CAMIER Maurice [GAUTHIER Maurice, Léonce, dit]

Par Yves Le Maner

Né le 15 juin 1884 à Cambrai (Nord), mort le 6 novembre 1933 à Paris (XXe arr.) ; voyageur de commerce, agent technique puis publiciste ; militant socialiste ; conseiller municipal de Cambrai (1925-1933), député du Nord (1932-1933).

Maurice Camier
Maurice Camier
Cliché fourni par Hervé Mareteux

Enfant naturel, Maurice Gauthier eut une enfance difficile et fut obligé de travailler très jeune chez un transporteur. Partiellement autodidacte, il devint, grâce à son travail, voyageur de commerce puis agent technique.

Dès l’âge de seize ans il adhéra au Parti Ouvrier Français et, quelques mois plus tard, il s’inscrivit au Parti socialiste unifié SFIO lors de sa constitution. Créateur de nombreuses sections socialistes dans l’arrondissement de Cambrai, il se présenta, sans succès, à de nombreuses élections avant 1914.

Mobilisé en 1914, il combattit pendant quatre années et obtint la Croix de guerre. Peu après l’Armistice de 1918, il fut chargé de mission à Paris auprès de l’administration centrale chargée de la reconstruction des régions dévastées.

La scission de Tours constitua le point de départ d’une grande carrière militante par Maurice Gauthier désormais mieux connu sous son pseudonyme de Camier. Resté fidèle à la SFIO, il devint secrétaire de la section locale de Cambrai et secrétaire d’arrondissement. Fondateur et rédacteur en chef de L’Avenir du Cambrésis, il siégea à la commission administrative de la Fédération socialiste du Nord jusqu’à sa mort, assistant comme délégué aux congrès nationaux de la SFIO de 1924 à 1928.

Élu en 1925 au conseil municipal de Cambrai sur une liste d’union comprenant des socialistes et des radicaux, réélu en 1929, il connut une série d’échecs aux élections cantonales. Battu par le radical Garin (ancien maire de Cambrai) en 1925, battu à nouveau en 1928 mais cette fois face au républicain radical Demolon (industriel, adjoint au maire de Cambrai), il échoua en 1930 et 1931 contre le radical-socialiste Carrez, ces consultations ayant toujours pour cadre le canton de Cambrai-Ouest.

En 1932, Maurice Camier posa sa candidature à la députation contre le député sortant, le radical indépendant Gabriel Delmotte. Il bénéficia au second tour du désistement du radical-socialiste Desjardins (maire de Cambrai) et de la mésentente régnant à l’intérieur de la coalition URD. Aussi, malgré le maintien du candidat communiste, Adolphe Glay, Maurice Camier fut-il élu député de la 1re circonscription de Cambrai. Au Palais-Bourbon, il fit partie de la commission de contrôle et de celle des régions libérées ; il fut notamment à l’origine de la proposition de loi adoptée par les députés qui prorogea les délais de justification de réemploi des dommages de guerre.

Membre de multiples organismes sociaux, Maurice Camier dut brutalement restreindre son activité aux début de l’année 1933. Épuisé, il mourut quelques mois plus tard à l’hôpital Tenon à Paris ; il n’avait que quarante-neuf ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10030, notice CAMIER Maurice [GAUTHIER Maurice, Léonce, dit] par Yves Le Maner, version mise en ligne le 24 février 2010, dernière modification le 24 février 2010.

Par Yves Le Maner

Maurice Camier
Maurice Camier
Cliché fourni par Hervé Mareteux

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 35/8 et M 154/78A. — A. Duchatelle, Mémoire de Maîtrise, Lille III, 1973, op. cit. — J. Jolly, Dictionnaire des Parlementaires, op. cit.

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