CANUEL Maurice [Marcel Maurice]

Par Gilles Pichavant

Né le 24 novembre 1884 à Bec-de-Mortagne (Seine-Inférieure) ; Facteur-surveillant au télégraphe (PTT) au Havre ; syndicaliste CGT de la Seine-Inférieure, confédéré ; socialiste.

Né le 24 novembre 1884 à Bec-de-Mortagne (Seine-Inférieure), sous le nom de sa mère, Marie Louis Cauvin, tisserande puis domestique, Maurice Canuel fut reconnu par son père Eugène Arthur Canuel, garde-moulin, lors du mariage de ses parents le 3 novembre 1888 à Ganzeville (Seine-Inférieure). Il se maria au Havre 13 mai 1908 avec Marguerite Joseph-dit-Xavier, et le couple eut quatre enfants.

Entré aux PTT en 1898 à l’âge de 14 ans, comme facteur-enfant, M. Canuel était facteur au télégraphe en 1920, chargé de la surveillance des lignes, de la recherche et de la réparation des dérangements. Il était secrétaire de la section du Havre du syndicat des sous-agents des PTT, en février 1920. Le 1er février de cette année là, il prit la parole dans un meeting tenu dans la cour de l’hôtel des Poste du Havre, devant 200 facteurs et ouvriers des lignes, pour protester contre la disparition de la prime de vie chère de 720 frs, dont la retenue du 1er tiers venait d’être effectuée sur les salaires de janvier. L’assemblée vota un ordre du jour préparé lors d’une réunion des syndiqués tenue à Franklin dans les jours précédents, qui protestait aussi contre la lenteur et la mauvaise volonté de l’administration, dans le versement du rappel d’indemnités diverses (chaussures, bicyclettes, déplacements, heures supplémentaires), acquis pourtant depuis le 1er juillet de l’année précédente. Cet ordre du jour constatant que les jeunes facteurs démobilisés touchaient « des salaires de famine, récompense de 5 années de front », et demandait leur titularisation immédiate, ainsi que leur attribution de vêtements de travail. En 1921 il était toujours secrétaire de la section de sous-agents du Havre.

Délégué dans les congrès d’août 1919, puis juin 1920 du syndicat national des sous-agents des PTT, devenu syndicat national des employés des PTT, le 6 juin 1920, dans la séance de l’après-midi, il fut élu ou réélu, par 205 voix, membre du conseil syndical dans sa portion de 12 membres réservés « pour la province » .

Préservant l’unité de son syndicat au sein de l’organisation confédérée, il fut élu trésorier adjoint de l’Union locale du Havre en juin 1922 et le mois suivant, devint trésorier, François Montagne ayant abandonné le poste de secrétaire. Au niveau national, le 28 janvier 1922, il fut membre d’un comité provisoire d’action, issu des minoritaires du syndicat des employés, qui visait à faire en sorte de conserver le syndicat et la fédération postale dans la CGT, suite au conseil national du syndicat qui avait décidé de rejoindre la CGTU. Ce comité lança un appel aux syndiqués à les rejoindre, dans le même temps où il délivrait des cartes confédérales CGT, engageant la scission dans le syndicat. Ayant été une des chevilles ouvrières de la constitution du nouveau syndicat confédéré — La majorité du syndicat national ayant confirmé lors d’un congrès tenu le 22 avril l’affiliation du syndicat national à la CGTU naissante —, le 4 octobre, il fut présenté par le nouveau Syndicat Général des employés des PTT (confédéré), aux élections de représentativité, en 4e position, derrière Digat, Soupizé, Zorninger*, et devant Flochon, et Ramond*. Tous les candidats confédérés furent élus — Canuel par 11471 voix —, devançant largement les candidats unitaires..

Réélu trésorier de l’Union locale confédérée du Havre de 1923 à 1929, il ne put empêcher la désagrégation progressive de son syndicat, qui disparut en 1930.

Secrétaire adjoint du Cartel des fonctionnaires du Havre en 1924, il abandonna toute vie militante au cours de l’année 1930.

En 1919 Canuel était, semble-t-il, membre du Parti socialiste SFIO.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article103625, notice CANUEL Maurice [Marcel Maurice] par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 14 décembre 2019.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Nat. F7/13619, année 1919. — Arch. Dép. Seine-Inférieure, 4 MP 1810, 4 MP 2521 et 2 Z 16 — Le Peuple, 19 juin 1921, 29 janvier 1922, 23 avril 1922, 2 octobre 1922, 25 octobre 1922. — l’Humanité, 27 août 1919, 7 juin 1920. — Notes de Jean Maitron. — État civil.

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