ANCELIN Maurice [ANCELIN Camille, Maurice]

Par Frédéric Stévenot

Né le 7 avril 1889 à Guise (Aisne), mort le 6 avril 1960 à Menton (Alpes-Maritimes) ; instituteur ; militant syndicaliste et socialiste de l’Aisne ; résistant, déporté.

Fils de Camille Désiré Ancelin, employé âgé de vingt neuf ans, et Juliette Lenain, son épouse, sans profession, âgée de dix huit ans, Maurice Ancelin naquit au Familistère.

Au moment de son service militaire, il était instituteur-adjoint, et résidait au 79 de la rue de Villers-lès-Guise, dans sa commune natale. Il fut incorporé au 5e régiment d’artillerie, à Montmédy. Il appartint par la suite (y compris au cours de la guerre) à différentes unités : le 5e régiment de dragons, le 29e régiment d’artillerie de Laon, les 11e régiment d’artillerie à pied, le 85 puis 83e régiment d’artillerie lourde.
Maurice Ancelin fut mobilisé du 3 août 1914 au 8 août 1919. Il fut cité à l’ordre du 2e corps d’armée coloniale, le 11 octobre 1915, pour avoir « donné à ses hommes les 5 et 6 octobre 1915 un bel exemple d’énergie et de vaillance, alors que la batterie soumise à un feu violent de l’ennemi subissait des pertes sérieuses ». Maurice Ancelin fut envoyé en stage à l’école normale de gymnastique de Joinville-le-Pont (école militaire de l’artillerie), du 18 mai au 3 août 1917.

Démobilisé le 9 août 1919, il déclara se retirer à Mulhouse Dornach, au 9 rue Jean-Montavant. Maurice Ancelin, instituteur à Montreux-Vieux (Haut-Rhin), se maria le 22 août 1919 à Hansganen (Haut-Rhin) avec Lina Hassler, fille d’un cultivateur. Le 13 décembre 1926, le registre matricule indique que le couple résidait à Chauny, rue Pasteur (maison Lhomme). Toutefois, Maurice Ancelin fut placé « hors cadre » par décision du 12 octobre 1927 (JO du 16 oct. 1927) ; il était alors professeur à l’école primaire supérieure de Mulhouse.

Instituteur, chargé d’enseignement au collège moderne de garçons de Chauny (Aisne), Maurice Ancelin fut membre de la section SFIO de cette ville.
Il fut arrêté par la SIPO SD de Saint-Quentin le 24 juillet 1944 à Chauny, pour ses activités de résistance. Il appartenait depuis le 17 juin au mouvement Libé Nord, dans l’Aisne, dans le secteur de Chauny. Incarcéré à Compiègne, il partit avec le dernier convoi (I. 265) le 17 août, vers Buchenwald (matricule 80 908). Il en fut libéré par les Alliés, soit le 11 avril 1945 selon le Livre mémorial, soit le 5 mai, selon le registre matricule militaire. Le 28 octobre 1957, Maurice Ancelin obtint une pension définitive de 100 %, en raison de différents séquelles physiques (amputation des membres inférieurs...). Il fut homologué déporté et interné de la résistance (DIR), membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

À son retour, la Fédération SFIO de l’Aisne présenta Maurice Ancelin aux élections cantonales de septembre 1945.
Le canton de Chauny était avant-guerre détenu par l’URD. Louis Ternynck, industriel du sucre de Chauny, révoqué par l’administration en janvier 1945. Il fut alors remplacé par Adrien Renard, au titre de la CGT. En septembre 1945, Adrien Renard se présenta dans un autre canton ; Lucien Petit fut désigné candidat par la Fédération communiste de l’Aisne. Dans ce canton, l’unité de candidature ne put être réalisée entre socialistes et communistes. Lucien Petit obtint néanmoins 2 273 voix (283 % des suffrages exprimés), et arriva devant l’URD. Louis Ternynck (1998 voix, 24,8 %), le socialiste Maurice Ancelin (1 516 voix, 18,8 %), le républicain-démocrate Robert Labriot (1 585 (19,7 %), le radical-socialiste Léon Béranger (641 voix, 8 %), et l’UDSR. Camille Borgne (27 voix, 0,3 %).
Lucien Petit et Louis Ternynck restèrent seuls en présence au second tour. Le candidat communiste l’emporta par 4 205 voix contre 4041, mais de justesse : malgré un contexte général favorable à la gauche, il ne parvint à rassembler que 50,8 % des suffrages exprimés ; la position de Louis Ternynck resta donc solide.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10037, notice ANCELIN Maurice [ANCELIN Camille, Maurice] par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 22 septembre 2021.

Par Frédéric Stévenot

SOURCES : Arch. Dép. Aisne, 3 MM 4, 3 MM 9, 10 756, J 1448 (fonds Berthiault) ; état civil de Guise (Aisne) ; registre matricule Aisne 1909 (21 R 176, n° 595). — SHD, Vincennes GR 16 P 12009, Caen SHD/ AC 21 P 697668. Notes Gilles Morin (Arch. de l’OURS, Fédération SFIO de l’Aisne). — La Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Le Livre mémorial..., éditions Tirésias, 2004. — Notes d’Alain Dalançon, de Jean-Pierre Besse et de Jacques Girault.

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