ASSELINEAU Henri, Jules.

Par Jean-Pierre Besse

Né le 27 février 1893 à Entrains-sur-Nohain (Nièvre), mort en déportation le 1er septembre 1942 à Auschwitz ; comptable ; militant communiste de la région parisienne.

Henri Asselineau était le fils de Jules Asselineau, manœuvre, et de Maria née Provot, son épouse sans profession. Il effectuait son service militaire dans l’infanterie lorsque la Première Guerre mondiale fut déclenchée. En 1917, son unité fut engagée sur le front de l’Yser, au mont Cassel. Avec toute sa section, il fut victime d’une arme nouvelle, l’ypérite, un gaz asphyxiant. Gravement atteint aux voies respiratoires, il fut hospitalisé. Diminué physiquement à vie, il reçut une pension après la guerre. Il devint membre de l’ARAC et fut un militant actif : membre de la commission exécutive fédérale (fédération de la région parisienne) et secrétaire de la section de Chatou (Seine-et-Oise, Yvelines). Il adhéra au Parti communiste dès sa création et fut l’un des responsables de la section de Chatou, commune où il était domicilié au 35 rue Ribot depuis 1921. Marié à Paris (IIIe arr.) en octobre 1921 avec Eugénie Plin, il se remaria à Chatou en août 1927 avec Georgette Parquet et devint, en 1931, père d’une petite fille. À Chatou, il était le porte-parole habituel de Parti communiste, et plusieurs fois son candidat aux élections locales. Il fut le coprésident du comité local du Front populaire en 1936.

Henri Asselineau fut arrêté le 2 septembre 1939 pour avoir distribué, fin août, « des tracts d’origine ou d’inspiration étrangère ». Ses camarades Boucher et Borderie furent arrêtés avec lui. Les trois hommes furent condamnés le 21 février 1940 par le deuxième tribunal militaire de Paris à trois ans de prison, 500 francs d’amende et cinq ans de privation de leurs droits civiques. Le 21 mars 1940, son pourvoi en cassation fut rejeté. Emprisonné successivement à Versailles, à Fresnes, à la Santé et à Poissy, il fut évacué lors de la débâcle de juin 1940 et conduit dans une voiture cellulaire à la centrale de Fontevrault (Maine-et-Loire), enchaîné avec dix neuf autres prisonniers. Dans cette nouvelle prison, il fit fonction de bibliothécaire, sous le matricule 5990. Il devait être libéré le 13 juin 1942. Mais la Feldkommandantur de Saint-Cloud exigea son transfert en détention de police allemande, car elle l’avait inscrit comme otage « sur une liste de personnes à proposer en cas de représailles ».

Le 21 juin 1942, il quitta Fontevrault par le train, emmené par deux gendarmes français qui le remirent aux Allemands au camp de Royallieu à Compiègne le 22. Les registres de la Centrale de Fontevrault signale cepdnant qu’il fut remis aux autorités allemandes le 6 juin 1942.
A Royallieu, il reçut le matricule 6003. Il fut déporté le 6 juillet 1942 vers Auschwitz dans le convoi dit des 45 000 et mourut peu après.
Asselineau fut l’un des militants qui connut la détention la plus longue avant sa déportation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10307, notice ASSELINEAU Henri, Jules. par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 16 octobre 2009.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : Archives de la justice militaire au Blanc. — BAVCC, Caen, 27 P 8.— Arch. Com Chatou. — Site memoirevive. — Notes de Claudine Cardon. — État civil d’Entrains-sur-Nohain (extrait d’acte de naissance).

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