BOUSQUET François

Par Madeleine Rebérioux

Né le 28 août 1855 à Toulouse (Haute-Garonne) ; mort à Toulouse le 26 avril 1920 ; maçon ; militant syndicaliste et socialiste.

François Bousquet appartenait à la même famille d’ouvriers maçons que Charles Bousquet. Dès 1878, il avait fait partie de la délégation d’ouvriers toulousains à l’Exposition universelle de Paris : à son retour, il travailla avec quelques camarades au renouveau du syndicalisme toulousain et on le trouve, en 1880, au premier groupe d’études sociales fondé par Tranier après le congrès de Marseille. Il s’orienta bientôt vers les premiers blanquistes de Toulouse. En 1888, il fréquenta le groupe de l’Union socialiste fondé par Charles De Fitte et le représenta au congrès de fondation de la IIe Internationale, à Paris, en juillet 1889. En juin 1891, ce « Toulousain au visage mâle » était, avec De Fitte, Pinel et Heuillet, parmi les responsables du groupe « républicain socialiste blanquiste » dont il devint le trésorier et qui adhéra officiellement en octobre au Comité révolutionnaire central. Il collabora alors à trois journaux socialistes : La Révolution de Pouget, Le Souverain (quotidien), L’Avant-Garde de De Fitte.

C’est dès lors vers la Bourse du Travail que s’orienta l’essentiel de son activité, d’autant plus que les guesdistes acquirent peu à peu le contrôle du socialisme toulousain. Trésorier de la Bourse du Travail en novembre 1893, pendant que son ami Pinel en devenait le secrétaire, il lui succéda au secrétariat en novembre 1896. Il conserva cette fonction jusqu’à sa mort. Dès avant février 1893, il avait été élu deuxième délégué de la Bourse du Travail, derrière Danflous, à la commission d’organisation du congrès fédéral des Bourses et il assista aux IIe et IIIe congrès de la Fédération des Bourses, Toulouse, 12-15 février 1893 et Lyon, 25-27 juin 1894 ; puis, trois ans plus tard au IXe congrès national corporatif — 3e de la CGT — tenu à Toulouse, septembre 1897. Se tenant toujours à l’écart des compétitions municipales, il partagea dès lors son temps entre la vie intérieure du groupe blanquiste (il signa pour lui en novembre 1896 les accords électoraux qui décidèrent la présence des socialistes sur « la liste de protestations » candidate au conseil municipal) et, surtout, la Bourse du Travail et l’Union des syndicats auxquelles, après l’unité socialiste, il se consacra quasi exclusivement. À ce double titre, il fit partie, le 25 avril 1908, du bureau qui présida la conférence de Jaurès au Capitole, à la veille des élections. En 1910, il fut délégué au congrès de la CGT qui eut lieu à Toulouse. Il le sera à nouveau deux ans avant sa mort au congrès de Paris en juillet 1918.

Il avait, dans les quinze dernières années de sa vie, évolué dans un sens de plus en plus modéré comme l’écrivait déjà, en s’en réjouissant, le commissaire spécial au préfet dans son rapport du 30 avril 1907 transmis le 24 octobre au ministre de l’Intérieur (cf. Arch. Dép. Haute-Garonne 4 M 110).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article101942, notice BOUSQUET François par Madeleine Rebérioux, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 15 janvier 2022.

Par Madeleine Rebérioux

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Garonne, 4 M 102, 105, 109, 110, 111. — J. Pradelle, Historique de la Bourse du Travail de Toulouse (Voir Pradelle). — N. Dyonet, Le Socialisme à Toulouse de 1878 à 1893, DES Toulouse, 1963. — La CGT op. cit.

ICONOGRAPHIE : La CGT, op. cit., p. 495.

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