Par Jacques Girault
Né le 14 octobre 1868 à la Postolle (Yonne), fils d’un employé d’octroi, Bonnat, mécanicien, dut venir dans la région parisienne à la fin du XIXe siècle avec sa femme, couturière, puisque son fils naquit à Paris en 1901.
Il était électeur à Bobigny (Seine) dès 1920 et serait arrivé dans cette commune vers 1912.
Selon le recensement de 1921, il travaillait chez Ducellier et habitait rue Bergère, puis rue de l’Harmonie.
Bonnat fut élu conseiller municipal en mai 1925 sur la liste communiste qui obtint une moyenne de 1 050 voix sur 2 534 inscrits. Il participa aux commissions des travaux et de la musique et au conseil de discipline du personnel. Absent 5 séances sur les 30 du mandat, il fut à nouveau candidat et élu en 1929. Le 5 mai 1929, il obtenait 2 088 voix sur 3 664 inscrits. Nous ne savons à quelles commissions il appartint. Le 6 octobre 1930, le conseil le délégua à la commission du chômage. Il fut très assidu.
Au recensement de 1931, Bonnat répondit qu’il était chômeur.
Bonnat fut à nouveau candidat aux élections municipales de 1935 et fut réélu avec 2 634 voix sur 4 946 inscrits. Il participa aux commissions des travaux, hygiène, voirie, de la musique municipale et du personnel comme suppléant. Il faisait partie en outre du Bureau de bienfaisance.
À la suite de l’emprisonnement du gérant Coutant, Bonnat devint gérant de l’Humanité. En 1935, lors du maintien aux armées de la classe libérale, Bonnat fut condamné à six mois de prison et à 600 F d’amende qui furent confirmés plus tard par la Cour d’appel. Inculpé pour quatre articles propageant des « fausses nouvelles » de novembre 1935 à janvier 1936, Bonnat fut arrêté chez lui le 30 mars. La Voix de l’Est, le 3 avril 1936, annonçait qu’il était à la prison de la Santé. Le 10 juin, il fut à nouveau condamné par la 12e Chambre correctionnelle à 50 F d’amende et 2 000 F de dommages et intérêts pour un Croix de feu de Noisy-le-Sec. Vers le 10 juin 1936, il fut libéré et la municipalité de Bobigny organisa le 12 juin une réception en son honneur. Il était le porte-drapeau de toutes les manifestations.
Son épouse était certainement décédée puisqu’il vivait seul selon le recensement de 1936. Très assidu au conseil municipal, il fut désigné comme délégué sénatorial le 6 mars 1938. Suspendu avec la guerre, il ne semble pas avoir partagé les positions de Clamamus, il partit en retraite dans le Loiret et mourut à Puiselet-le-Marais (Essonne) le 8 avril 1945.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. PPo. Ba/1719, rapp. du 15 janvier 1936. Arch. Com. Bobigny. — L’Humanité. — La Voix de l’Est.