ASENSI Francisco, dit Paco

Par Natacha Lillo

Né en 1910 à Valence (Espagne), mort en 1997 ; volontaire en Espagne républicaine, militant communiste d’Aubervilliers (Seine ; Seine-Saint-Denis).

Fils d’un tailleur de pierres militant anarchiste, Francisco Asensi arriva à avec ses parents à Reims en 1920, où il travailla dans l’usine de champagne M’mum à partir de treize ans. La famille s’installa Aubervilliers en 1924, et Paco devint manœuvre chez Jeumont tout en suivant une formation de tailleur de pierres. Entré au PCF en 1934, il prit part à différentes actions contre Doriot et le PPF.
À l’automne 1936, il fut nommé membre du bureau national d’aide aux Républicains espagnols et participa à l’acheminement clandestin d’armes vers l’Espagne républicaine, ce qui lui valut d’être arrêté par la police française fin 1936.
Après sa libération, en avril 1937, il s’engagea dans les Brigades internationales. Affecté à la 16e Batterie du 2e groupe d’artillerie lourde, le groupe Etienne des BI, il en devint le commissaire politique. Il combattit d’abord sur le front d’Estrémadure puis sur celui de Tolède. Fin 1938, lors du retrait des BI, il demanda à rester en Espagne, arguant de sa nationalité. Il devint alors commandant de la 16e Batterie. Arrêté à Madrid en avril 1939, sa véritable identité ne fut pas percée à jour ; il passa trois mois au secret puis fut affecté à un bataillon de travailleurs.
Rejoint par son épouse, Nina Asensi*, et sa fille, fin 1940, il trouva du travail à Santander sur le chantier de restauration de la cathédrale. Grâce à son régime de semi-liberté, il devint agent de liaison de quatre groupes de guérilleros antifranquistes qui se déplaçaient dans les montagnes des Asturies et du Pays basque. En ville, leur groupe éditait des tracts contre le régime et organisait des hold-up pour financer la guérilla. À l’été 1947, après le démantèlement de plusieurs groupes de guérilla et la mise en sommeil d’autres, Paco et Nina Asensi traversèrent clandestinement la frontière et rentrèrent à Aubervilliers, avec leurs deux enfants (François est né en 1945 à Santander).
À Aubervilliers, Paco reprit son travail de tailleur de pierre - il eut en tout 72 patrons différents car il était régulièrement licencié pour cause d’activités syndicales.
Il conserva toute sa vie la nationalité espagnole car la naturalisation lui fut refusée une première fois en 1931 et une seconde fois en 1986, alors que son propre fils, François Asensi, était député à l’Assemblée nationale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10296, notice ASENSI Francisco, dit Paco par Natacha Lillo, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 7 octobre 2016.

Par Natacha Lillo

SOURCE : Note de Natacha Lillo.

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