BOUYON Gabriel, Alexis

Par Francis Colbac

Né le 21 février 1890 à Neuvic d’Ussel (Corrèze) ; mort à Périgueux (Dordogne) le 3 juillet 1958 ; fils d’un gendarme ; instituteur (1909-1920) puis négociant ; militant communiste puis socialiste et syndicaliste périgourdin.

Fils de Pierre Bouyon et de Marie, Julie Vergne, Gabriel Bouyon avait fréquenté l’École normale d’instituteurs de Périgueux de 1906 à 1909 puis exercé son métier d’instituteur jusqu’en 1914. Après avoir fait deux ans d’armée il fut mobilisé pendant cinq ans durant la Première Guerre mondiale. Placé en sursis comme instituteur en Alsace-Lorraine du 27 juillet 1919 au 21 août 1919, il fut libéré en septembre 1919. Dès son retour en Dordogne, il se rapprocha des milieux pro-bolcheviques.

Il fut, avec Paul Bouthonnier et Marcel Delagrange l’un des trois délégués de la Fédération socialiste de la Dordogne au congrès de Tours, où tous les mandats de cette Fédération se portèrent sur la motion Cachin-Frossard. Le 7 décembre 1919, il avait été élu conseiller municipal de Périgueux et fit ainsi partie de cette municipalité « bolchevik » de l’après guerre. Invalidé avec trois autres conseillers, dont le maire Bouthonnier, il se représenta aux élections partielles du 30 octobre 1921 mais fut alors battu. Dans l’intervalle, il avait été révoqué le 12 décembre 1920, de son poste d’instituteur, par décision préfectorale « pour avoir poursuivi dans les feuilles révolutionnaires de Périgueux ou de la région une campagne ardente contre les institutions gouvernementales et proféré des menaces contre de hauts personnages et notamment Monsieur Millerand, président de la République ». Il ouvrit alors à Périgueux une agence immobilière. Déjà membre du conseil de la section communiste de Périgueux, il fut élu par le congrès fédéral du 26 février 1922 membre du comité directeur de la Fédération ; il en était en effet un propagandiste actif : nombreux articles dans la presse communiste locale, orateur de nombreuses réunions, tournées dans le département. Il fut par ailleurs un des fondateurs dans le département, et à partir de 1920 secrétaire fédéral, de l’ARAC.

Durant cette période, son activité se déploya également dans le domaine syndical. Outre qu’il était responsable de la commission fédérale « syndicats » du PC, il fut élu fin 1920, après le bouleversement consécutif à l’échec de la grève de mai, secrétaire de la Bourse du Travail de Périgueux et, peu après, secrétaire de l’Union départementale. Quoiqu’occupant ces postes clefs, plus par le concours des circonstances que par choix véritable, il fut peu actif dans l’âpre bataille de tendance qui dès l’année suivante opposa les syndicalistes communistes aux « syndicalistes purs » pour le contrôle de ces organisations. Aussi le congrès de l’UD du 26 mars 1922 ayant constaté, qu’« il ne pouvait s’occuper effectivement de la gestion », le libéra de sa fonction ; de même la Bourse du Travail en juillet de la même année.

Dès lors, son activité militante décrut. Ne prenant plus part aux réunions, il fut écarté du conseil de la section communiste de Périgueux en octobre 1923 puis quitta le comité directeur de la Fédération à l’occasion du congrès départemental du 24 janvier 1924.

Il s’éloigna alors rapidement du PC (il était toutefois encore membre d’une cellule de Périgueux en 1925) pour le quitter définitivement peu après.

Après avoir été candidat « socialiste-indépendant » aux élections législatives de 1928, dans la circonscription Périgueux I, où il obtint 239 voix, il adhéra à la SFIO en mars 1929 ; il fut candidat aux élections municipales de 1929 sur la liste socialiste dont il rédigea l’affiche électorale. Autant de démarches qui lui valurent les attaques acerbes de ses anciens camarades communistes. Son passage à la SFIO fut d’ailleurs fort bref. Il continua néanmoins, hors de tout parti, une activité politique aussi marginale qu’obstinée, rythmée par les échéances électorales : candidat « socialiste-communiste » aux législatives de 1932 (même circonscription), 29 voix ; candidat « communiste dissident » aux législatives de 1936 (même circonscription), 135 voix ; et, pour finir, candidat « socialiste indépendant » aux sénatoriales de 1938, 7 voix sur 1 100...

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article102074, notice BOUYON Gabriel, Alexis par Francis Colbac, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 19 juillet 2021.

Par Francis Colbac

SOURCES : Arch. Nat. F7/12992 et 13744 ; 19940434/553, Dossier 46176. — Arch. Dép. Dordogne 3 M 83, 3 M 87, 3 M 90, 3 M 260, 3 M 283, 4 M 186, 4 M 192, 4 M 206, 10 M 35. — Le Prolétaire du Périgord. — Le Prolétaire du Centre. — Le Travailleur du Centre-Ouest. — Renseignements fournis par la mairie de Périgueux, 18 mars 1980. — Notes François Ferrette.

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