BOUCHACOURT Émile, Charles

Par Daniel Grason

Né le 22 décembre 1910 à Paris (IIIe arr.), mort le 24 décembre 2003 à Fleury-Mérogis (Essonne) ; militant de la CGT ; communiste ; résistant ; déporté à Gusen (Autriche).

Fils de Pierre Louis, quarante-cinq ans, marchand forain et de Marie Eugénie Raymond, sans profession, Émile Bouchacourt naquit rue de Saintonge. Ses parents le légitimèrent en se mariant le 12 avril 1913 en mairie de Colombes (Seine, Hauts-de-Seine).
Émile Bouchacourt épousa Paulette Posé le 26 octobre 1935 en mairie de Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Le couple vécut au 19 avenue Jean-Jaurès à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine).
Membre du comité de la section communiste d’Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), Émile Bouchacourt fut vers 1938-1939 délégué du personnel, responsable syndical CGT et politique au sein du Parti communiste de l’entreprise La Lorraine à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Mobilisé en mars 1940, envoyé en Algérie à Ouargla, il fut démobilisé à la fin de l’année 1940. Il fit un bref séjour à Lyon, puis revint à Suresnes, il milita à nouveau au Parti communiste mis sur pied les Comités populaires d’Argenteuil, Colombes et Nanterre. Il assurait les liaisons comme cycliste sur onze secteurs lorsqu’il a été arrêté.
Il fut interpellé en après juin 1940 à la sortie des Établissements Lavalette à Saint-Ouen où il travaillait par des policiers de la Brigade spéciale d’intervention (BS1) du commissariat de Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine). Cinq autres militants de Suresnes furent interpellés : René Putois et Paul Couprie, peintre en bâtiment ; René Jodon et Raoul Platiau, manœuvre ainsi que Jean Asseray, chaudronnier.
Lors de son interrogatoire, il a été violemment matraqué par des policiers. Envoyé au Dépôt, il comparut devant le tribunal de la Section spéciale, fut condamné à six mois de prison pour infraction au Décret-loi du 26 septembre 1939.
Après avoir purgé sa peine à la prison de la Santé, il a été interné au camp de Gaillon, puis de Voves, enfin à Compiègne. Il était le 6 juillet 1942 dans le convoi de 1160 hommes prisonniers à destination d’Auschwitz (Pologne). il fit partie de ceux qui ont été envoyés au camp de Mauthausen en Autriche, puis à Gusen. L’armée américaine libéra le camp le 6 mai 1945, matricule 45277 Émile Bouchacourt avait survécut aux épreuves.
Le 3 juin 1945 Paulette, son épouse témoigna devant la commission d’épuration de la police. Elle ignorait que son mari était vivant. Elle déclara qu’il « était resté détenu au commissariat 48 heures environ. »
« Pendant cette détention il a subi plusieurs interrogatoires au cours desquels il a été brutalisé et matraqué, mais je ne connais pas les policiers qui l’ont frappé, pas plus que ceux qui ont opérés son arrestation. »
« Conduit ensuite au Dépôt, il a été transféré quelques jours plus tard, à la prison de la Santé où il est resté jusqu’à son jugement, au mois d’avril 1941. »
« Condamné à six mois de prison pour propagande communiste, il a été à l’issue de sa peine, interné administrativement la Centrale de Clairvaux, au camp de Gaillon, de Voves et finalement Compiègne. »
Émile Bouchacourt rentra de déportation, il a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).
Il mourut à la veille de Noël le 24 décembre 2003, à l’âge de 93 ans.

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Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article101346, notice BOUCHACOURT Émile, Charles par Daniel Grason, version mise en ligne le 11 avril 2020, dernière modification le 21 avril 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 1882, 77 W 3124-281860. – Arch. André Marty, E VIII. – Bureau Résistance GR 16 P 76409. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil numérisé Paris (IIIe arr.) 3N 154 acte n° 1058.

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