Par Jacques Girault, Jean Maitron, Maurice Moissonnier, François Ferrette
Né le 3 juillet 1876 à Bourg-en-Bresse (Ain), mort le 31 octobre 1959 à Clermont (Oise) ; professeur ; dirigeant socialiste puis communiste du Rhône.
Après avoir fait une partie de ses études à Leipzig et à Breslau (Allemagne), Claude Calzan fut nommé professeur adjoint d’allemand au lycée du Parc à Lyon. Membre du Parti socialiste unifié SFIO, secrétaire adjoint puis secrétaire de la Fédération du Rhône, Zimmerwaldien, leader minoritaire dans le Rhône, il fut l’un des fondateurs du Parti communiste dans le département et membre du Comité central du PC.
Son père, un enfant trouvé élevé par l’Assistance publique, épousa à trente-deux ans, la fille unique d’un fermier moyen. Ils eurent six enfants dont Claude était l’aîné. Ils tinrent un petit hôtel à Bourg-en-Bresse (Ain) mais, ruinés par le développement du chemin de fer, ils se fixèrent dans une auberge de Saint-Laurent-les-Macon. Selon Claude Calzan, ils sympathisaient « en petits bourgeois, aux idées de gauche » (autobiographie de 1933). Présenté par son instituteur, Claude réussit le concours des bourses et fit des études pour devenir officier aux lycées de Mâcon et Dijon, mais sa santé précaire et sa vue déficiente l’empêchèrent d’entrer à Saint-Cyr. Titulaire du baccalauréat lettres-sciences en 1894, il étudia à la faculté des lettres de Lyon en 1897-1899, tout en étant répétiteur de collège à Villefranche-sur-Saône, Châlon et Autun. Étudiant en langue allemande, il partit préparer son professorat en Allemagne aux Universités de Leipzig et Breslau comme répétiteur. Revenu à l’Université de Lyon de 1901 à 1903, il obtint le certificat d’aptitude à l’enseignement de l’allemand dans les lycées et collèges (1902). Il exerça ensuite essentiellement au lycée du Parc à Lyon. Il ne fit pas son service militaire pour raison de santé.
Il épousa Marie Blache en 1913 à Lyon (VIe), institutrice, qui partageait les opinions politiques de son conjoint et s’associait à sa propagande. Il avait un frère Francisque-Joseph qui habitait Lyon. Il divorça en 1924 et se remaria à Londres en juillet 1939.
Claude Calzan adhéra à la SFIO en 1905 et fut d’abord secrétaire d’une section de Lyon. Il devint secrétaire adjoint à la propagande de la Fédération socialiste du Rhône de 1905 à 1914 et secrétaire de rédaction de l’hebdomadaire fédéral Travail. À partir de 1910 il fut délégué à tous les congrès nationaux du Parti socialiste. En 1909 il avait adhéré au syndicat de l’enseignement public.
Repéré par la police en 1912 pour ses propos antimilitaristes lors d’une manifestation, il ne cessa de lutter contre la guerre. En 1916, il fonda la fédération des locataires du Rhône qui s’élargit au sud-est. Au congrès de la fédération socialiste du Rhône du 19 décembre 1915, il prit la défense de la conférence de Zimmerwald et fut élu secrétaire fédéral. A ce même congrès il fit adopter une motion d’exclusion contre Gustave Hervé et convainquit d’organiser un mouvement pacifiste local. L’année suivante, il occupait la fonction de secrétaire fédéral adjoint. A la fin de l’année, il organisa la minorité zimmerwaldienne pour préparer le congrès fédéral et assurer le succès des motions pacifistes. Il ne lutte pas contre les majoritaires partisans de la guerre à outrance mais contre l’aile pacifiste longuettiste incarnée localement par le député Voillot. Il fut membre de la direction du Comité lyonnais pour la Reprise des Relations Internationales qui s’organisa dans le Rhône dès septembre 1916 mais qui cessa de fonctionner en 1918. Son militantisme fut stoppé provisoirement par un déplacement à Laval (Mayenne) en avril 1918 tout en étant en sursis d’appel. Mais dès l’été, il revint à Lyon et poursuivit ses activités.
