BONNET Alfred

Né le 24 mai 1866 à Nice, mort le 20 février 1933 à Nice ; traducteur ; avocat ; directeur de collections ; militant socialiste.

Alfred Bonnet fut étudiant en droit, et étudia aussi les mathématiques.
Il fut l’un des fondateurs en 1891, puis secrétaire en 1893 du groupe des ESRI (Étudiants socialistes révolutionnaires internationalistes) de Paris. Il participa en décembre 1891 au congrès international des étudiants socialistes à Bruxelles, puis en décembre 1893 à celui de Genève. Il fut également présent au congrès socialiste international de Zurich, en août 1893.
En 1893, Bonnet faisait partie du conseil judiciaire du Syndicat des journalistes socialistes. Il écrivit dans le quotidien La Petite République.

En 1894, il fut secrétaire de rédaction de L’Ère Nouvelle, « revue mensuelle de socialisme scientifique » dirigée par George Diamandy.
Il fut ensuite secrétaire de rédaction du Devenir Social, revue marxiste où il côtoya Lafargue, Sorel et Deville. Il correspondit avec Karl Kautsky de 1895 à 1905. En 1896, Die Neue Zeit désignait le Devenir Social comme « unseres Bruderorgans » (n° 23, p. 728).

Bonnet fonda, en 1896, la Bibliothèque socialiste internationale de la maison d’éditions Giard et Brière, dont il fut le directeur. Le second ouvrage publié par sa collection fut Misère de la philosophie de Karl Marx.
Bonnet dirigea également la Bibliothèque internationale d’économie politique, chez le même éditeur.
Il traduisit notamment les Essais sur la conception matérialiste de l’histoire d’Antonio Labriola, avec qui il correspondit.

En janvier 1898, il fut signataire d’une pétition dreyfusarde aux côtés de Zola, Anatole France, Lucien Herr, etc., qui parut notamment dans La Petite République du 15 janvier 1898.

En avril 1900, il figura parmi les signataires d’un appel à un Congrès international des étudiants et anciens étudiants socialistes. Il indiquait être licencié en droit (La Petite République, 12 avril 1900).

En 1909, il était membre de la sous-commission des éditions et de la librairie de la SFIO. Il en était le secrétaire en avril 1913.
Au cours des années 1910-1913, Alfred Bonnet collabora à l’École socialiste qui organisa maintes conférences avec Jaurès, Vandervelde, etc.
Se confond-il avec le Bonnet Alfred qui siégea à la CAP du Parti socialiste SFIO comme suppléant, en 1911 (majorité) et 1912 ? (voir Alfred Bonnet).

Dans un article paru le 10 avril 1933, Amédée Dunois écrivait : « notre regretté ami Alfred Bonnet est mort dernièrement à Nice ».

D’après Charles Rist, Alfred Bonnet avait « passé les dernières années de sa vie dans une retraite paisible, près de Nice, où il partageait son temps entre la gestion d’une propriété rurale et les corrections des épreuves de sa Bibliothèque économique ». Selon Rist, il était « resté marxiste toute sa vie ».

En 1895, il habitait à Paris au 9, rue Daubenton, puis à partir de 1899 au 72 boulevard Saint-Marcel.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article101041, notice BONNET Alfred, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 23 novembre 2022.

SOURCES : Dictionnaire, tome X — voir Bonnet (Henry par erreur). — Notes de G. Prache, janvier 1974, de Mme Malod, février 1981, de Stefano Miccolis, mars 1981, de Julien Chuzeville, février 2019, de Nathalie Laquerre, août 2020. — La Revue socialiste, n° 104, août 1893, p. 231-232, et n° 155, novembre 1897, p. 566-567 et 583. — La Petite République, 7 juin 1897. — Amédée Dunois, « Pour la bibliothèque du Parti », La vie du Parti, n°42, 10 avril 1933. — Nécrologie par Charles Rist dans la Revue d’économie politique, septembre-octobre 1933, p. 1591-1592. — Jean Maitron, « Le groupe des ESRI de Paris, 1892-1902 », Le Mouvement social, n° 46, janvier-mars 1964. — Marc Vuilleumier, « Le deuxième congrès international des étudiants socialistes (Genève 22-25 décembre 1893) », dans Socialisme et syndicalisme en Suisse, Revue européenne des sciences sociales, 1977. — Quatre lettres de Bonnet à Labriola écrites entre novembre 1897 et janvier 1899 sont publiées dans : Antonio Labriola, Carteggio, volumes IV et V, Naples, 2004-2006.

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