Par Claude Pennetier
Né le 22 février 1903 à Roanne (Loire), mort le 28 août 1982 à Bourges (Cher) ; ouvrier métallurgiste, fraiseur ; militant syndicaliste CGTU puis CGT et communiste de la Seine puis du Cher ; secrétaire général de l’Union départementale CGT de 1959 à 1962 ; membre du bureau de la Fédération communiste.
Jean Andros perdit son père, ouvrier des chemins de fer, en 1905. Sa mère, petite fille de Dupuy, militant socialiste de la Loire à l’époque de la Commune, travaillait dans le tissage. Elle mourut en 1918. Après avoir obtenu le Certificat d’études primaires, Jean Andros fit son apprentissage dans la métallurgie à Roanne de 1916 à 1919. Embauché aux usines Renault de Boulogne-Billancourt le 18 avril 1919, il les quitta en novembre 1920 pour aller travailler à Vichy (Allier) de 1920 à 1921 puis revint dans la région parisienne (Citroën, Salmson, Renault, 1922-1923).
Soldat dans la Ruhr en 1923-1924, Jean Andros se disait déjà communiste sans être membre du Parti ni des Jeunesses. Il adhéra, en 1924, à son retour du service pendant un nouveau passage aux usines Renault entre 1924 et 1926 mais il n’eut pas de responsabilité avant les années trente. Il garde seulement le souvenir de réunions presque clandestines sur les berges de la Seine, de la constitution d’un comité de défense de l’Humanité aux usines Voisin en 1929 et de la participation à un congrès (national ?) dans la banlieue Nord (Saint-Denis en 1929 ?). Il se maria en 1931 à Paris (XIVe arr.) et habita Boulogne-Billancourt. La répression patronale comme son goût de l’indépendance l’entraînèrent à changer souvent d’usine. Citons après son départ de Renault en 1926 : Voisin (1926-1928), séjour à Roanne (Loire) de 1928 à 1929, Voisin en 1929, Renault (1929-1930), Citroën (1931-1935), Gendron, juin 1936, Renault (réintégré à la demande des syndicats à l’automne 1936, licencié pour son action syndicale en novembre 1938), Citroën (1938-1941).
Un oncle lui procura du travail à Vierzon (Cher) en 1941. Il partit en mars en accord avec le Parti communiste et fut bientôt chargé de la reconstitution de l’Union départementale CGT clandestine. Le 1er mai 1942, il réussit à organiser une manifestation dans la ville. Il était alors légal et il travailla à la SNCAC jusqu’en novembre 1943. Le 11 novembre, il organisa une grève d’une heure avec collecte puis, devenu illégal, il se cacha quelques semaines à Roanne. De retour dans le Cher, il fut chargé de reconstituer l’UD-CGT clandestine (fin 1943-début 1944).
Jean Andros resta secrétaire de l’UD-CGT et membre du bureau fédéral communiste jusqu’en 1968.
Une de ses filles, Josiane Andros fut maire communiste et conseillère générale de l’Île-Saint-Denis ; une autre, Mireille, née vers 1934, fut dirigeante de l’Union des Jeunes filles de France dans le Cher en 1953-1954, puis au niveau national, et plus tard secrétaire de Jean Kanapa, notamment durant son séjour en Tchécoslovaquie. L’épouse de Jean Andros adhéra au PCF à Vierzon durant l’Occupation. J. Andros et sa femme habitaient Bourges depuis 1945.
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Interview par Claude Pennetier, Bourges, 29 décembre 1980.