du baron SAIONJI Kinmochi. En 1897, il réorganisa le Groupe d’études sur les problèmes sociaux (Shakai mondai kenkyūkai) avec NAKAMURA Takahashiro et TARUI Tokichi ; il en fut nommé conseiller.
Il s’embarqua une nouvelle fois pour Paris en 1899 afin d’y assister à l’Exposition universelle en tant que correspondant spécial de l’Asahi shimbun (Journal Asahi) ; mais, victime d’une chute dans sa chambre d’hôtel, il succomba brutalement. D’aucuns avancèrent l’hypothèse du suicide, mais aucun élément n’est venu jusqu’à ce jour infirmer ou confirmer cette éventualité. Le cercueil de SAKAI Yūzaburō repose dans un cimetière de la banlieue parisienne.
Maitron patrimonial (2006-2024)
TRADUCTIONS : Alfred J.E. Fouillée, Taisei sentelsu seiron (titre original : Histoire de la philosophie), 1883. — Émile Acollas, Seiri shinron, (titre original : La philosophie de la science politique), 1884.
SOURCES : SHIROYANAGI Shūkō, SAIONJI Kinmochi (SAIONJI Kinmochi), 1933. — SUZUKI Tadashi, « SAKAI Yūzaburō to shakai mondail » (SAKAI Yūzaburō et les problèmes sociaux), publié dans le numéro 429 de la revue Shisō, 1960.