BRAEMER Max, Guillaume

Par Maurice Moissonnier et Justinien Raymond

Né le 19 février 1860 à Strasbourg (Bas-Rhin), mort à Châtillon-sous-Bagneux (Seine) ; sculpteur ; militant socialiste.

Max Braemer fut élève à l’École des Beaux-Arts de Lyon où son père, tapissier et marchand de meubles, quittant l’Alsace annexée, vint s’établir en 1871. Puis il alla à l’École nationale des Arts décoratifs de Paris. Dès l’âge de dix-huit ans, il entra dans l’action socialiste et, en 1880, aux côtés de Gabriel Farjat, il participa à la campagne électorale menée sous le nom de Blanqui dans le quartier de la Croix-Rousse.

Après avoir accompli son service militaire de 1881 à 1883, il reprit et accentua sa vie militante, à Paris, et adhéra au cinquième groupe de l’Agglomération parisienne du POF à la vie duquel il fut intimement mêlé. Ami de Guesde et de Lafargue, il apporta sa collaboration à toutes leurs entreprises. Il appartint à l’équipe qui, autour de Guesde, assura, à partir du 29 août 1885, la parution du Socialiste, organe du POF. À la suite d’une réunion tumultueuse au Tivoli-Hall, il fut condamné à huit jours de prison.

Expatrié pendant plusieurs années en République Argentine, il s’y maria et participa aux premières manifestations du 1er mai à Buenos-Aires. À son retour, en 1891, il se fixa quelque temps à Saint-Étienne comme ouvrier sculpteur. Secrétaire local du POF jusqu’en mars 1894, il ne put empêcher la plupart des groupes ouvriers d’aller vers d’autres mouvements socialistes. D’ailleurs, son séjour dans la Loire fut bref, puis il passa quatre années à Lyon (mars 1894-1898) durant lesquelles il travailla chez un marchand d’objets religieux. À Lyon, Braemer résida, 112, quai Pierre-Scize. Membre du Parti ouvrier dans le 1er arr., il fut élu en 1895 président du conseil local du PO. À ce titre, il joua un rôle très actif dans la préparation du 1er mai 1895. Il fut néanmoins contesté alors qu’il était absent à une réunion préparatoire qui se tint le 18 avril 1895, des malveillants profitant de la situation pour insinuer qu’il avait des relations avec la police.

Il collabora au journal Le Peuple dirigé par Teillard, futur directeur de la Petite République, à qui il semble avoir été particulièrement lié, ce qui lui fut vivement reproché par ses camarades.

En janvier 1898, il s’installa à Paris où il reprit son métier de sculpteur. Il fut l’auteur des maquettes de l’ancien Trocadéro reproduisant les monuments historiques des XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Pendant des années, il alla de ville en ville, pour le compte du ministère des Beaux-Arts, assurer la restauration sculpturale de monuments romains et gothiques. Mais il ne cessa jamais de militer et toujours dans les rangs du POF, participant à ses congrès de 1897 (Paris) et de 1899 (Épernay). Au congrès de la salle Japy (1899), il représenta le cercle collectiviste du XIVe arr. de Paris. En 1905, il entra dans le Parti socialiste unifié. Il habitait alors, depuis longtemps, rue d’Alésia, XIVe arr., un appartement dont il avait fait, par une quête systématique de souvenirs, de portraits et d’autographes, un véritable musée du socialisme.

Au congrès d’unité, il représentait le Nord. Si l’on excepte les deux premiers congrès nationaux, Braemer assista à toutes les assises de la SFIO, avant la Grande Guerre, pour l’Isère : toutefois, à Lyon (1912) et à Brest (1913), il représenta la Seine. À Brest (1913) et à Amiens (1914), il représentait aussi la fédération du Nord. En 1910, au congrès de Nîmes, il entra à la CAP de la SFIO et ne cessa d’en faire partie, le plus souvent, comme suppléant, jusqu’en 1920. Il était, à la même époque, membre du conseil d’administration de l’Humanité.

Pendant la guerre de 1914-1918, Max Braemer se rangea parmi les plus fermes soutiens de la politique de défense nationale. Il fut membre du Comité d’aide aux réfugiés et attaché au cabinet de Jules Guesde, ministre d’État. Il participa, le 14 février 1915, à Londres, à la conférence des socialistes alliés. Après la scission de 1920, il resta un militant du rang du Parti socialiste SFIO. Il appartenait à la section de Châtillon-sous-Bagneux quand, à un âge avancé, il mourut dans cette localité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article102177, notice BRAEMER Max, Guillaume par Maurice Moissonnier et Justinien Raymond, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 17 juin 2022.

Par Maurice Moissonnier et Justinien Raymond

ŒUVRE : Courte collaboration, en 1885, au Cri du Peuple, à la Voix du Peuple, puis au Socialiste et, en 1893, au Peuple de Lyon.

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, M 1er mai et 4 M 167, dossiers confidentiels. — Comptes rendus des congrès socialistes. — Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., pp. 105, 144, 145. — Les Fédérations socialistes III, op. cit., pp. 188, 282, 312, 523, 566, 572. — Max Braemer, « Quelques souvenirs d’un ancien », in Almanach populaire, Paris, 1939, pp. 153 et 162. — Anonyme, « Max Braemer », in Almanach populaire, 1939, p. 166. — État-civil, Strasbourg.

ICONOGRAPHIE : Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 144.

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