ARNAUD Lucien

Par Jacques Girault

Né le 31 janvier 1928 à Ruynes-en-Margeride (Cantal), mort le 17 novembre 2000 à Saint-Etienne (Loire) ; professeur dans la Loire ; militant du SNES ; militant communiste.

Fils d’un gendarme et d’une institutrice, Lucien Arnaud obtint une licence d’anglais et séjourna en Angleterre (septembre 1948-septembre 1949) comme assistant de français. Il effectua son service militaire (octobre 1951-octobre 1952) dans l’infanterie aéroportée. Il se maria en juillet 1952 à Saint-Etienne, avec une militante de l’Union des femmes françaises, fille d’un gardien-chef à l’usine Automoto. Le couple eut trois enfants. Professeur certifié au lycée municipal de Saint-Etienne où il fut secrétaire de la section du Syndicat national de l’enseignement secondaire (1955-1956), il enseigna par la suite comme professeur d’anglais au lycée du Portail rouge. Il fut rappelé en Algérie comme lieutenant (mai-novembre 1956).

Secrétaire de la section syndicale de l’établissement, il fit partie du bureau de la section départementale du SNES (S2) et de la commission administrative de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale à partir de 1958.

En juillet 1958, il adhéra au Parti communiste français et devint le secrétaire de la section communiste de Chavanelle qui prit le nom en 1964 de Denise Bastide (1962-1968). Cette section comprenait dans les quartiers Sud de Saint-Etienne des entreprises comme Manufrance et des établissements comme le lycée ou la Maison des jeunes et de la culture où il signalait avoir des responsabilités en 1962. À partir de 1974, il fit partie du bureau du comité de ville du PCF. Il militait aussi au Mouvement de la paix, à la Fédération nationale des anciens d’Algérie (président du comité de Saint-Etienne), à la Fédération des officiers de réserve républicains et au Mouvement de la paix.

Lucien Arnaud, élu au comité fédéral de la Fédération communiste lors de la conférence fédérale du 23 avril 1961, siégea dans son bureau (1962-1984, non réélu pour raisons de santé). Il suivit les cours d’une école fédérale (25 mars-1er avril 1961 et, en 1962, fut « envisagé comme le responsable du Parti parmi les enseignants ». Secrétaire de la commission fédérale des enseignants à partir de 1970 deux ans plus tard, il fit partie de la commission des intellectuels.

Il fut le suppléant du candidat communiste Michel Olagnier dans la deuxième circonscription de la Loire (Saint-Etienne Sud), le 18 novembre 1962. Obtenant 9 471 voix (22, 8 % des suffrages exprimés, pour pouvoir battre le député sortant UNR, Lucien Neuwirth, ils se désistèrent, à la demande du comité central, en faveur du candidat radical, Michel Soulié, qui n’avait obtenu que 5 322 voix. Mais le député sortant fut réélu. En mars 1967 puis en juin 1968, il fut à nouveau le suppléant du candidat communiste aux élections législatives, Serge Gaillard. En 1972, candidat titulaire, il obtint, sur 73 256 inscrits, 10 800 voix puis 23 144 voix au deuxième tour. En 1978, il fut à nouveau suppléant de François Tomas.

Lucien Arnaud fut candidat au Conseil général en 1964, en 1970 (4 230 voix, deuxième position, puis 5 090 voix), en 1973 (1 498 voix, première position, 2 743 voix). Après la création de trois nouveaux cantons à la place du canton Sud-Est, le 14 mars 1976, Arnaud fut élu conseiller général, le 14 mars, dans le deuxième canton (2 748 voix, deuxième position, 5 131 voix, élu). Il ne retrouva pas son siège en 1982 (1977 voix, désistement pour le candidat socialiste qui le précédait).

Pour les élections municipales du 14 mars 1965, il fut candidat sur la liste d’Union démocratique, commune au PCF et au PSU, conduite par Olagnier. Arrivée en tête au premier tour avec 19 550 voix (27,2 % des suffrages exprimés), elle échoua le dimanche suivant. Enfin il figura sur la liste commune au PCF, au Parti socialiste et au Parti radical, aux élections municipales du 14 mars 1971, conduite par Olagnier. Élu conseiller municipal sur la liste d’Union de la gauche, conduite par Joseph Sanguedolce, le 20 mars 1977, adjoint au maire, chargé des écoles (relations avec le second degré), Arnaud fut notamment l’animateur du mouvement qui devait conduire à la construction d’un collège dans le quartier populaire de La Cotone, en 1982, baptisé « collège Lino Ventura ». Il présida pendant son mandat la Compagnie immobilière de la ville (CIVSE) et une société d’économie mixte (SEMASET). En 1983, la gauche connut la défaite. Il termina sa carrière comme professeur au collège Lino Ventura.

Son épouse, fonctionnaire du Trésor public, était en mauvaise santé. Veuf, il se retira progressivement de l’activité politique d’autant plus qu’il se montrait discrètement en désaccord avec la ligne développée par la direction du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10241, notice ARNAUD Lucien par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 9 octobre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par Anne-Marie Duval (Fédération syndicale unitaire) et par Michel Olagnier (Institut CGT d’histoire sociale de la Loire).

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