BŒUF Jules, Auguste, Marius

Par Jacques Girault

Né le 29 juillet 1888 à Toulon (Var), mort à Toulon, le 18 février 1971 ; ouvrier à l’Arsenal maritime ; militant syndicaliste (CGTU puis CGT) ; militant communiste

Fils d’un second-maître armurier et d’une institutrice, Jules Bœuf entra à l’Arsenal maritime (direction de l’Artillerie navale) comme apprenti armurier le 4 juin 1903. Ouvrier stagiaire trois ans plus tard, il effectua son service militaire de septembre 1906 à mars 1908 sur le Galilée, puis au cinquième dépôt où il termina avec le grade de quartier-maître. Réadmis à l’Arsenal comme ajusteur, il passa au Service général comme électricien en septembre 1919 puis à l’atelier d’électricité en avril 1935.

Le 5 décembre 1918, Bœuf devint rapporteur général du syndicat des travailleurs de la Marine arrivant lors de l’élection en neuvième position. En août 1919, candidat au conseil d’administration du syndicat, il ne fut pas élu et était alors le trésorier adjoint des Jeunesses syndicalistes. Le 12 mars 1920, il fut élu au CA Gréviste les 6, 7 et 8 mai 1920, il subit vingt-quatre jours de réduction de salaire horaire de 0,10 francs. Dès la création du comité pour l’amnistie en juillet 1920, il en devint le trésorier. Il fut désigné en janvier 1923 comme secrétaire à la propagande du Comité pour l’amnistie intégrale.

En 1921, selon la police, Bœuf était communiste. Il choisit la CGTU et, le 7 mars 1922, fut désigné comme trésorier adjoint du syndicat puis comme trésorier le 20 février 1924. Est-ce lui ou un autre Bœuf qui démissionna avec quatre autres membres du Comité de défense syndicaliste de la CA du syndicat, le 19 septembre 1922 et qui, en juillet 1922, fut le délégué suppléant de la section de Toulon de la Ligue des droits de l’Homme pour le congrès départemental ?

Pour l’élection municipale de 1925, il était trésorier du comité du Bloc ouvrier et paysan. Candidat, il obtint, le 3 mai 1925, 716 voix sur 21 843 inscrits (deuxième position sur la liste).

Marié à Toulon en août 1926, sans enfant, Bœuf habitait le quartier du Fort Blanc dans le premier canton. La police, en novembre 1931, le qualifiait alors d’« antimilitariste extrémiste », ce qui lui valut l’inscription au carnet B. En juin 1928, il devint membre du conseil d’administration de la Bourse du Travail.

Aux élections municipales de 1929, sur la liste du « Bloc ouvrier et paysan », Bœuf obtint 1 284 voix sur 25 500 inscrits et au deuxième tour, 925 voix.

Bœuf participa aux bureaux de plusieurs meetings communs CGT-CGTU en 1935 pour les revendications des ouvriers de l’Arsenal et, à la veille de la réunification, était membre de la CA du syndicat CGTU de l’Arsenal.

Militant dans le quartier Barbès dans un comité d’intérêt local, Bœuf fut un des fondateurs de la cellule communiste du quartier vers 1935. La police indiquait qu’il était en 1939 secrétaire de la cellule (elle confondait peut-être avec Bœuf Jean) ; il était aussi membre du bureau de la première section communiste de la ville.

Nommé chef ouvrier en juillet 1938, Bœuf fut congédié de l’Arsenal le 27 février 1940 par mesure disciplinaire en raison de ses activités politiques. Il avait été arrêté le 18 décembre 1939 ; condamné à une peine de prison le 12 février 1940 ; il fut libéré de la Maison centrale de Nîmes le 18 février 1943. Resté sans travail jusqu’au 5 juillet 1944, il fut embauché comme manœuvre pour des travaux de déblaiement par une entreprise de maçonnerie jusqu’au 29 août 1945. Il fut réintégré à l’Arsenal le 28 octobre 1946 avec effet rétroactif dans l’atelier « section matériel » d’où il partit à la retraite, le 29 juillet 1945.

Bœuf fut candidat aux élections municipales sur les listes « d’union ouvrière et démocratique … » à direction communiste le 26 avril 1953, le 22 mai 1955 (13 476 voix et signes préférentiels sur 68 767 inscrits) et en mars 1959. Président de la Fédération des comités d’intérêt local de Toulon-ouest, il figurait sur la liste « d’union de défense républicaine […] » présentée par le PCF, le 8 mars 1959 qui obtint 21 555 voix sur 89 558 inscrits.
Toujours membre du Parti communiste français, Jules Bœuf confiait quelques souvenirs pour la plaquette commémorative du cinquantième anniversaire du Parti établie par les soins de la Fédération du Var.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article100652, notice BŒUF Jules, Auguste, Marius par Jacques Girault, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 26 août 2020.

Par Jacques Girault

SOURCES : Région mar. : AN 9, dossier individuel. — Presse locale. Arch. Nat. F7/12948, 13021, 13118, 13164. — Arch. Dép. Var, 2 M 7 30 3, 32.3 ; 4 M 48, 53, 59 4 4 ; 16 M 19 5 ; 3 Z 4 21, 22. — Arch. Troisième Région mar. : AN 9, dossier individuel. — Sources orales et renseignements fournis par la Fédération du Var du PCF.

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