Par Éric Belouet, Michel Dreyfus
Né le 4 janvier 1937 à Limoges (Haute-Vienne), mort le 12 mars 1993 à Limoges ; ouvrier à l’EDF ; responsable national de la JOC ; secrétaire général de l’ACO ; secrétaire national des électriciens socialistes (1977-1982) ; directeur des Éditions ouvrières (1982-1985) ; secrétaire confédéral de la CGT (1986-1989).
Son père, Eugène Angleraud, ouvrier porcelainier (gazetier selon l’état civil) comme son grand père, fut militant communiste et participa à la Résistance dans les maquis. Sa mère, Alice née Boyer, était sans profession. Daniel Angleraud, influencé par ce milieu, participa à plusieurs réunions des « Vaillants ». Après avoir obtenu son CAP, il commença à travailler en 1954 comme terrassier dans une compagnie sous-traitante d’EDF, l’Entreprise industrielle et, l’année suivante, il fut embauché à EDF.
Daniel Angleraud avait adhéré à l’Union locale CGT de Saint-Junien (Haute-Vienne) dès 1954 et, depuis juillet 1952, militait à la JOC. Du 10 mars 1957 au 26 mai 1959, il fit son service militaire au Maroc. Il adhéra au Parti socialiste unifié (PSU) en octobre 1960 et poursuivit son militantisme à la JOC en tant que permanent national à Paris du 28 novembre 1960 au 31 juillet 1964. Il fut sollicité par la JOC internationale (JOCI) pour partir pendant trois ans à l’étranger mais, déjà fiancé, il déclina cette proposition.
En janvier 1963, il avait en effet rencontré Jacqueline Cros, dite « Jacquie » avec qui il devait se marier le 5 septembre 1964. Deux enfants — Paul et Emmanuel — naquirent de cette union. Le 1er août 1964, Daniel Angleraud reprit son travail à EDF (secteur Limoges rural) et en 1966, il devint secrétaire du syndicat CGT du centre EDF de Limoges. La même année, il fut élu au bureau fédéral du PSU à Limoges. Il fut candidat de ce parti lors des législatives de juin 1968.
Permanent de l’Action catholique ouvrière (ACO) à Paris de 1969 à 1975, il avait adhéré au Parti socialiste en 1972 ; en octobre 1975, il réintégra EDF à Limoges. Secrétaire aux entreprises de la Fédération de Haute-Vienne du Parti socialiste et secrétaire national des gaziers et électriciens socialistes en 1977, il fut élu la même année président de la Caisse mutuelle complémentaire d’action sociale (CMCAS) de Limoges. En 1980, il fut élu au conseil d’administration de la Caisse centrale d’activités sociales (CCAS) ainsi qu’au poste de trésorier adjoint puis, d’août 1982 au 31 janvier 1985, il fut directeur des Éditions ouvrières.
Revenu à EDF le 4 mars 1985, il fut élu à la commission exécutive de la Fédération CGT de l’Énergie ainsi qu’aux conseils d’administration de la CCAS et de l’IFOREP. De septembre 1986 au 29 mai 1989, il fut également secrétaire confédéral de la CGT, responsable du secteur Droits et Libertés. Le 1er juin 1990, il fut mis en inactivité de l’EDF comme contremaître principal. Il participa alors au bureau syndical des agents en inactivité ainsi qu’à la commission exécutive jusqu’en février 1993. Membre du secteur paix et désarmement de la CGT, membre du comité de secteur de l’ACO de Limoges, président de France-Bulgarie, il avait également été en 1976 président de la Confédération syndicale des familles (CSF) de la Haute-Vienne. Atteint d’une grave maladie à partir du début du mois de mai 1989, il mourut le 12 mars 1993.
Par Éric Belouet, Michel Dreyfus
SOURCES : Félix Lacambre, Daniel Angleraud, la passion rebelle, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 1994, 192 p. (cet ouvrage a été réalisé en grande partie à partir des notes prises par D. Angleraud sur sa vie, du 21 février 1956 jusqu’au 13 novembre 1991). — Les Cahiers de l’Institut CGT d’Histoire sociale, n° 46, juin 1993.