BRUNOT Ferdinand

Collégien à Saint-Dié, élève du lycée Louis-le-Grand, puis de la faculté des lettres de Paris, F. Brunot devint docteur ès lettres. Chargé de cours à la Faculté de Lyon, puis à Paris, il reçut en 1899, à sa création en Sorbonne, la chaire d’Histoire de la langue française qu’il occupa jusqu’à la fin de sa carrière. Il fut en outre professeur à l’École normale supérieure de Sèvres, de 1900 à 1920. Doyen de la Faculté des lettres de Paris en 1919 il le demeura jusqu’en 1928 où l’honorariat lui fut conféré. Son enseignement et ses ouvrages ont fait époque dans le développement de la science linguistique française.

Sans y participer directement, F. Brunot suivait la vie politique de son département natal et y encouragea l’essor du socialisme pour lequel il fit une profession de foi en adressant ses félicitations aux animateurs de la jeune Fédération socialiste des Vosges. « La foi que vous avez, écrivit-il, et que j’ai aussi — je me nomme modestement auprès de vous qui combattez journellement, et qui m’êtes si supérieurs par là — c’est que ce monde d’injustice et de tyrannie, cet écrasement du faible par le fort auquel une éducation absurde ne laisse même pas la conscience du crime social qu’il commet, que cet édifice d’iniquité doit être renversé et détruit par la coopération résolue de ceux qui en sont victimes » (L’Ouvrier vosgien, 13 septembre 1903).