En 1912, candidat aux élections municipales à Lyon, il réunit 1 433 voix. La même année, à la suite du congrès de Bâle, c’est lui qui prit la parole à la manifestation pacifiste qui se déroula à Lyon, place Tholozan. Pour cette raison, il devint la cible préférée des éléments nationalistes. Des manifestations furent organisées contre lui par les groupements estudiantins et lycéens favorables à l’Action Française tandis que des papillons le dénonçaient comme le « Complice de Guillaume ». Cette agitation jugée « déplorable pour le travail scolaire et funeste à la réputation du lycée » par l’inspecteur d’académie obligea les militants socialistes à venir protéger Calzan à l’entrée et à la sortie du lycée. En décembre 1913, l’Action Française l’accusa — faussement — d’avoir « mal parlé de la patrie et de la police » et, du 8 au 12 décembre, pour prévenir d’éventuels incidents, le préfet du Rhône fit encore garder les abords du lycée. En juillet 1914, à l’occasion de l’élection de Vaise pour le successeur au siège de Marietton, la campagne fut menée avec vigueur par les socialistes. Jaurès prononça ainsi à Lyon son dernier discours et une manifestation pacifiste se déroula en plein centre, place Bellecour, à l’appel de Calzan et des élus socialistes. Ces circonstances expliquent l’attitude réservée qu’observa Calzan — devenu secrétaire de la Fédération à la mobilisation de Gaston Lévy* — à l’égard de la guerre dans les derniers mois de 1914.
N’étant pas mobilisé, il fournit, disait-il dans son autobiographie, une grande activité politique dans plusieurs domaines. Il organisa la Fédération des locataires du Rhône et du Sud-Est qui compta jusqu’à 45 000 adhérents. Il travailla au développement d’une coopérative « L’Avenir régional de Lyon » et exerça les fonctions de directeurs d’un hôpital municipal.
Dès le printemps 1915, de concert avec le directeur d’école primaire supérieure Paul Cuminal, il entreprit de développer dans les milieux ouvriers et à la SFIO, une propagande pacifiste et soutint après Zimmerwald les positions de Brizon* et Raffin-Dugens*.
Cette attitude amena, dès le 17 décembre 1915 Paul Painlevé, ministre de l’Instruction publique, à demander au recteur de Lyon de « rappeler Calzan au devoir ». Le 19, la Fédération du Rhône du Parti socialiste, en partie grâce à l’action de son secrétaire, délégua au conseil national du 25 décembre deux partisans de la minorité. Au cours de l’année 1916, Calzan affirma avec une vigueur croissante ses positions : le 16 et le 29 mars il rédigea avec Cuminal deux circulaires pacifistes ; le 2 avril au congrès local du Parti tenu salle de l’« Unitaire », rue Boileau à Lyon, il réclama une initiative du Parti en faveur de la reprise des relations internationales ; le 7 avril, toujours à l’« Unitaire », il s’opposa à Marius Moutet et demanda un rapprochement avec les socialistes allemands ; en juin il tenta d’organiser une réunion avec Bourderon que la police interdit ; au début juillet, il entra en pourparlers avec des éléments syndicalistes en vue de la formation à Lyon d’un comité d’action internationale en correspondance avec son homologue parisien fixé à la Grange-aux-Belles et il devint, avec Cuminal, le collecteur du comité pour le Ier arrondissement de Lyon ; le 17 septembre, lors d’une réunion de la Fédération tenue à l’« Unitaire », il critiqua avec force « les dictateurs jusqu’au boutistes » de la CA du Parti, les délégués à la propagande et les propos tenus par Lebas dans ses conférences : « Je me rappelle, s’écria-t-il, qu’avant d’être bon Français, je suis d’abord bon socialiste » ; le 12 octobre, il prit position en faveur d’un infirmier, le caporal Carrie inquiété en raison de son pacifisme ; le 7 décembre, il participa à une réunion des principaux militants qui luttaient à Lyon contre la guerre, en vue de coordonner l’action ; le 17 décembre au congrès fédéral, il fit voter une motion de félicitations à Brizon, élabora une motion sur le refus des crédits de guerre et le retrait des ministres socialistes, et trois représentants de la minorité dont lui-même, furent délégués pour le Rhône au congrès national. Le 22 janvier 1917, rendant compte du congrès, il se livra à une vive diatribe contre Renaudel et Dubreuilh et, au moment des grèves, il s’efforça de coordonner l’action syndicale et l’opposition politique, avançant l’idée qu’il faudrait « comme en Russie », créée des soviets dont le but serait de permettre l’échange d’expériences et d’informations entre les soldats et les grévistes. Le 12 mai, pour tourner l’interdiction d’un meeting, il organisa avec L-O Frossard et Rappoport, Bécirard, J. Chevenard, Garin et Bernard, représentants de l’UD des syndicats, une réunion privée.
