BRUN Gaston

Brun milita tout d’abord dans le Var, avant de fonder, vers 1898, la Fédération socialiste des Alpes, qui englobait les départements des Hautes et Basses-Alpes. En 1899, il vint s’installer à Annecy (Haute-Savoie) comme employé de commerce. Il y fut un des fondateurs d’un groupe d’études sociales qui adhérait au POF avant de rallier la Fédération socialiste autonome des Deux Savoies, puis, en 1905, le Parti socialiste SFIO ; en octobre 1904, il créa l’« Union fraternelle des employés du commerce et de l’industrie », bientôt affiliée à la Bourse du Travail locale, née en 1905, et il participa pendant de longues années à sa direction en qualité de trésorier comptable, puis de président.

En 1908, il fut élu avec 1 193 voix, au premier tour, conseiller municipal d’Annecy sur une liste d’union des gauches ; militant actif, propagandiste dévoué, sachant écrire et parler, Brun fit désormais figure de leader politique de la classe ouvrière locale. Son comportement suscita parfois des critiques, lui valut même d’être un temps exclu du groupe, mais, au moins une fois, c’est à tort qu’il fut impliqué dans des polémiques intérieures à la Fédération. En 1910, il fut le candidat SFIO aux élections législatives dans l’arr. d’Annecy, présenté surtout pour mesurer l’influence du Parti : il n’obtint que 433 voix sur 24 370 inscrits, contre 9 543 au député radical sortant Berthet et 9 464 au modéré Crolard qui l’emporta finalement au deuxième tour. Il fut plus heureux aux élections municipales de mai 1912 où il fut réélu dès le premier tour avec 1 436 voix, sur la liste de concentration républicaine du maire Joseph Blanc. Brun, parallèlement, participait activement à la vie de la Fédération, assistant activement à tous ses congrès ; en juin 1907 même, il avait été désigné pour la représenter au conseil national, avec Francis Périllat comme suppléant. Son activité était tout aussi intense à la Bourse du Travail d’Annecy et, en 1910, il y avait assumé le secrétariat et la direction de la trésorerie. En 1912 et 1913, il fut de ceux qui assurèrent le mieux la liaison entre la SFIO et le mouvement syndical dans la lutte contre la guerre et la loi des trois ans.

Après le conflit, Gaston Brun fut réélu au conseil municipal en décembre 1919, en 1925 sur une liste d’Union des gauches opposée au Bloc ouvrier-paysan du Parti communiste, et en 1935 ; mais son action échappait alors au mouvement ouvrier.