ARBOGAST Charles [MRP]

Par Jean-Marie Conraud, Léon Strauss

Né le 13 février 1913 à Bischheim (Basse-Alsace, Alsace-Lorraine), mort le 20 mars 1989 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; cheminot ; permanent de la JOC pour le Haut-Rhin ; syndicaliste CFTC, secrétaire départemental de la Fédération des syndicats chrétiens d’Alsace-Lorraine ; militant du MRP ; conseiller municipal de Bischheim (1945-1956), conseiller général de Strasbourg, député du Bas-Rhin (1956-1958).

Assemblée nationale, Notices et portraits, 1956

Le père de Charles Arbogast, Jérôme Arbogast, était chef d’équipe aux tramways de Strasbourg et sa mère, Joséphine Klein, était couturière. Il était l’aîné de cinq enfants. Il termina deux années d’école primaire supérieure en 1927. Il entra comme ajusteur aux ateliers ferroviaires de Bischheim la même année

Charles Arbogast fut à l’initiative des premières sections jocistes du Bas-Rhin et fut président de la fédération JOC de Strasbourg de 1934 à son départ au service militaire. Pendant son service militaire à Toul il fut un des initiateurs avec Fernand Bouxom du service JOC des soldats. En 1937 il devint secrétaire permanent de la fédération JOC de Mulhouse.

Mobilisé dans le génie ferroviaire en 1939, il s’occupa activement d’améliorer les conditions de vie des soldats de son bataillon, de lutter contre l’étalage du « vice » et de correspondre avec les jeunes jocistes alsaciens évacués dans le Sud-Ouest. Revenu en Alsace annexée et nazifiée, où la JOC avait été dissoute, Charles Arbogast forma avec quelques amis un cercle d’études, dénommé « Bibelstunde » (Heure biblique). Après la Libération, il devint permanent du syndicat CFTC de la métallurgie du Bas-Rhin (1945-1951), puis secrétaire général de l’Union départementale CFTC du Bas-Rhin et de la Fédération des syndicats chrétiens d’Alsace et de Lorraine (1945-1956). Membre du MRP (Mouvement républicain populaire) dès 1945, il fut 8e sur la liste MRP pour la première Constituante (« secteur des syndicats CFTC de la Fédération ouvrière »). Il fut conseiller municipal de Bischheim (1945-1956), conseiller général de Strasbourg-Sud (1951-1962), puis de Strasbourg 1 (1962-1970). En 1956, 7e sur la liste MRP, il fut élu député du Bas-Rhin. À ce titre, il fut membre de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique, de la Commission du travail et de la Sécurité sociale, de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il déposa plusieurs propositions de loi pour faire attribuer la carte de combattant aux Alsaciens-Lorrains incorporés de force dans l’armée allemande, pour que le gouvernement reprenne l’exploitation pétrolière de Pechelbronn, pour que l’établissement du contrat de travail se fasse obligatoirement par écrit, pour garantir l’emploi des accidentés du travail et plusieurs autres textes relatifs à des problèmes de sécurité sociale. Il fut en outre l’auteur d’une proposition de loi tendant à donner au salaire minimum interprofessionnel garanti un caractère national. Il vota les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars 1956), pour le gouvernement Bourgés-Maunoury (30 septembre 1957), pour le gouvernement Pflimlin (13 mai 1958), pour la révision de la constitution (27 mai 1958). Il avait fait partie, en août 1956, de la délégation de parlementaires qui visita pendant une dizaine de jours les départements algériens. Il vota la confiance au Général de Gaulle (1er juin 1958) et vota les pleins pouvoirs ainsi que la révision constitutionnelle (2 juin 1958). Battu par un gaulliste en 1958, il devint directeur de l’Assedic du Bas-Rhin (1959-1973) et président du centre FPA (Formation professionnelle pour adultes) de Strasbourg-Neudorf. Jusqu’en 1956, il fut vice président de la Caisse primaire de Sécurité sociale de Strasbourg.

Charles Arbogast s’était marié à Strasbourg en juillet 1956 avec Maria Madeleine Kiffer.

Il était chevalier du Mérite social et chevalier de la Légion d’honneur (1961).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10180, notice ARBOGAST Charles [MRP] par Jean-Marie Conraud, Léon Strauss, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 11 juin 2010.

Par Jean-Marie Conraud, Léon Strauss

Assemblée nationale, Notices et portraits, 1956

SOURCES : Arch. Dép. Bas-Rhin, 544 D 11. — Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, fascicule I, Strasbourg, s.d. (1982), p. 59 — Charles Dillinger, 50 ans de JOC, Imprimerie commerciale d’Alsace, Strasbourg, 1979. — État civil de Strasbourg.

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