Lorsque le Parti socialiste se rallia à l’idée de la conférence de Stockholm, il exprima sa méfiance à l’égard d’une démarche qui lui apparaissait comme une manoeuvre en retrait de la majorité et, le 8 juillet, au cours d’une réunion de la Fédération du Rhône, il prit vivement à partie Marius Moutet en l’accusant d’être allé en Russie comme un agent du gouvernement français. Ce même jour, l’Amicale des lycées de Lyon prenait — contre lui — une résolution qui condamnait ses initiatives : « Vivement préoccupée de conserver à l’enseignement universitaire ses traditions de netteté, de sincérité, de patriotisme (l’Amicale répudiait) toute méthode tendant à altérer ou à dissimuler au profit de nos ennemis la vérité historique, sous prétexte de conciliation internationale ». Cela n’empêcha pas Calzan de revenir à la charge dès le 29 juillet et d’approuver publiquement, au cours d’une réunion à l’« Unitaire » la conduite pacifiste de Barthélémy Mayéras et, le 28 août de présider une conférence de Brizon. Le 29 septembre 1917, au congrès départemental du Parti, il s’opposa à l’expulsion de la syndicaliste pacifiste Jeanne Chevenard* qui était en butte à la répression du fait de son attitude au moment des grèves du printemps et il s’opposa durement à Dubreuilh, représentant de la CA.
À l’occasion du compte rendu du congrès de Bordeaux, il appela, le 14 octobre, l’assistance à s’abonner à La Vague et aux Droits du peuple. Au début de l’année 1918, il s’en prit aux autorités locales en associant à sa protestation contre l’appel anticipé de la classe 19 la mise en cause de la municipalité et du préfet rendus responsables des insuffisances de ravitaillement. Dans le même temps, il poursuivait ses attaques contre la majorité du Parti socialiste comme le 3 mars à l’occasion du compte rendu du conseil national du 17 février où il avait été délégué avec Voillot et Legouhy.
De nouveau il fut l’objet d’une dénonciation de l’Action Française qui, le 15 mars, le mit en cause, avec un surveillant du lycée, sous le titre : « Le pacifisme au lycée du Parc ». Il semble que les autorités, indisposées par l’activité de Calzan, considérant, comme le disait un rapport de police, « qu’en tant que secrétaire de la Fédération des locataires en même temps que de la Fédération socialiste, il exerçait avec Cuminal* et Bécirard* , une influence décisive sur la propagation des opinions antipatriotiques, antinationales et démoralisantes », décidèrent de l’éloigner. Le 29 mars 1918, il fut déplacé au lycée de Laval (Mayenne) tandis qu’une sanction semblable frappait Cuminal. L’affaire fit quelque bruit à Lyon malgré les réticences des syndicats à entreprendre une action en faveur d’hommes politiques n’appartenant pas directement à la classe ouvrière.
Des ordres du jour de solidarité furent votés par la SFIO, la CGT, les Locataires, les coopératives et la Ligue des droits de l’Homme.
Le 5 avril 1918, à la Bourse du Travail, une délégation fut désignée pour aller protester contre ces sanctions auprès de Clemenceau. Elle comprenait les députés du Rhône Voillot et Manus, Legouhy conseiller municipal, Zimmerwaldien de la première heure, Masson conseiller prud’homme, secrétaire du syndicat de la métallurgie et Branche secrétaire adjoint de la Fédération socialiste, ami des sanctionnés. La démarche n’eut évidemment pas de suite. Calzan ne perdit pas pour autant contact avec la région lyonnaise et, le 10 août 1918, une note du ministère de l’Intérieur au préfet du Rhône signalait qu’à l’occasion d’une conférence sur Jaurès qu’il devait donner à Lyon en compagnie de Longuet, il avait rendu une visite au comité de défense syndicaliste où, selon l’informateur du ministère, il avait fait part de son intention d’abandonner le professorat pour se consacrer totalement au travail politique de propagande. En septembre 1918, il fut cependant réintégré à Lyon et effectua (sans doute) un voyage clandestin en Russie soviétique en 1919. Candidat aux élections législatives de 1919 sur la liste socialiste qui obtint trois élus, il échoua bien qu’il eût réuni 38 625 voix sur son nom pour une moyenne de liste de 38 525. Par contre, aux élections municipales, il obtint un siège en compagnie de Cuminal qu’il seconda en février-mars 1920 lors de son intérim en remplacement du maire démissionnaire Édouard Herriot.
