BLOT Pierre, Marie [Seine-Maritime]

La bolchevisation du parti presque achevé en 1926, les communistes s’attachèrent à la reprise en main de la CGTU affaiblie par le départ vers l’autonomie des anarchosyndicalistes et les oppositions internes des tenants de la Ligue syndicaliste hostiles à la tutelle du PCF sur les syndicats. En Seine-Inférieure par exemple les effectifs de l’Union départementale unitaire étaient passés de 14 051 adhérents en 1922 à 6 919 en 1926. Incapables de prendre le contrôle des organisations existantes, ils créèrent de nouveaux syndicats, souvent éphémères, en s’appuyant sur des militants communistes locaux. La région de Dieppe en fut un parfait exemple.

Fils d’Anne, Marie Allain journalière, Pierre fut légitimé lors du mariage d’Anne avec Edmond Blot à Dieppe le 30 mai 1913. Formé à la chaudronnerie, il habitait chez ses parents 23 rue d’Eu à Dieppe lorsqu’il fut mobilisé dans l’aviation le 8 avril 1921. Démobilisé le 3 mai 1923 après une campagne dans les pays rhénans, il fut signalé à Amiens (Somme) la même année, au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) en janvier 1924 avant de revenir à Dieppe où il se maria le 28 avril 1924 avec Camille Omont.

Lors le congrès constitutif de la 19ème Union régionale tenu à Rouen le 28 mars 1926, fut décidé la création d’Unions locales unitaires au Havre, à Dieppe, à Fécamp et dans le triangle Eu-Mers-Le Tréport. Les militants communistes dieppois s’attelèrent à la tâche et leur Union vit le jour le 2 mai 1926 en s’appuyant sur le solide syndicat unitaire des Cheminots qui comptait environ 200 adhérents. Le bureau élu à cette occasion était composé de Pierre Blot (secrétaire), Louis Fouray (secrétaire adjoint), Adrien Paumier (trésorier), Modeste Fizet (trésorier adjoint), Robert Arpajou (archiviste), assistés de Gaston Lemeunier et Alphonse Denis, membres de la commission administrative.

Furent ainsi créés ou réactivés le syndicat des Dockers (2 août 1926), le Bâtiment (20 août), les Métaux (5 septembre), les Tabacs (fin 1926), les Verriers d’Offranville (1926), les Marins (1927) et les Cheminots de Neufchâtel (6 mai 1928), soit 8 syndicats représentant 541 militants en 1928 (dont 200 cheminots de Dieppe).

En juin, il participa au congrès tenu à Lille par le Parti communiste (SFIC). Réélu secrétaire de 1927 à 1929, membre du Parti communiste, il se présenta sans succès aux élections législatives de 1928, dans la 1re circonscription de Dieppe. La même année, il quitta le port normand pour Bois-Guillaume près de Rouen puis Amiens où il se fixa en 1930. Monteur en téléphones, il représenta le PCF aux élections législatives de 1932.

En 1934, il se fixa définitivement à Saint-Valéry-en-Caux où il habitait 31 rue d’Ectot. Mobilisé le septembre 1939 dans la télégraphie militaire, il dénonça le pacte Germano-soviétique et retrouva la vie civile le 21 juillet 1940. Il mourut à Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Maritime) le 1er décembre 1968.