BIR Isaia ou Isaya ou Shayah dit FANTOMAS

Par Claude Pennetier

Né le 13 mai 1904 à Luck (Pologne) ; militant communiste polonais arrêté le 27 juin 1932, accusé d’espionnage industriel au profit de l’URSS.

Bir Isaia à la préfecture de Police de Paris
Bir Isaia à la préfecture de Police de Paris

Communiste polonais, Isaia Bir dirigea, sous le pseudonyme de Fantomas, un réseau d’informations industrielles sur le territoire français. Il fut arrêté le 27 juin 1932 alors qu’il se faisait remettre par André Requier des documents confidentiels concernant l’industrie métallurgique. En fait Requier était un indicateur de la préfecture de police. Il comparut devant la 13e chambre correctionnelle le 5 décembre 1932. Le tribunal le condamna à trois ans de prison, 10 ans défense du territoire et 1000 F amende : « Attendu qu’il centralisait les rapports envoyés par les correspondants ouvriers travaillant dans les usines de guerre, véritables agents d’un service international d’informations ouvrières, désignés sous le nom de rabcors. Attendu que les documents saisis chez Bir et ses complices révèlent l’existence d’un véritable réseau d’espionnage industriel et militaire, fonctionnant en divers lieux sous l’inspiration des organisations communistes d’origine étrangère. » La 10e chambre confirma les condamnations, en appel, le 2 février 1933. Un militant nommé Strom fut condamné à la même peine.
Une militante de nationalité polonaise, Hanna Sachwald ((Hanka) fut membre du réseau à partir de 1930. elle fut arrêtée début décembre 1933, jugée et emprisonnée à Fresnes jusqu’à 1936.
André Coitou fut condamné à 15 mois de prison et 300 F d’amende, Claude Liogier et Maurice Grandcoing à 13 mois et 300 F.
Dans cette même affaire, Jacques Duclos, alors ancien député, en fuite à l’époque des faits, fut l’objet d’un mandat d’amener de M. Peloux, Juge d’instruction, à la Seine, en juillet 1932. Il avait été soupçonné d’avoir mis en rapport Requier et Fantomas , sans autre précision. Il y eut non lieu.
Voir Claude Liogier, Maurice Grandcoing, André Coitou, André Requier et Boris Meiler.
L’historienne Ludmina Stern, petite fille d’Hanna Sachwald, dit qu’elle a connu la fille de Bir à Moscou et qu’elle vit vit en Israel. En 2008, elle lui a fourni quelques références sur le procès de son père (ses photos et celles de son avocat). En 1994 elle a interviewé une personne qui a participé dans ce réseau et une des françaises, Madeleine Mermet (1910-1994) avait été une des dernières attachée (1931) du réseau qui n’a rencontré sa grand-mère qu’à la prison.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article100201, notice BIR Isaia ou Isaya ou Shayah dit FANTOMAS par Claude Pennetier, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 2 octobre 2020.

Par Claude Pennetier

Bir Isaia à la préfecture de Police de Paris
Bir Isaia à la préfecture de Police de Paris

SOURCES : RGASPI, 495 270 81(1) dossier Duclos. — A. Vassart, Mémoires, inédit, chap. IV. p. 17. — R. Gaucher, Histoire secrète du Parti communiste français, Paris, 1974, 163-165. — A. Kriegel, Stéphane Courtois, Eugen Fried, Le grand secret du PCF, Paris, Seuil, 1997. — Georges Vidal , Ennemi intérieur, enjeux stratégiques et politique de sécurité : l’armée française et le problème bolchevik de la révolution russe au régime de Vichy (octobre 1917-novembre 1942), HDR, Montpellier III, 689 p.

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