Aux élections de 1919, il fut élu conseiller municipal de Lyon. En 1920, il était indiqué comme professeur révoqué. Au cours d’un meeting à Annecy le 31 juillet 1920, en souvenir de Jaurès, il affirma l’avoir fréquenté.
Délégué au congrès de Strasbourg, février 1920, Calzan en fit le compte rendu au groupe des étudiants collectivistes de Lyon. Pour le comité de la IIIe Internationale, il signa la motion Cachin-Frossard et fut délégué par la Fédération du Rhône au congrès de Tours en décembre 1920 et le 30, dans l’ultime séance, il intervint pour modifier et relire la Déclaration au peuple de France après Vaillan-Couturier. En février 1920, il était secrétaire général de la Fédération des locataires du Rhône et du Sud-Est.
De retour à Lyon, il soutint le candidat communiste Pierre Merlin* lors de l’élection municipale partielle du VIIe arrt. (provoquée en juillet 1921 par l’invalidation de Cuminal) contre le candidat socialiste Régis Malaval. Le 28 août suivant, au congrès fédéral du PC tenu à la mairie du VIe arrt., il tenta de défendre, sans doute en raison de leur ancienne amitié, Cuminal, finalement exclu pour acte d’indiscipline.
Militant de la Fédération unitaire de l’Enseignement, Calzan fut élu conseiller départemental de l’enseignement primaire. Démissionnaire de son poste après la révocation de Marthe Bigot, au début de 1922, il fut réélu peu après.
De 1920 à 1923, il fut membre de comité régional du Rhône du PC, chargé de l’agitation-propagande. En 1922, il retourna en Allemagne, « de ma propre initiative, affirma-t-il dans son autobiographie, pour y étudier le mouvement ouvrier et le développement de la montée révolutionnaire. » C’est en septembre 1923, alors qu’il se trouvait à Berlin qu’il fut délégué par le PC français auprès du Comité central du PC allemand jusqu’en janvier 1924. Il s’y était rendu avec Doriot et Treint, à la demande du Bureau politique en décembre 1923.
Le 5 janvier 1924, le Bureau politique décida que Calzan remplacerait Souvarine, en cas de départ de celui-ci, à la direction des Éditions et du Bulletin communiste, décision qui devint effective le 13 mars quand Souvarine fut désigné comme délégué au Praesidium de l’Internationale. À Lyon, les 20-23 janvier s’était tenu le IIIe congrès du Parti et Calzan avait été élu membre du Comité directeur. En avril, il entra au comité de rédaction de l’Humanité et pendant le Ve congrès de l’Internationale, il en assura la direction. Aussi, le 29 juillet suivant, le Bureau politique le désigna-t-il comme membre suppléant. Il était alors affecté à la cellule 286, celle de la Maison Hachette. Il fut ensuite affecté à la cellule Farman-Aviation à Boulogne. En juin 1924, il fut délégué par le Parti à la Conférence de Cologne qui se tint le 22.
Au début 1925, Calzan contrôlait éditions et presse du Parti. Directement en relation avec l’Internationale, il recevait les textes à publier avant la direction du Parti. En janvier, à la demande de l’Internationale, il créa et dirigea « un secrétariat d’agitation et de propagande ». Ce même mois, du 17 au 23, se tint le IVe congrès du Parti à Clichy et il fut réélu membre du Comité central. Le 2 juin, le Bureau politique le désigna comme directeur des Éditions sociales internationales et, en octobre, il participa à la Conférence nationale d’Ivry. C’est sans doute peu après que, victime de surmenage intellectuel, il fut hospitalisé dans un asile de malades mentaux de Nice et il ne fut pas réélu au Comité central par le Ve congrès du Parti qui se tint à Lille du 20 au 25 juin 1926.
Claude Calzan reprit en janvier 1927 son activité politique à la tête des éditions du Parti et devint en mars gérant de l’Internationale communiste. Toutefois, accusé le 3 février de « travail fractionnel » dans une réunion du BP, il demanda à reprendre sa liberté mais une lettre du Praesidium de l’Internationale, le 2 avril, lui maintenait sa confiance à la tête des éditions. En juin, lors de la conférence nationale tenue à Saint-Denis, Calzan, tout en se déclarant d’accord avec la ligne générale, déposait trois motions par lesquelles il émettait des critiques contre la politique de l’IC en Chine et contre la politique de la direction du Parti français ; il réclamait de plus « pour les minorités le droit de s’exprimer librement ». Aussi vota-t-il contre la résolution politique à l’issue de la conférence. Il se proclama par la suite hostile à l’exclusion de Zinoviev et de Trotsky mais ne suivit pas Treint dans son évolution. Étant donné ses désaccords, Calzan ne demeura pas à la direction des éditions et de la presse communiste — mais à partir de quelle date ? De 1927 à 1929, il était traducteur de la Correspondance syndicale internationale.
