BOSTOËN Émile

Fils de tisserand, Bostoën entra à l’usine à l’âge de douze ans comme donneur de fils, puis comme garçon de magasin. Durement éprouvé par les privations de la Première Guerre mondiale, il adhéra aux Jeunesses socialistes en 1918 et en devint le secrétaire de la section d’Halluin. Il rallia le PC dès la scission et fut désigné comme secrétaire de la section locale d’Halluin en 1923, fonction qu’il conserva à la tête de la cellule dite du « Christ-Dal » jusqu’en 1939. Élu secrétaire du syndicat du Textile, il succéda en janvier 1925 à Édouard Vandewattyne comme secrétaire de l’Union locale unitaire et comme secrétaire de la Bourse du Travail d’Halluin et devint peu après secrétaire du sous-rayon du PC centré sur la même ville. Son action politique lui valut une condamnation à un mois de prison en juillet 1928. En 1931, il quitta sa fonction à la tête de la Bourse du Travail pour diriger le syndicat unitaire de Textile de Lille-Roubaix-Tourcoing et dirigea aussitôt une importante grève de plusieurs semaines, à l’issue de laquelle il remplaça Gilbert Declercq en tant que secrétaire du syndicat régional CGTU du Textile et parties similaires. Mais, après l’effondrement des effectifs de son syndicat à la fin de l’année 1931, il fut critiqué nominalement dans un article de B. Frachon paru dans les Cahiers du Bolchevisme le 15 avril 1932. Malgré ce coup de semonce, Bostoën fut maintenu à son poste de permanent appointé, mais fut assisté par Zoé Simon et Perrier qui représentaient en fait le contrôle de région du PC. Lors de la réunification de 1936, il fut nommé secrétaire du syndicat réunifié du Textile et secrétaire de l’UL d’Halluin, fonctions qu’il conserva jusqu’à sa mort, dirigeant également plusieurs syndicats locaux, dont celui des Produits chimiques. Délégué de son syndicat, il assista au congrès national d’unité du Textile, tenu à Paris du 18 au 20 juin 1937 et fut élu à la commission exécutive fédérale. Il siégea également à la CA de l’Union départementale CGT du Nord, de 1936 à 1939.

Membre de la direction fédérale, puis régionale, candidat du PC aux élections législatives de 1928 et de 1932 dans la 9e circonscription de Lille, Émile Bostoën fut l’un des délégués du Nord au VIIe congrès national en mars 1932. Conseiller municipal d’Halluin, puis premier adjoint au maire, il fut suspendu de ses mandats en septembre 1939, ayant refusé de dénoncer le Pacte germano-soviétique.