Par Albert Ayache
Né en 1903 à Detrie, prés de Sidi-Bel-Abbés (Algérie), mort le 7 juin 1948 à Oujda (Maroc), assassiné ; contrôleur des PTT à Oujda ; militant syndicaliste CGT ; militant socialiste SFIO.
Reçu au concours des postes chérifiennes, François Amoros fut contrôleur des PTT à Oudja. Il fut l’ami de César Erdinger* auprès de qui il milita dans « le groupement amical de toutes les catégories des PTT au Maroc ». Il participa avec lui à la fondation puis à la rédaction du premier organe corporatif des postiers, L’Essor des PTT Maroc.
Lors de la réunification syndicale en 1935, François Amoros rejoignit les syndicats de la Fédération postale CGT du Maroc. Demeuré à Oujda, il s’engagea dans le combat qui opposait la gauche à la droite pendant la période du Front populaire. Après 1943, il reprit son activité militante, fut Secrétaire administratif de l’Union locale où il s’occupa plus particulièrement des questions économiques et de ravitaillement. Socialiste, il fut dans le même temps, membre de la commission exécutive de la section locale du Parti socialiste SFIO.
Brave et bon, François Amoros fut assassiné dans un marché de la ville alors qu’il se portait au secours d’une vieille femme israélite agressée lors des émeutes du 7 juin 1948 aux origines mal éclaircies, mais aux conséquences graves puisqu’elles devaient avoir comme prolongement le massacre de quarante-quatre juifs dans l’agglomération minière de Djerada. L’Union générale des syndicats du Maroc considéra ces pogromes comme le résultat de provocations dont l’exploitation devait permettre la destruction du mouvement syndical minier dans le Maroc oriental.
Par Albert Ayache
SOURCES : Albert Ayache, Le Mouvement syndical au Maroc, t. 1 et 2. — Témoignage de Erdinger. — Souvenirs de l’auteur.