ARTUS Charles, Louis

Par Jacques Girault

Né le 6 avril 1903 à Croissy-sur-Seine (Seine-et-Oise, Yvelines), mort le 21 janvier 1996 à Saint-Mesme (Yvelines) ; professeur de l’enseignement technique professionnel ; militant communiste ; militant syndicaliste : secrétaire général du SNET (centres d’apprentissage).

Congrès-FEN-CGT de 1953. Artus, Delanoue à gauche, et Guilbert à droite, chantent l’Internationale

Fils d’un menuisier, Charles Artus, diplômé de l’école Boulle, après avoir été apprenti menuisier, avait effectué son service militaire dans le Génie à Épinal (Vosges). Après avoir travaillé dans diverses menuiseries (dessinateur, commis aux plans et chef de fabrication au Vésinet [Seine-et-Oise, Yvelines], 1924-1926, commis sur plans à Saint-Ouen [Seine, Seine-Saint-Denis], 1926-1928, deux autres maisons à Paris), il devint contremaître de menuiserie puis chef d’atelier au centre de formation professionnelle de Cachan (Seine, Val-de-Marne) en mai 1941. En 1945, il fut muté comme chef de travaux au centre d’apprentissage du bâtiment à Montrouge jusqu’en 1953. Il était aussi rattaché administrativement comme chef de travaux au Centre de formation professionnelle de la rue de Châtillon à Paris (XIVe arr.). En fait les deux établissements devaient se confondre et, en raison de ses responsabilités syndicales, il n’occupa pas son poste avant 1953. Ses responsabilités dans diverses commissions ministérielles et professionnelles lui laissaient peu de disponibilités pour un enseignement jugé de haute valeur lors d’une inspection l’année suivante.

Il reprit un travail effectif en 1953-1954 comme professeur technique, chef de travaux au centre d’apprentissage, futur collège d’enseignement technique de La Garenne-Colombes (Seine) où il prit sa retraite en 1968. De 1953 à 1957, il bénéficia d’une décharge de service à mi-temps.

Militant communiste, selon certaines sources, il fut membre du comité national du mouvement Amsterdam-Pleyel qui devint Paix et Liberté (1936-1939).

Mobilisé dans le Génie (août 1939- août 1940), après avoir participé à la Résistance dans les centres de formation professionnelle, Charles Artus devint le responsable national de la section des centres à la suite de la fusion du syndicat des centres avec la section professionnelle du Syndicat national de l’enseignement technique, le 26 mai 1945. Il siégea au bureau national du SNET. Il fut le premier secrétaire général du SNET (centres d’apprentissage), alors affilié à la CGT par le canal de la Fédération générale de l’enseignement qui se transforma en Fédération de l’Éducation nationale en 1946. Il siégeait aussi dans la commission administrative de la FEN.

Dans la branche de son syndicat dont la direction était majoritairement communiste, se développa une opposition à partir du printemps 1947 autour du groupe socialiste d’entreprise de l’enseignement technique qui se prononçait en faveur des thèses des Amis de Force ouvrière. Dans ces conditions, Charles Artus s’opposa à toute idée de consultation des adhérents par référendum pour le choix de l’affiliation ou non à une confédération et, lors du congrès de Saint-Denis (21 au 21 mars 1948), 192 mandats se portèrent sur la motion réclamant le maintien dans la CGT, alors que deux refusaient cette perspective. Dans ces conditions les partisans de la future CGT-FO quittèrent le syndicat.

Lors du congrès de la FEN, le 25 mars 1948, une motion proposée par Roger Fédensieu fut adoptée pour empêcher l’adhésion conjointe d’un syndicat à la FEN et une confédération, ce qui signifiait l’exclusion de fait du SNET-apprentissage. Aussi Charles Artus déclara-t-il à la tribune « ne pas trouver la place de son syndicat » dans la FEN. Deux jours plus tard, avec deux autres dirigeants de son syndicat, il démissionnait de la CA de la FEN.

Il demeura jusqu’en 1954, secrétaire de son syndicat SNET-CGT qui restait affilié à la FEN-CGT. Il fut ensuite secrétaire adjoint, membre du bureau et président du SNETP-CGT en 1966. A partir de 1946, il siégea au Conseil de l’enseignement technique comme représentant des professeurs techniques, chefs de travaux et professeurs techniques adjoints des centres d’apprentissage de garçons, et au Conseil supérieur de l’Éducation nationale. En 1950, il fut élu par 1 938 voix sur 2 355 votants. Il fut alors désigné comme titulaire à la section permanente de ces conseils et participa à ses réunions statuant en matière contentieuse et disciplinaire.

Il habitait 33 boulevard Jean Jaurès à Chatou (Seine-et-Oise) en 1954, où il s’était marié en août 1926 avec la fille d’un avocat, puis remarié en décembre 1956. Le 31 juillet 1950, le secrétariat du Parti communiste français l’autorisa, avec cinq autres dirigeants enseignants communistes, à se rendre en Autriche.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10292, notice ARTUS Charles, Louis par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 21 septembre 2021.

Par Jacques Girault

Congrès-FEN-CGT de 1953. Artus, Delanoue à gauche, et Guilbert à droite, chantent l’Internationale

SOURCES : Arch. Nat., F17 29 074. — Arch. PPo, RG GA, A5, 468666. — Arch. comité national PCF. — Arch. du séquestre, dossier PA 33 (Institut CGT d’Histoire sociale, indication transmise par J. Carré-Prézeau). — DBMOF, t. 17. — Bulletins du SNET puis du SNET-apprentissage. — Renseignements fournis par J. Veyret.

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