BROCHET Guy

Par Daniel Grason, Jean Maitron

Né le 8 juin 1902 à Brest (Finistère) ; peintre en bâtiment ; militant socialiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Guy Brochet effectua cinq ans de service militaire dans la Marine comme fourrier, il habitait 15, av. d’Orléans, à Antony (Seine, Hauts-de-Seine). Il était peintre à la Maison Penaud, à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Membre de la CGT, il adhéra au parti socialiste (SFIO), il faisait partie de la tendance de Jean Zyromsky, la « Bataille socialiste », opposé à la politique de non-intervention, partisan de l’unité avec le parti communiste.

Il arriva en Espagne le 19 novembre 1936, incorporé à la XIIIe Brigade internationale, 10e bataillon, 2e compagnie. Il lui fut confié différentes responsabilités, intendant de la XIIIe Brigade (février à juillet 1937) ; de l’hôpital de Denia (novembre 1937 à janvier 1938) ; au 4e bataillon de renfort (janvier à mars 1938). Muté à la XIVe Brigade, 2e bataillon, 3e compagnie, il fut nommé chef de section, puis commandant de compagnie.

Il passa dix-huit mois au front de novembre 1936 à septembre 1937, et de mars à septembre 1938. Côté santé, il fut opéré d’une double hernie en septembre 1937, touché par le paludisme, hospitalisé à l’hôpital de la 45e division le 11 août 1938. Le général Gomez (Wilhem Zaisser), commandant de la base des Brigades internationales à Albacete, le nomma lieutenant en mars 1937. Guy Brochet combattit en première ligne à Teruel, en 1936 ; à la Sierra Nevada, Cordoba, Pozanblanco, Villanueva de la Canada, Brunete, en 1937 ; à Caspe, sur l’Ebre, à Corbera, en 1938.

Socialiste unitaire, les éloges des membres de l’encadrement communiste étaient nombreux. Il fut félicité par le capitaine Krieger : « pour avoir toujours, même dans les moments les plus difficiles, avoir assuré le ravitaillement de la Brigade ». En septembre 1938, le commandant Rossi et le commissaire politique Gabriel Chivot soulignaient : « son courage et son abnégation à entraîner sa compagnie au combat ». Il fut cité deux fois à l’ordre du jour de son unité pour ces faits.

René Tahar Dubois, lieutenant à la XIVe Brigade relevait condescendant son : « Activité politique relativement faible, mais position toujours unitaire. Bon camarade socialiste unitaire. […] Ce camarade est très capable de se perfectionner ». Lucien Bigouret, responsable du comité de parti de la brigade écrivit : « très bon élément. Socialiste (Zyromski), a une assez bonne éducation politique […] Est SFIO, mais toujours d’accord avec la Politique du PC. »

Guy Brochet donna son opinion sur le Front populaire en Espagne, en réponse à une question « Que peux-tu apporter aux organisations antifascistes de ton pays ? », Guy Brochet répondit « J’ai surtout compris qu’il fallait lutter afin que nous puissions avoir une forte et indissoluble unité entre les différents partis de Front populaire de France pour que nous ne voyions pas chez nous ce qui nous avons vécu les premiers temps, en Espagne. »

Son rapatriement eut lieu à l’automne 1938, il fit partie du bureau national de l’Association des volontaires en Espagne républicaine (AVER). En 1978, il était membre de l’AVER ; il habitait alors Paris, 20e XXe arr.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article102595, notice BROCHET Guy par Daniel Grason, Jean Maitron, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 2 août 2011.

Par Daniel Grason, Jean Maitron

SOURCES : Arch. AVER (dossier MDN). – RGASPI 545.6.1100, BDIC mfm 880/7 ; RGASPI 517.3.27, BDIC mfm 880/45 ; RGASPI 542.2.108, BDIC mfm 880/46.

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