Par Claude Pennetier
Maitron patrimonial (2006-2024)
Né le 18 décembre 1894 à Courtenay (Loiret), mort le 24 janvier 1948 au Kremlin-Bicêtre (Seine, Val-de-Marne) ; employé communal à Villejuif (Seine, Val-de-Marne) ; militant communiste de Cachan (Seine, Val-de-Marne) puis de Villejuif, secrétaire de la Fédération CGTU des services publics.
Fils d’un peintre en bâtiment à Courtenay (prénommé lui aussi Bernard) qui mourut en 1903 et d’une couturière (Sophie Chotard) remariée en 1907 avec un ouvrier du gaz syndicaliste révolutionnaire, Ernest Sestacq commença à travailler à douze ans après avoir obtenu le certificat d’études. Il fréquenta pendant deux mois les Jeunesses socialistes du XVe arr. vers la fin 1913. N’ayant pas passé un deuxième conseil de révision pour l’armée et risquant d’être déclaré insoumis, il s’éloigna de cet arrondissement et perdit le contact avec les JS. Mobilisé le 2 septembre 1914, il fut blessé à la jambe gauche en décembre 1914 et réformé.
Il s’était marié avec Léa Bechameil et était père de trois enfants. Le père de Léa, charpentier en bois, avait été emprisonné pour faits de grève en 1905.
Lecteur de l’Humanité depuis 1914, « sur la ligne du parti [communiste] » depuis 1923, il adhéra en 1925. Trésorier de cellule, secrétaire de sous-rayon à Cachan, il fut tête de liste lors de deux élections municipales dans cette ville, en mai 1925 et en mai 1929. Les habitants de la cité-jardins départementale l’avaient élu secrétaire du syndicat autonome des locataires.
Manoeuvre aux Usines Citroën, aide monteur chez Panhard, chez Delahaye et dans l’usine d’avions Levasseur, il milita au syndicat unitaire des métaux, voitures-aviation. Il devint en 1925 commis comptable à la mairie de Villejuif où il sympathisa avec Georges Le Bigot. Il fut en 1928 trésorier général du syndicat des employés et des ouvriers des communes de la Seine dont Georges Le Bigot assurait le secrétariat général. Dès 1929, il fut élu membre de la commission exécutive des Services publics au congrès de Paris (23-25 septembre).
Bernard Sestacq n’avait suivi qu’une école de rayon en 1927, mais, grand lecteur, à l’aise dans l’écriture, il publiait de nombreux articles dans La Tribune des communaux, L’Aube sociale, L’Émancipation, La Vie ouvrière.
Il se rendit deux fois à Moscou en août 1930 et décembre 1931 où il rédigea une autobiographie pour la commission internationale des cadres.
Secrétaire avec Marcel Paul de la Fédération CGTU des services publics à laquelle était rattachée la Fédération de l’Éclairage à partir de 1931, il devint, en 1932, permanent de la Fédération nationale des employés et ouvriers des Services publics et, en 1935, secrétaire du Cartel unitaire des Services publics.
Réformé, donc non mobilisé en septembre 1939, séparé d’avec sa femme, toujours présent à Villejuif, il ne semble pas avoir milité au-delà de 1940. Du moins n’en a-t-on pas de trace ni dans les archives, ni dans la mémoire familiale.
Maitron patrimonial (2006-2024)
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat., F7/13735. — L’Humanité, 28 avril 1929. — R. Gaudy, Les Porteurs d’énergie, Paris, 1982. — Arch. Paris, dissolution des syndicats, 1070 W 3731. — Gâtinais généalogique. — Renseignements communiqués par son petit-fils, Jean-Pierre Rumen. — RGASPI, 495 270 691: dossier biographique du Komintern, autobiographie du 15 décembre 1931.