BOUCHAFA Salah. Pseudonyme à Moscou : PHILIPPE Marcel

Par Raymond Gallissot, Claude Pennetier

Né le 21 décembre 1903 au douar Arbil, commune de Lafayette (département de Constantine-Algérie) ; emballeur ; militant communiste : élève d’une école internationale à Moscou de 1931 à 1933.

Marcel Philippe, photographie dans le dossier du Komintern
Marcel Philippe, photographie dans le dossier du Komintern

Fils d’un ouvrier journalier et d’une ménagère, Salah Bouchafa alla à l’école française et à l’école arabe jusqu’à seize ans et demi. Il travailla dans les mines du Gard de 1920 à 1923. De retour chez ses parents, il fut arrêté pour insoumission et fit un mois de prison. Incorporé, caporal fourrier, libéré en août 1925, il partit en novembre en France, à Paris, dans le Gard et à nouveau à Paris. et émigra en France. Le Parti communiste reçut son adhésion en 1927, à Paris, au lendemain des manifestations pour Sacco et Vanzetti ; dans un autre questionnaire il parle de fin 1928. L’Union des syndicats unitaires de la région parisienne lui demanda, en juillet 1929, de remplacer au secrétariat de la Main-d’œuvre coloniale Mohammed Marouf en congé en Algérie. Ce dernier ayant été arrêté, il resta permanent jusqu’en mai 1930, date du retour de Marouf. La section coloniale fit alors appel à lui pour le travail légal et illégal, avec un salaire de 1300 F par mois. Il suivit des grèves à Paris et à Marseille ; arrêté dans cette ville en août 1930 pour prise de parle devant une porte d’usine, il fut libéré faute de preuve. En 1930 il était gérant du journal épisodique publié par le PC en arabe : Le Réveil colonial. et fut interrogé par un commissaire de police lorsque le journal fut interdit. En avril 1931, il partit à Moscou pour suivre une écoles internationale, sans doute l’École d’Orient. Mais son dossier du Komintern ne le dit pas clairement. Il remplit un formulaire d’arrivée le 4 mai 1931 (il se réclamait de André Valise, élève à l’ELI et de Marcel Cordier, du SRI, alors à Moscou) et prit le nom de Philippe Marcel (célibataire il déclarait comme adresse familiale celle de Marouf, boulevard La Villette dans le XIXe arr.) ; le lendemain il rédigea une biographie. Un document précise : « Le camarade Philippe est arrivé (le 12 avril) presque à la fin des cours et n’a pas déployé une très grande activité dans le domaine académique. La commission est d’accord pour le transférer comme membre du VKP(b) [Parti bolchevique] » Peut-être a-t-il assisté à une fin de session de l’ELI avant d’être orienté vers l’Ecole d’Orient. Il quitta semble-t-il les écoles en novembre 1933.

En 1937, on le retrouve à Paris tentant de mettre en place un groupement soutenant le Congrès musulman algérien, front des partis algériens parallèle au Front populaire.

Il mourut en déportation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article101348, notice BOUCHAFA Salah. Pseudonyme à Moscou : PHILIPPE Marcel par Raymond Gallissot, Claude Pennetier, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 26 janvier 2018.

Par Raymond Gallissot, Claude Pennetier

Marcel Philippe, photographie dans le dossier du Komintern
Marcel Philippe, photographie dans le dossier du Komintern

SOURCE : Arch. du ministère des Colonies, série 3, carton 63. — RGASPI, 495 270 1846 :

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