Calzan prit part aux travaux du congrès du Parti communiste tenu en avril 1929 à Saint-Denis. Arrêté le 14 juillet sous l’inculpation de provocation de militaires à la désobéissance comme gérant de l’Internationale communiste, il fut condamné le 5 août à deux ans de prison et 2 000 F d’amende, condamnation confirmée en appel. Transféré à la Maison centrale de Clairvaux le 1er avril 1930, il ne fut libéré qu’à l’expiration de sa peine, le 14 juillet 1931. Pendant son séjour en prison, il assura des cours d’allemand en particulier à Frachon, Monmousseau, Arrachard. A Clairvaux, il travailla au contrôle de la presse régionale du parti sous la direction d’André Marty.
En avril 1932, il fit une déclaration de candidature aux élections législatives de mai dans le département de Haute-Saône, 1ere circonscription de Lure. Il n’obtint que 310 voix sur 13 393 votants et 16 483 inscrits.
Au début de 1932, il fut quelque temps responsable de la vente de masse de la littérature communiste. Puis de mai 1932 à mars 1933, il fut nommé rédacteur à la Correspondance syndicale internationale à Berlin et d’avril 1932 à août 1933, secrétaire de rédaction.
Mais il était considéré comme atteint de dérangement cérébral et il aurait notamment fait mettre au pilon, en mai 1933, mille cinq cents exemplaires de la Correspondance syndicale internationale et cela simplement parce qu’il convenait, selon lui, de changer deux mots sans importance dans un texte. En août, les fonctions qui lui avaient été confiées au secrétariat international de la CGTU lui furent retirées. Le 25 août 1933, il reçut le mandat (signé J. Duclos) du parti pour se mettre, comme rédacteur, à la disposition du Service des éditions classiques révolutionnaires en langue allemande. Il partit le 28 de Paris et arriva en URSS début septembre 1933. Il demanda alors son adhésion au PC russe. Rentré à Paris en novembre 1934, aucun poste ne lui fut proposé malgré ses demandes auprès des dirigeants du PC et de la CGTU. Selon l’expression d’un des membres de ces organismes, on l’avait trouvé « au moins aussi loufoque qu’avant son départ ».
Quatre années plus tard, Calzan tentait encore d’être « réhabilité » et, à cet effet, demandait à André Marty dont il avait été l’ami, d’intervenir. Ses dérangements mentaux autant que ses « déviations politiques » firent, semble-t-il, qu’il demeura tenu à l’écart.
En 1939, il habitait 13, rue du Pré-Saint-Gervais dans le XIXe arr..
En 1951, un certificat d’appartenance aux FFI établissait sa participation aux FTPF en Ardèche, entre le 7 juin et le 14 octobre 1944.
Par Jacques Girault, Jean Maitron, Maurice Moissonnier, François Ferrette
SOURCES : Arch. Nat. F7/12 992, F7/13 021, F7/13 090, F7/13 091, F7/13 092, F7/13 093, F7/13 096, F7/13 112, F7/13 261, F7/13 264, F7/13 613, F7/13 743. — Arch. Dép. Haute-Saône, 7 M 29. — Arch. Dép. Rhône, PP 4 M 4/534, 4 M 303 et grèves 1917, 10 M 82. — Arch. Dép. Ain, 1R0321 (registre matricule) — Arch. Institut M. Thorez, bobines n°s 43, 62, 64, 88, 91, 95, 209, 215, 221, 269. — Arch. Jean Maitron. — RGASPI, Moscou, 495 270 6586 : questionnaire du 3 septembre 1933 ; janvier 1937 (consulté par Claude Pennetier, reporté par René Lemarquis). — Le Cri du Peuple du Sud-Est, 1920-1921. — Le Semeur ouvrier, 23 avril 1932. — Contre le courant, 2 décembre 1927 et 31 mars 1928. — Cahiers du Bolchevisme, 1926-1927. — Bulletin communiste, 21 mars 1924 et 4 avril 1924. — L’Humanité, 19 mars 1928. — Encyclopédie socialiste, Hubert-Rouger, Les Fédérations (Rhône) op. cit..