AUBERT Marceau, Marie, François

Par Jean-Claude Paul-Dejean

Né le 20 août 1893 à Peyrolles-en-Provence (Bouches-du-Rhône), mort le 22 janvier 1962 à Paris (XIIe arr.) ; professeur ; militant syndicaliste de la FUE ; résistant ; militant communiste dans les Basses-Pyrénées, en Ardèche, à Paris

Fils d’instituteurs à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), son père devenant peu après directeur d’école à Marseille, Marceau Aubert, titulaire du brevet élémentaire puis du baccalauréat (série Philosophie) en 1913, exempté du service militaire, devint instituteur suppléant puis intérimaire dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille (1913-1914), à Allauch (1914-1919), titulaire à Fontvieille (1920-1921) et dans les quartiers Saint-Henri puis Saint-Victor (rue Candolle) à Marseille à partir de 1921. Inscrit à la faculté des lettres d’Aix-en-Provence, il obtint en 1925-1926 les certificats de littérature française, de littérature, de philologie, d’études pratiques en anglais, puis le diplôme d’études supérieures en 1928. Il fut nommé professeur à l’école primaire supérieure Jules Ferry de Biarritz (Basses-Pyrénées/Atlantique) le 1er octobre 1926.

Adhérent du Parti communiste depuis 1922, Marceau Aubert mena sur la côte basque une grande activité militante comme secrétaire de la cellule communiste de Biarritz et comme responsable de l’union locale CGTU de Bayonne. Secrétaire du syndicat unitaire de l’enseignement, en 1931, appliquant la consigne du syndicat, il refusa de participer au jury du certificat d’études primaires. Orateur dans de nombreuses réunions, il traita notamment au Boucau, le 26 juin 1931 « L’école laïque et le prolétariat ». Mais selon le recteur en 1932, il observait « à l’école une parfaite neutralité ». Au retour d’un voyage en URSS, il prononça plusieurs conférences à la fin de 1934 sur le thème de la « vérité sur l’URSS ». En décembre 1934, après la demande ministérielle de réprimande, lors de « l’affaire Paul Verdier », en dépit de la protestation du syndicat et des organisations proches des communistes, il reçut « un blâme avec avertissement ». Au mois de novembre 1934, Marceau Aubert fut élu au comité du rayon Bayonne-Boucau qui venait de se reconstituer ; il implanta à Biarritz un comité Amsterdam-Pleyel et fut le principal animateur d’une importante section des « Amis de l’Union soviétique ». Il était secrétaire du comité de la région communiste Basses-Pyrénées-Landes en 1931, puis membre du comité de la région après sa reconstitution dans la deuxième moitié des années 1930.

Bon orateur, bénéficiant d’un réel prestige personnel, il fut tête de liste « Front populaire » à Biarritz lors des élections municipales de 1935 ; avec 802 voix, il obtint 18 % des suffrages exprimés. En avril 1936, il se présenta dans la 2e circonscription de Bayonne ; il mena une très habile campagne électorale : « Cet homme, jeune d’aspect, n’a rien d’un révolutionnaire échevelé ; ce qui ne veut pas dire que les opinions qu’il défend sont moins dangereuses » (rapport de police) ; il recueillit 2 461 voix soit 13 % des suffrages exprimés. En 1937, il fut candidat, dans le canton de Biarritz, aux élections pour le conseil général (783 voix : 20 % des suffrages exprimés). Au retour d’un second voyage effectué en URSS en 1937, il fit état de son étonnement de ne pas avoir retrouvé là-bas quelques amis rencontrés précédemment : il fut taxé d’antisoviétisme. Il fut gréviste le 30 novembre 1938.

Lorsque fut connue la signature du Pacte germano-soviétique, le Sud-Ouest républicain publia le 4 septembre 1939, un article rédigé par Marceau Aubert (témoignage de Charles Sarraude et de Mme Aubert) : « Nous apprenons que M. Aubert, l’animateur bien connu du PC à Biarritz, de « Paix et Liberté », candidat aux dernières élections législatives, se retire de la vie politique. Sincère républicain autant que fervent communiste, il avait cru au pacifisme de Staline, à la politique de fermeté préconisée par Moscou, à la fidélité de la Russie à la France, à la paix. Désabusé, il abandonne tout ce qui fut pendant de nombreuses années sa joie de vivre ».

En juillet 1940, Marceau Aubert participa à une distribution de tracts à Biarritz (Basses-Pyrénées/Atlantiques) appelant à résister. Frappé d’une demande d’internement administratif depuis le 21 juin 1941, interné par les autorités allemandes à Bayonne (Basses-Pyrénées/Atlantiques) du 20 novembre 1941 au 16 janvier 1942, il fut muté d’office à l’EPS devenu collège d’Aubenas (Ardèche) où il se maria le 18 mai 1942 avec une institutrice retraitée.

Marceau Aubert adhéra au Front national universitaire en 1944 et participa au comité cantonal de Résistance à Aubenas-Vals et au comité local de Libération d’Aubenas.

En 1946, Marceau Aubert fut nommé professeur au collège Chaptal à Paris. Membre du conseil intérieur, chargé des activités sociales et des échanges interscolaires, il prit sa retraite en 1954. Il militait à nouveau dans les rangs du Parti communiste français.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10357, notice AUBERT Marceau, Marie, François par Jean-Claude Paul-Dejean, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 12 octobre 2021.

Par Jean-Claude Paul-Dejean

SOURCES : Arch. Nat., F17/25613/A. — Arch. Dép. Landes, 5 Ms 167. —RGASPI, 517, 1, 1909. — Le Travail. — L’Étincelle, (en particulier le numéro spécial d’avril 1936. — Interview de Charles Sarraude (novembre 1973) et de Mme Aubert le 4 novembre 1974. — Notes de Jacques Girault.

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