BORDEREAU Ernest

Né le 14 septembre 1872 à Châteauneuf-Val-de-Bargis (Nièvre), mort à La Charité-sur-Loire (Nièvre) le 15 octobre 1959 ; vétérinaire ; militant socialiste.

Fils de Jean Bordereau, charpentier, et de Marie Céline Guinault, lingère, Ernest Bordereau fréquenta l’école primaire de Châteauneuf, puis, à partir de 1887, poursuivit des études secondaires à Clamecy et à Nevers, comme boursier ; il se serait alors signalé par son anticléricalisme ; il devint ensuite élève de l’école vétérinaire d’Alfort. C’est à Paris qu’il débuta comme aide-vétérinaire. Il épousa civilement la fille d’un ouvrier mineur de Bessèges (Gard), Valérie Combaluzier, le 4 février 1899 à Paris XIe arr. Le couple eut deux enfants.

Ernest Bordereau devint socialiste au cours de ses années parisiennes, entre 1892 et 1899 ; il fut membre de l’Union socialiste du IIIe arr., adhérente du Parti socialiste révolutionnaire, et l’un des fondateurs, avec des originaires de Cosne-sur-Loire et de Fourchambault, du groupe parisien des socialistes révolutionnaires originaires de la Nièvre ; il en fut le secrétaire pendant deux ans. Au printemps de 1899, Bordereau s’établit en qualité de vétérinaire à Châteauneuf-Val-de-Bargis. Il fut celui qui travailla le plus à l’implantation du Parti socialiste dans l’arr. de Cosne, utilisant le terrain préparé par Ferdinand Gambon et les militants de l’extrême gauche des débuts de la IIIe République. Il tint sa première grande réunion de propagande à Cosne, le 25 mai 1901, avec Arthur Combemorel et Jean Allemane.

Présenté aux élections législatives de 1902 par la fédération socialiste contre le radical Goujat dans la circonscription de Cosne, il arriva, au premier tour, en troisième position, avec 2 614 voix sur 17 161 votants ; Goujat obtenait 7 894 voix, Ménabréa, nationaliste : 4 223, un conservateur : 2 263 ; Bordereau se retira au second tour, et Goujat fut élu. La répartition des voix socialistes au premier tour montra l’importance des luttes passées ; Bordereau était en tête à Neuvy-sur-Loire, Arquian, Prémery, et Châteauneuf ; les deux premières de ces localités étaient « fiefs » de l’extrême gauche depuis la IIe République, tout comme Pouilly-sur-Loire où Bordereau rejoignait Goujat. Tirant les conclusions des résultats obtenus, Bordereau écrivait dans l’Observateur du 3 juin : « Il faut répandre à flots l’instruction laïque et républicaine, et le socialisme, complément nécessaire de la République, arrivera rapidement ».

En 1903, il était vétérinaire à La Charité-sur-Loire et fut candidat dans cette localité, sur une liste socialiste incomplète, aux élections municipales de 1904.

À partir de cette date, son rôle dans la vie du parti diminua, semble-t-il, et il collabora moins fréquemment à son journal l’Observateur du Centre ; en fait, Goujat était plus solidement implanté dans l’arr. de Cosne que ne le pensaient ses adversaires socialistes.

Aux élections législatives de 1906, Bordereau participa activement à la campagne électorale de Jean-Baptiste Dariaux, candidat socialiste de la circonscription. En 1907, il se livra à une nouvelle tournée de propagande socialiste et, la même année, fut l’un des deux candidats au conseil d’arrondissement de La Charité ; les deux candidatures furent retirées au second tour.

En 1907, il participe à l’augmentation du capital de la société nouvelle du journal l’Humanité, souscrivant une action nominative d’une valeur de 25 francs.

Bordereau participa encore aux élections législatives de 1910, tout au moins à la campagne électorale.

Après la Première Guerre mondiale, il adhéra un temps au Parti communiste SFIC mais y resta peu de temps. Il se présenta aux élections municipales de La Charité sous les couleurs de la SFIO en 1925, 1929 et 1935..

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article101161, notice BORDEREAU Ernest , version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 27 novembre 2020.

SOURCES : Arch. Lavoignat. . — L’Observateur du Centre jusqu’à la fin de 1911, puis Le Socialiste nivernais.. — État-civil de La Charité-sur-Loire. — Notes d’Alexandre Courban et de Michaël Boudard.

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