ASTIER Irène [née GUICHARD Irène, Marie, Marcelle]

Par Jacques Girault

Née le 25 avril 1906 à Draguignan (Var), morte le 30 août 1998 à Fréjus (Var) ; institutrice ; militante du SNI dans le Var.

Fille d’un employé (ligneur) des chemins de fer (Sud France), décédé en 1907, et d’une garde-barrière, titulaire du certificat d’études primaires, qui avaient cinq enfants, Irène Guichard reçut les premiers sacrements catholiques réduits au minimum. Elle effectua ses études à l’école primaire supérieure de Draguignan et entra à l’École normale d’institutrices en 1923. Elle enseigna, à partir de 1928, à Aups, à Ampus (1931), aux Arcs, puis en postes doubles à Saint-Raphaël, à Puget-sur-Argens (directrice de l’école de filles), à Fréjus. Elle épousa religieusement en décembre 1934, Louis, Antoine Astier, instituteur, né le 3 avril 1907 à Fréjus, fils de jardiniers-maraîchers (son père était décédé vers 1910). Il était entré à l’École normale d’instituteurs en 1923. Après avoir échoué pour obtenir une quatrième année, nommé instituteur à Châteauvieux, il réussit ce concours. Après avoir suivi la préparation de l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud à l’École normale de Montpellier, il fut admissible en 1928 à l’École Normale de l’enseignement technique. À nouveau instituteur dans le Haut-Var (Brovès), puis, après son service militaire en Allemagne, nommé à Pignans, puis à Fréjus, il faisait partie de l’équipe locale de football. Leurs trois enfants furent seulement baptisés.

Louis Astier présida la réunion des instituteurs syndiqués du canton de Fréjus, le 17 mai 1931, pour envisager l’action à mener pour l’amélioration des traitements. Il avait voté aux élections législatives de 1932 pour le candidat socialiste SFIO et à celles de 1936 pour le candidat communiste.

Membre de l’Union générale des membres de l’enseignement public, section départementale du SNI, depuis 1928, Irène Astier siégea au conseil syndical du 30 novembre 1933 au 15 octobre 1934 et fut à nouveau élue en 1935. Membre de la commission syndicale d’action et de défense laïque, elle devint membre de la commission des affaires administratives en 1939. Elle signa dans le bulletin, en juin 1936, un article, « La défense du travail féminin au point de vue corporatif ». Elle fut élue au Conseil départemental de l’enseignement primaire en avril 1938 et y siégea jusqu’à la guerre. Son mari fut mobilisé jusqu’à la fin de l’été 1940.

À la Libération, Irène Astier retrouva sa place au Conseil départemental et fut réélue, le 3 décembre 1945, avec 659 voix sur 687 votantes et 897 inscrites. Correspondante du SNI pour le canton de Fréjus, elle obtint la direction du cours complémentaire de filles de Fréjus, devenu collège d’enseignement général, qu’elle conserva jusqu’à sa retraite en 1961. En octobre 1948, elle annonça dans le bulletin qu’elle ne briguerait pas de nouveaux mandats dans les commissions paritaires départementales. Elle avait été aussi désignée, à sa création, membre du conseil d’administration de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Education nationale.

Son mari avait essayé de devenir instituteur itinérant pour l’enseignement agricole. Il avait en effet de bonnes connaissances dans ce domaine, avait participé à la gestion de la coopérative vinicole de Puget-sur-Argens et était administrateur de celle de Fréjus. Faute de poste, il enseigna les mathématiques au cours complémentaires à partir de 1954 avant d’obtenir la direction de celui de Saint-Raphaël jusqu’à sa retraite en 1963.

Louis Astier, avec la plupart des instituteurs de la région dont son épouse, joua un grand rôle dans l’organisation de la solidarité avec les victimes de la catastrophe provoquée par la rupture du barrage de Malpasset, le 2 décembre 1959. L’établissement scolaire qu’Irène Astier dirigeait devint centre d’accueil. Elle intervint à la radio (Europe n° 1) pour demander de l’aide. Elle rappela l’action des enseignants dans un article d’Annales du Sud-Est varois (1978).

Louis Astier fut élu conseiller municipal puis premier adjoint sur une liste de centre gauche à Fréjus en 1971, chargé des affaires scolaires et sociales. Au renouvellement de 1977, la liste sortante fut battue. Il mourut le 5 janvier 1987 à Fréjus et fut enterré, comme son épouse, civilement.

En 1973, Irène Astier faisait partie des anciens militants varois qui appelaient à soutenir les listes présentées par le courant de pensée « Unité, indépendance et démocratie » lors des élections dans le Syndicat national des instituteurs et la Fédération de l’Éducation nationale.

Irène Astier participait à l’animation d’un « Comité de promotion culturelle » (organisation de voyages) et de sa section de recherches historiques (recherches sur les voies romaines). Elle prit part à ces activités jusqu’au décès de son mari. En novembre 1965, elle siégeait au bureau d’une réunion de soutien à la candidature de François Mitterrand à Fréjus.

Irène Astier était mère de quatre fils.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10316, notice ASTIER Irène [née GUICHARD Irène, Marie, Marcelle] par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 25 août 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Presse locale et syndicale. — Arch. Mun. Fréjus. — Renseignements fournis par l’intéressée, sa famille et Fernand Lombardo.

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