BLANCHART Charles, Louis

Par Yves Le Maner

Né le 17 avril 1882 à Hautmont (Nord) ; mort le 24 juillet 1969 ; ouvrier métallurgiste ; militant syndicaliste du Nord ; socialiste puis communiste puis à nouveau socialiste ; secrétaire du syndicat des Métaux d’Hautmont, secrétaire de l’Union des syndicats de l’arrondissement d’Avesnes, secrétaire de la Bourse du Travail de Maubeuge.

Fils d’un journalier d’Hautmont, Charles Blanchart exerça pendant toute sa vie professionnelle le métier de massier dans les usines métallurgiques de la vallée de la Sambre. Membre du POF puis du Parti SFIO dès sa création en 1905, il participa activement aux campagnes électorales des candidats socialistes dans l’arrondissement d’Avesnes avant la Première Guerre mondiale ; il assumait alors les fonctions de correspondant pour la région d’Hautmont du journal socialiste et coopérateur Le Réveil social. En 1919, lors de la reconstitution des syndicats d’Hautmont, il fut appelé à remplacer certains dirigeants locaux victimes du conflit. Nommé secrétaire général permanent du très puissant syndicat des ouvriers métallurgistes d’Hautmont et ses environs (1 200 adhérents en 1920), il en fut le délégué au congrès extraordinaire de l’Union départementale des syndicats du Nord tenu à Lille le 12 décembre 1920, inaugurant ainsi une série de participations aux congrès départementaux, ininterrompue de 1920 à 1931, ceux de l’UD-CGT en 1920-1921, de la CGTU de 1922 à 1925 et à nouveau de la CGT de 1925 à 1931.

Charles Blanchart eut en effet une évolution très complexe au sein du mouvement syndical français. Considéré avec Oscar Sarot comme le principal dirigeant des groupements de la Vallée de la Sambre (il était en 1920 secrétaire de l’Union des syndicats de l’arrondissement d’Avesnes), il fut l’un des personnages-clés de la scission dans cette région industrielle du Nord. Organisateur d’une série de grèves des métallurgistes dans les premiers mois de l’année 1920, il se montra nettement partisan des solutions les plus révolutionnaires et, dès la fin de l’année, il devint trésorier adjoint de la commission départementale des CSR qui venait de se constituer (voir Van den Neste Henri). Ayant décidé de son propre chef d’abandonner son statut de permanent rémunéré du fait des difficultés rencontrées par la trésorerie du syndicat des Métaux d’Hautmont après l’échec des grèves de mai 1920, il reprit son métier de massier aux usines Saint-Éloi à Jeumont où il fut immédiatement choisi comme délégué syndical. Accusé par un ouvrier « mouchard patronal » d’avoir donné comme consigne aux ouvriers de réduire systématiquement les rythmes de production afin d’éviter des licenciements du fait du chômage latent et du manque de matières premières, Blanchart fut immédiatement licencié et, du fait de sa réputation de meneur, il connut une longue période d’instabilité professionnelle.

Après avoir fait basculer la majorité des adhérents du syndicat des métaux d’Hautmont dans l’adhésion à la CGTU au début de l’année 1922, il devint pour plusieurs années le plus actif des propagandistes unitaires, accédant en octobre 1924 aux fonctions de trésorier de l’Union locale CGTU de Maubeuge.

Élu conseiller municipal d’Hautmont en 1919 sur la liste du Parti SFIO, Blanchart fonda le 21 janvier 1921 la section locale du Parti communiste dont il fut le secrétaire avant de confier cette charge en 1922 à Arthur Hufetier, se contentant alors d’assurer les fonctions de trésorier. Candidat malheureux aux cantonales de 1922 dans le canton de Maubeuge-Nord, il échoua à nouveau à l’occasion des élections municipales de 1925, perdant ainsi le mandat qu’il détenait à Hautmont. Ce dernier revers précéda de quelques mois seulement un changement d’option radical de la part de Blanchart. Mis en cause par les dirigeants de l’Union régionale unitaire après l’échec complet dans le bassin de la Sambre de la grève générale de 24 heures lancée par la CGTU, il quitta les rangs communistes et rejoignit aussitôt le camp socialiste. Sous sa nouvelle bannière, il fit acte de candidature, sans succès, aux élections pour l’accès au conseil d’arrondissement de 1925 et de 1928, toujours dans le canton de Maubeuge-Nord. Il avait très vite reconquis un rôle dirigeant au niveau local au sein des organisations socialistes et confédérées : président de la section socialiste d’Hautmont, il devint en 1928 secrétaire général du comité des sections socialistes de l’arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe et anima la même année la campagne du candidat socialiste de la 2e circonscription d’Avesnes à l’occasion des législatives générales.

Nommé secrétaire de la Chambre syndicale des Métaux et parties similaires de la vallée de la Sambre CGT à la fin des années 1920, il en devint le président en 1932, conservant ce poste jusqu’à la réunification de 1935, à l’issue de laquelle il cessa pratiquement toute activité syndicale malgré sa désignation au bureau du syndicat unique. Il avait auparavant occupé les fonctions de secrétaire de la Bourse du Travail confédérée de Maubeuge en 1930 et 1931.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article100416, notice BLANCHART Charles, Louis par Yves Le Maner, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 3 novembre 2010.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Nat. F7/13610. — Arch. Dép. Nord, M 154/191, M 595/38 B, M 595/40, M 595/44 et M 595/69. — M.-F. Talon, Mémoire de Maîtrise, Lille III, 1974, op. cit.

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