CALVAYRAC Élie

Par J. G., Madeleine Rebérioux et Claude Pennetier

Né le 16 novembre 1877 à Mazères (Ariège) ; mort le 25 mai 1942 ; employé de commerce puis petit exploitant agricole à Fonsorbes (Haute-Garonne) ; coopérateur ; syndicaliste paysan ; militant socialiste de la Haute-Garonne.

Employé de commerce, Calvayrac ne faisait guère parler de lui dans le socialisme toulousain jusqu’à ce que, in extremis, la Fédération, à la fin de janvier 1908, décidât de le présenter à l’élection législative partielle de la 1re circonscription de Saint-Gaudens dont le député, Jean Bepmale, venait d’être élu sénateur. Président d’une coopérative ouvrière, « La Ruche minimoise », fondée en 1906, il fit quelques réunions avec Ernest Poisson, le « pape » de la coopération, transportés dans une carriole où la neige les fouettait, et il eut... 13 voix. Il en avait espéré quelques centaines. Trois ans plus tard, on le retrouve en novembre 1911 secrétaire du comité socialiste des Minimes (Arch. Dép. 4 M 114).

Il avait toujours vu dans les coopératives le moyen non seulement de financer des oeuvres de solidarité, des mouvements d’enfants, etc., mais encore d’organiser des fêtes populaires qui permettaient de relayer, du point de vue de la propagande, les conférences éducatives et les meetings de moins en moins fréquents depuis 1907, et d’accumuler des réserves qui donneraient aux syndicats la possibilité, en cas de grève, d’aller jusqu’au bout. Adhérent de la coopérative de consommation « la Glaneuse » de Toulouse, Calvayrac fut élu secrétaire général de la Fédération régionale des coopératives qui groupait avec la Glaneuse, « la Ruche minimoise ». Il conserva ce poste jusqu’en 1912. Il entra alors en conflit avec le congrès de la Fédération à propos de la liquidation de la Glaneuse.

Devenu cultivateur à Fonsorbes (Haute-Garonne), Élie Calvayrac participa à la création de la Confédération nationale paysanne (CNP) à Limoges, le 2 février 1933, fusion de la Fédération des syndicats agricoles de la région garonnaise et d’un certain nombre d’associations paysannes des départements du Centre (Allier, Creuse, Haute-Vienne, Indre). Calvayrac, qui en fut le secrétaire général dès sa formation, refusa jusqu’en 1939, la fusion avec la Confédération générale des paysans travailleurs proche du Parti communiste.

Élie Calvayrac fut dans un premier temps séduit par les idées du gouvernement de Vichy sur les problèmes agricoles : « C’est pour nous un sérieux réconfort (...) de constater que nos vues coïncident avec celles du gouvernement qui préside à l’heure actuelle aux destinées de la France » déclara-t-il en août 1940 (I. Boussard, Vichy et la Corporation paysanne). Mais il perdit ses illusions et fonda la Confédération générale agricole clandestine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article103404, notice CALVAYRAC Élie par J. G., Madeleine Rebérioux et Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 4 novembre 2010.

Par J. G., Madeleine Rebérioux et Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Garonne, 2 M 49 et 4 M 114. — La Cité, 1907-1908. — Ph. Gratton, Les paysans contre l’agrarisme, op. cit.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable