BOUSQUET Amédée [BOUSQUET Jean, Amédée, dit Bousquet le Mitron]

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

Né le 17 juin 1867 à Bordeaux (Gironde), mort le 26 juin 1925 à Paris (Xe arr.) ; ouvrier boulanger ; militant guesdiste, puis secrétaire de la Fédération de l’Alimentation CGT.

Amédée Bousquet milita d’abord au Parti ouvrier français (POF) dans la Gironde et il assista aux congrès guesdistes d’Epernay (1899) et d’Ivry (1900). Il appartint ensuite à la Fédération socialiste indépendante du département : au congrès de Paris, salle Japy (1899), il représenta un de ses groupes, le syndicat des boulangers et biscuitiers du 7e canton de Bordeaux. Aux élections législatives de 1898, il avait obtenu 1 005 voix dans la deuxième circonscription de Libourne. Il sera encore une fois candidat, à Paris cette fois, à une élection législative de 1902, dans le IVe arr.

Venu à Paris en 1900 à l’occasion de l’Exposition, il y resta et organisa le syndicat des boulangers dont il fut secrétaire, se consacrant particulièrement à la lutte contre le travail de nuit. Bousquet fut élu conseiller prud’homme en 1905. Dès mai 1902, lors de la constitution de la Fédération de l’Alimentation, il en fut élu secrétaire. Il le demeura jusqu’en 1910, assisté, à partir de 1908, de E. Laval, puis d’Antourville. Sarda lui succéda en septembre 1910. Autres dirigeants de la Fédération : Abrioux L., Béthery E., Boulignat, Chabeuf H., Millon Th., Savoie, Tendero, Tillier (cf. Dict., 1871-1914).

A. Bousquet participa à presque tous les congrès nationaux corporatifs à partir du XIIIe — 7e de la CGT — tenu à Montpellier du 22 au 27 septembre 1902. L’année suivante, un nommé Bousquet — il y a vraisemblablement identité — fut délégué comme observateur par la CGT au 1er congrès de la Fédération des ouvriers agricoles du Midi, à Béziers (15 au 18 août 1903).

À Amiens, en 1906, A. Bousquet signa l’ordre du jour syndicaliste révolutionnaire présenté par V. Griffuelhes. S’il fut absent du congrès de Marseille en octobre 1908, c’est qu’il était en prison. Bousquet, qui dirigea de nombreuses grèves, fut en effet de tous les procès intentés à l’époque à la CGT et ne comparut pas moins de huit fois en cour d’assises. Il avait notamment été condamné à 15 mois de prison, en décembre 1905, pour avoir signé l’affiche antimilitariste de l’AIA (voir Roger Sadrin).

De Marmande l’a vu ainsi : « Noir et velu, la moustache gourmande barrant la bonne figure sur laquelle se reflétaient des sentiments divers et rapides, le torse solide sur des jambes assez courtes, le geste tour à tour narquois et emporté, « Bousquette » prenait son auditoire au ventre », prompt à la colère, mais point méchant et « débordant de jeunesse jusque sur le tard ».

Bousquet reprit en 1912 son métier de boulanger à « La Fraternelle », boulangerie coopérative, rue Doudeauville, dans le XVIIIe arr., dont il avait été un des fondateurs.

Devant le conseil syndical des ouvriers boulangers de la Seine et la commission de contrôle, Bousquet affirma qu’il acceptait de rester secrétaire permanent mais, qu’il céderait volontiers sa place si un camarade du conseil, plus autorisé, posait sa candidature. Grégoire fut élu secrétaire permanent par six voix contre quatre à Bousquet. Il siégea comme conseiller prud’homme de la Seine de 1914 à 1920.
Au recensement de population de 1921 il était à Saint-Jean-de-Marsac (Landes), seul, régisseur à l’entreprise Bories. (Archives Dép. des Landes)
Lors de la scission syndicale de fin 1921, Bousquet rejoignit la CGTU. Le IIIe congrès des syndicats unitaires de la Seine réuni en décembre 1922, salua la présence de Bousquet, « fondateur de la vieille CGT », « sorti récemment de prison » (emprisonné pour quel motif ?). Il déclara : « Ne nous disputons plus pour les tendances, tournons-nous contre la rue Lafayette et luttons pour le succès de la CGTU » (compte rendu, p. 153). Lorsqu’il mourut en juin 1925, les militants des deux Centrales se côtoyèrent derrière son cercueil.
Il était veuf de Marie Lescarret et père d’un enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article101939, notice BOUSQUET Amédée [BOUSQUET Jean, Amédée, dit Bousquet le Mitron] par Jean Maitron et Claude Pennetier, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 3 décembre 2022.

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13632, rapport du 25 juillet 1916, BB 18/2 294-2 (326 A). — Compte rendu des congrès, y compris celui du 1e congrès des Agricoles du Midi (Musée social, 17 182 C 18). — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, p. 126. — L’Information sociale, 2 juillet 1925. — M. Leclercq, E. Girod de Fléaux, Ces Messieurs de la CGT, Paris, 1908. — Syndicats : 12 janvier 1938 (article de De Marmande). — Encyclopédie du Mouvement syndical, Paris, 1912 (Bibl. Nat. 8° R 26 254). — Agendas de la Bourse du Travail de Paris. — État civil de Paris.

ICONOGRAPHIE : J. Julliard, Clemenceau briseur de grèves, Paris, 1965. — Encyclopédie..., op. cit.

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