ANDRIEUX Émile

Par Francis Colbac

Né le 7 décembre 1895 à Voiron (Isère) ; mort le 5 mai 1980 à Périgueux (Dordogne) ; professeur ; militant syndicaliste de l’enseignement technique de la FGE-CGT (SET, SPET, SNET), militant socialiste périgourdin.

Fils d’un papetier, Émile Andrieux, mobilisé de septembre 1916 à septembre 1919, fut mutilé avec 65 % d’invalidité. Il entra à l’Ecole nationale des Arts et Métiers et obtint un diplôme d’ingénieur. Professeur à Lille (Nord), il fut nommé en 1927 à l’école pratique de commerce et d’industrie de garçons de Périgueux.

Il publia un article dans la "Tribune libre" de L’Ecole Technique pour une unification syndicale à la base en 1933. il présidait les séances plénières des congrès nationaux du Syndicat de l’enseignement technique de 1933 et du 27 mars 1934. Membre de la commission chargée d’étudier les projets de mutuelle au congrès de 1933, devenu secrétaire de la section du Syndicat du personnel de l’enseignement technique, délégué pour la section A aux congrès régionaux de la Quatrième région en 1937 et 1939, il présida son congrès à la fin de 1938. Il prit position en 1938 dans la "Tribune libre" du Travailleur de l’Enseignement Technique en considérant que le problème du rattachement de l’Enseignement technique au second degré était du ressort de la CGT et pas seulement du syndicat car cette question touchait tous les acteurs de l’enseignement technique (parents, élèves et ouvriers).

Andrieux devint en 1930 trésorier de la Bourse du Travail confédérée de Périgueux. Il participa à tous les congrès de l’Union départementale CGT à partir de 1931. À la direction de l’UD, il était responsable des problèmes scolaires. Au congrès précédant la réunification (en juillet 1935), il défendit une motion reconnaissant le droit de tendances à la future CGT unifiée ; il se trouva en minorité. Après la réunification, il fut confirmé dans ses fonctions de trésorier de la Bourse du Travail et continua à participer aux congrès de l’UD jusqu’à la guerre. De 1937 à 1940, il siégea à titre de représentant syndical au comité départemental de surveillance des prix. Il était devenu secrétaire du Syndicat du personnel de l’enseignement technique et avait été élu membre du Conseil supérieur.

Comme la plupart des dirigeants confédérés, Émile Andrieux appartenait à la SFIO. Membre de la commission administrative permanente, il avait été élu en 1937 au bureau fédéral. De 1936 à la guerre, il fut responsable administratif de l’hebdomadaire fédéral, La Voix Socialiste. Il fut candidat aux élections municipales de Périgueux en 1930 et 1935.

Résistant, responsable de l’UD clandestine, Andrieux fut, juste après la Libération de Périgueux, désigné secrétaire général de l’UD (le 23 août 1944). Il était le délégué de la CGT au comité départemental de Libération et participa à la conférence nationale des UD ayant un représentant au CDL. Il représenta l’UD aux diverses manifestations et réunions organisées à cette époque. Le congrès de l’UD de décembre 1944, où il présenta le rapport sur l’activité du CDL et sur l’épuration, marqua son départ de la direction. En désaccord depuis plusieurs semaines sur diverses questions avec la majorité du bureau, il en fut écarté et ne fut pas réélu à la CE.

Professeur au collège technique de Périgueux, Andrieux continua à militer à la Fédération générale des fonctionnaires qui était d’ailleurs assez coupée de l’activité d’ensemble de l’UD, coupure qui se concrétisa au congrès départemental suivant, en septembre 1945, où Andrieux se présenta à la tête d’une liste pour l’élection de la CE. Battu, il n’eut plus de responsabilité importante sur le plan syndical. Il se montra partisan de l’adhésion à la CGT-FO en 1948.

Andrieux fut toutefois candidat aux élections municipales de 1945 à Périgueux sur la liste SFIO opposée à la liste d’Union de la Résistance et battue comme toute la liste. En 1947, il était à nouveau candidat sur la liste du maire sortant Puget, présenté comme "ingénieur des Arts et métiers et membre du CDL clandestin", il ne figurait pas parmi les élus. Il fut à nouveau candidat en 1953.

Il prit sa retraite anticipée en décembre 1952.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10077, notice ANDRIEUX Émile par Francis Colbac, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 9 octobre 2021.

Par Francis Colbac

SOURCES : Arch. Nat., F17/27258. — Arch. Dép. Dordogne, 4 M 186, 4 M 207, 4 M 211, 10 M 35, 3 M 291, 3 M 300. — Le Travailleur du Centre-Ouest. — La Voix Socialiste. — La Dordogne syndicaliste. — Le Peuple de la Dordogne. — Union Départementale CGT de la Dordogne : cahiers des procès-verbaux des réunions du bureau et de la CE de l’UD (1944-1946). — La Voix du peuple, organe officiel mensuel de la CGT, février 1937 (BNF, Gallica). — l’Ecole technique, Le Travailleur de l’Enseignement technique. — Notes de Jean-Pierre Besse, Jacques Girault, Julien Veyret et Louis Botella.

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