ARNAULT André, Daniel

Par Daniel Grason

Né le 2 octobre 1920 à Paris (XIIe arr.), mort le 9 janvier 2017 à Paris (VIIe arr.) ; employé de banque, permanent ; communiste ; résistant ; déporté à Buchenwald (Allemagne).

Fils de Marius, Félix, Daniel, vingt-cinq ans, sellier et de Gustavie, Sophie Dumas, vingt-et-un an, journalière, André Arnault vivait chez sa mère, militante communiste active, au 165, rue de Charenton à Paris (XIIe arr.). Exempté du service militaire, il était titulaire du Brevet supérieur d’enseignement commercial.
Trois inspecteurs de la BS2 des Renseignements généraux l’interpellèrent le 12 janvier 1943 à son domicile. Incarcéré à la prison de la Santé, la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris le condamna le 7 avril 1943 à deux ans de prison et 1 200 francs d’amende.
André Arnault participa aux actions de solidarité à l’intérieur du camp qui étaient autant d’actes de résistance à la barbarie. Le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Le Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité précisa Olivier Lalieu dans son ouvrage La zone grise ? La résistance française à Buchenwald.
Dans 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
Après la Libération, sa mère déposa plainte le 16 mars 1945 devant une commission rogatoire, contre l’inspecteur André et ceux qui l’accompagnaient pour avoir brutalisé son fils. Dans son ouvrage Les policiers français sous l’occupation, Jean-Marc Berlière souligna : « Qu’il est lourd le poids de la culture d’obéissance ». On peut en mesurer les effets en lisant le dossier d’Émile André : « Ce fils d’un gardien de la paix retraité qui écrit son indignation au préfet pour les ennuis qu’on a fait à son fils : « Aujourd’hui j’apprends qu’il serait inquiété ayant fait son devoir vu que le gouvernement a changé je n’ose y croire » (lettre du 23 novembre 1944).
« Ce policier de devoir, blessé dans une arrestation en janvier 1943, décoré de la Légion d’honneur et de la médaille d’or des Belles Actions, ne comprend pas ce qui lui arrive : « J’aimais mon métier. J’ai cru que la discipline était une chose sacrée. Un fonctionnaire n’est-il pas un soldat ?... Je le reconnais… J’exécutais les ordres reçus. J’ai été placé aux BS par le sort et j’ai fais mon métier. Je ne l’ai pas fait salement. » (Audition du 24 mars 1945 devant la Commission d’épuration).
Il fut rapatrié le 2 mai 1945. L’Union des jeunesses républicaines de France (UJRF) l’employa comme comptable et le PCF lui demanda d’être porteur d’action du CDLP et de la société Les Éditions de la Nouvelle Critique.
En 1947, André Arnault était président directeur général de la Société immobilière du Carrefour Châteaudun, société qui gérait des locaux et appartements propriétés du Parti communiste. C’est ainsi qu’il signa le 1er octobre 1947 le contrat de location d’un pavillon de La Garenne Colombes à André Marty.
Il fut appréhendé au cours d’une manifestation dite « Journée patriotique », à l’occasion de la venue à Paris du général Eisenhower le 15 février 1951.
André Arnault épousa Germaine, Romilda Ferrazzini le 3 novembre 1961 à Paris. Il mourut à l’âge de 97 ans, le 9 janvier 2017 à Paris (VIIe arr.)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10252, notice ARNAULT André, Daniel par Daniel Grason, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 21 avril 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 5348-291297. – Bureau Résistance GR 16 P 17838. – Arch. André Marty (notes de Claude Pennetier). – Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. Seuil, 2015. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil numérisé Paris XIIe 12N 300 acte n° 6.137. – Jean-Marc Berlière, Les policiers sous l’Occupation, Éd. Perrin, pp. 167-168. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site internet Match ID. – Site internet GenWeb.

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