Né à Vinadio (Italie, province de Cuneo), le 15 avril 1894 ; mineur ; militant syndicaliste CGT dans le Var ; militant communiste ; Résistant.
Marié à Grasse (Alpes-Maritimes), père de trois enfants, naturalisé le 13 avril 1927, Jean Boddi était mineur et travaillait pour la Société des Bauxites de France à la mine de Saint-Christophe (commune de Vins-sur-Caramy, Var). Militant communiste actif, se déplaçant pour tous les meetings et les réunions à Brignoles et Toulon (Var), il était le secrétaire de la cellule du Val (Var), où il résidait. Il figurait en 1930 sur le répertoire saisi sur Kraus. Responsable syndical, il signa au nom de la CGT la convention collective des mines de bauxites du 2 octobre 1936 et du 14 septembre 1939. D’après la police, il avait été en pointe lors de la grève de novembre 1938. Il travaillait aux mines de La Brasque (Le Val) lorsqu’il fut l’objet d’un internement administratif, le 16 mars 1943, à la suite du sabotage par explosif du treuil de la mine de Pelicon (Brignoles) dans la nuit du 26 au 27 février. Pour la police, il n’était vraisemblablement pour rien dans l’affaire, mais il était connu pour ses engagements, on lui supposait « une activité souterraine », ses employeurs le considéraient comme « dangereux » et, en outre, il avait été interpelé le 23 février par les gendarmes, après perquisition et découverte de munitions de chasse, d’engins de chasse prohibés et d’objets pris sans doute à la mine. La police considéra que son internement aurait « un effet salutaire ». Dirigé avec plusieurs autres mineurs connus comme communistes vers le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), il en fut libéré par un arrêté du 10 juillet 1943. Revenu au Val, il fut à nouveau arrêté le 22 juillet 1944 par les auxiliaires ex-PPF (parti populaire français) de l’armée allemande (groupe Brandebourg), torturé et maintenu en prison à Brignoles jusqu’à la Libération.
Son épouse, née Marie, Marguerite Bottero, le 23 juin 1898 à Grasse (Alpes-Maritimes), fille d’un cultivateur d’origine calabraise, naturalisée le 13 août 1927, était elle aussi communiste. Le tribunal correctionnel de Brignoles la condamna, le 9 juillet 1940, pour « propos défaitistes », à six mois de prison avec sursis et 50 francs d’amende. Elle avait déclaré en mai 1940 : « Vous n’avez pas voulu manger du pain italien, mais vous mangerez bientôt du pain allemand. »
SOURCES : Arch. Nat. F7/13123. — Arch. Dép. Var, 4 M 49 4 2, 7 M 12 2, 16 M 5 1, 18 M 23 ; 3 Z 16 5. — Arch. dép. Bouches-du-Rhône 5 W 167 (dossier internement). — Notes de Jean-Marie Guillon.