ATHIEL Michel

Par André Balent

Né le 22 février 1904 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; mort le 30 août 1992 à Perpignan ; agent PTT ; militant syndicaliste CGT et militant communiste ; conseiller municipal à Perpignan (en 1937 et en 1945-1958) ; membre du comité régional du PC, président des Jeunesses communistes de la région catalane en 1938 ; membre du Parti communiste clandestin en 1940 ; résistant, déporté ; conseiller municipal de Perpignan.

Fils de Louis Athiel (tonnelier) et de Louise Camadira, Michel Athiel fut incorporé au 22e régiment d’infanterie coloniale en garnison à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) le 13 mai 1924. Libéré de ses obligations militaires, il épousa le 29 août 1925, Rose Thérèse Alberny, née le 20 mai 1905 à Perpignan, le couple eut trois enfants.

Employé des PTT à Perpignan, Michel Athiel milita dans les rangs de la CGT et du Parti communiste, à partir, surtout, des années 1936-1937.

Lors des élections municipales complémentaires de juin 1937 à Perpignan, il fut élu, avec Fernand Gély* au conseil municipal de cette ville. Au premier tour de scrutin il obtint 2 490 voix (les deux candidats de la SFIO, Adrien Grau* et Jacques Aliès* obtinrent respectivement 1 783 et 1 769 suffrages. Au deuxième tour de scrutin il bénéficia, avec son colistier Fernand Gély, du désistement des candidats de la SFIO. Michel Athiel recueillit 5 247 voix et fut élu avec Fernand Gély qui en obtenait 5 244. Tous deux battaient les candidats du PPF, Jolbert et Sola (4 513 voix et 4 514 voix, respectivement).

Le 26 janvier 1937 il avait été élu à la Commission administrative de la Bourse du Travail de Perpignan. La Conférence de la région catalane du Parti communiste l’élut (ou réélut ?) au comité régional le 5 décembre 1937. En octobre 1938 il était président de la région catalane des Jeunesses communistes.

Mobilisé le 2 septembre 1939 il fut affecté au 143e régiment d’infanterie puis à la 5e compagnie de guet à Carcassonne (Aude). Il fut démobilisé le 14 juillet 1940. Il reprit aussitôt son service aux PTT en qualité d’agent titulaire du service des lignes. Bien qu’inscrit sur la liste départementale des « suspects du point de vue national », il ne fut pas immédiatement inquiété par la police vichyssoise. Pourtant il milita dès le début dans les rangs du Parti communiste clandestin. À la fin du mois de novembre 1940, des tracts furent distribués par les communistes perpignanais (ils portaient comme titre « Thorez au pouvoir ») ; des affiches proclamant que « la voie du salut n’est ni à Londres, ni à Berlin » et revendiquant « l’union de la nation française pour la liberté et l’indépendance » furent placardées à Perpignan. À la suite de cette action, une quinzaine de militants communistes, parmi lesquels Michel Athiel, furent arrêtés. Dès le 5 décembre 1940 il était interné dans l’Aude, à Rivel (lettre du préfet de l’Aude au préfet des Pyrénées-Orientales, datée du 5 décembre 1940). Le directeur des PTT des Pyrénées-Orientales écrivait, le 28 décembre 1940, dans un rapport adressé au préfet des Pyrénées-Orientales : « M. Athiel est très bien noté, et s’il a une certaine influence sur ses camarades, il faut reconnaître qu’il l’exerce dans l’intérêt du service comme il l’a fait lors des récentes inondations » (il s’agit des catastrophiques inondations d’octobre 1940 qui dévastèrent la plaine du Roussillon).

Dans un rapport qu’il envoya au préfet des Pyrénées-Orientales le 17 mai 1941, le commissaire central de Perpignan estimait qu’Athiel « ex-conseiller municipal communiste, membre du comité régional de ce parti et délégué à la propagande est un militant dangereux qu’il y a intérêt absolu à ne pas le libérer ». Par la suite Michel Athiel fut interné au camp de Sainte-Sulpice (Tarn). Le 7 janvier 1942 dans un rapport adressé au préfet du Tarn, le chef du camp de Sainte-Sulpice déclarait : « La conduite de cet interné (Michel Athiel) (...) est satisfaisante ».

Alors que Michel Athiel était interné, sa femme et ses enfants (alors très jeunes) écrivirent plusieurs lettres au préfet des Pyrénées-Orientales et au Maréchal Pétain en personne afin d’obtenir sa libération. À la fin de décembre 1943, Il était sur le point d’être libéré. Michel Athiel fut cependant déporté en Allemagne, à Buchenwald, en août 1944.

Après la Seconde Guerre mondiale, il siégea au conseil municipal de Perpignan dans les municipalités de Félix Mercader* et Félix Depardon* (1945-1958).

Michel Athiel mourut le 30 août 1992 à Perpignan.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10328, notice ATHIEL Michel par André Balent, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 18 octobre 2010.

Par André Balent

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, versement du cabinet du préfet (16 septembre 1959), liasse 60 (personnes surveillées ou internées par le régime de Vichy), divers rapport, dont celui de la Brigade spéciale au Commissaire de Police, chef de la Sûreté (18 février 1942) et ceux cités dans la présente biographie. — Le Travailleur Catalan, hebdomadaire de la région catalane du Parti communiste, 6 février 1937, 3 juillet 1937, 11 décembre 1937, 30 avril 1938, 9 octobre 1938. — Étienne Frenay, « Les Communistes et le début de la Résistance en Roussillon », Le Travailleur Catalan, hebdomadaire de la Fédération communiste des Pyrénées-Orientales, 26 mai 1972. — Interview de M. Fernand Cortale militant du PSOP puis du PCF à Perpignan. — Mémorial de Buchenwald, Dora et Kommandos, édité par l’Association française Buchenwald Dora et Kommandos, 1999. — Note de Jean-Pierre Besse.

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